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Racisme anti-arabe chez les soi-disant antiracistes…

Racisme à la Licra : quand Stéphane Nivet conseille à Taha Bouhafs d’habiter chez « Jawad »

Nouveau « dérapage » du côté de la Licra qui porte définitivement bien mal le nom de Ligue contre le Racisme et l’antisémitisme. Son directeur de communication, Stéphane Nivet, également membre du Printemps Républicain connu pour ses sorties islamophobes, a conseillé dans un tweet à Taha Bouhafs, militant des quartiers populaires, d’aller se loger chez « Jawad », l’hébergeur des auteurs de l’attentat du 13 novembre 2015.

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L’amalgame raciste de la Licra en moins de 140 caractères

Dans un tweet, Stéphane Nivet, directeur de communication de la Licra et proche du Printemps Républicain, s’en est pris au militant anti-raciste Taha Bouhafs : retwittant sa recherche de logement, Stéphane Nivel lui a suggéré de faire appel à « un certain Jawad », l’hébergeur d’Abdelhamid Abaaoud et de son complice Chakib Akrouh, auteurs des attentats du 13 novembre 2015.

L’amalgame est sans équivoque. Stéphane Nivet assimile la personne de Taha Bouhafs et ses engagements politiques aux côtés des luttes sociales, du comité Adama, des quartiers populaires, de l’antiracisme et des Gilets Jaunes, à ceux des terroristes.

Taha Bouhafs n’est autre que l’auteur de la vidéo du 1er mai 2018 qui a déclenché, après la vive contestation sociale contre Parcoursup et la réforme du rail, l’affaire Benalla qui fait, jusqu’à aujourd’hui, trembler toute la macronie. Ses conceptions de l’antiracisme sont bien éloignées de celles de la Licra dont l’indignation à ce sujet est à géométrie variable : proche du comité Vérité pour Adama, Taha Bouhafs fait partie de ces militants qui dénoncent les violences policières systématiques à l’encontre des habitants des quartiers populaires. Un point de vue que la Licra ne partage évidemment pas.

Les discours de haine de la Licra

On pourrait croire à un dérapage d’un communicant. En réalité, il n’en est rien. Subventionnée par l’Etat, la Licra s’est illustrée à plusieurs reprises ces dernières années par sa défense d’un antiracisme teinté d’islamophobie et son rapprochement avec les conceptions de l’extrême-droite en la matière.

Parmi les derniers « combats » de la Licra : se porter partie civile, en 2012, dans une « affaire » de « racisme anti-blanc », donnant ainsi corps à un concept tout droit surgi de l’extrême-droite ; se battre contre la mise en place d’un Camp d’été décolonial en 2016, ou encore décréter raciste l’emploi du terme « racisé-e », qui consiste, non pas à reconnaître l’existence biologique des races comme la Licra s’en est offusquée, mais bien l’expérience sociale d’ un racisme exercé par les institutions, la police, la société, qui génère des groupes d’individus stigmatisés.

A travers Taha Bouhafs, et en cherchant à le décrédibiliser, c’est aussi une conception de la lutte contre le racisme politique que la Licra entend dégommer : contre un racisme entendu comme mécanisme de domination et d’oppression structurel dont l’Etat, par le biais de sa police et de sa justice, est le principal relais.
Mais la Licra a eu beau se désolidariser des propos de Stéphane Nivet (qui a depuis la polémique fermé son compte twitter), les discours de haine que répand l’association ne se limitent pas aux tweets de son directeur de communication. En février 2016, comme le rappelle un billet de blog de Médiapart, son président Alain Jakubowicz, vole au secours de Laurent Fabius, dont la responsabilité est pointée dans le cadre de l’affaire du sang contaminé, en décrétant les insultes portées contre lui dignes du « Protocole de Sion », ce livre antisémite censé prouver l’existence d’un complot juif. Lors de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, il s’illustre aussi en parlant des « transgenres, ou je ne sais quoi ».

Licra, Printemps Républicain et extrême-droite

La franchise a parfois ses vertus. Ici, celle de résumer en moins de 140 caractères le véritable fond idéologique de la Licra et ses connexions avec le très islamophobe Printemps Républicain.

Le tweet de Stéphane Nivet a été largement défendu par les membres de cette association proche du Parti Socialiste. Lui-même a été le référent local du Printemps Républicain à Lyon.

Laurent Bouvet, co-président du Printemps Républicain, a ainsi immédiatement riposté, insultant Taha Bouhafs, taxé d’ « activiste professionnel », et la France Insoumise.

Devenu professionnel de la polémique islamophobe (sur la question d’une militante de l’Unef voilée, contre les militants antiracistes, etc…) le Printemps républicain se donne aussi à voir dans des cabales imaginées pour accuser – au choix, d’islamistes, de racistes, d’antisémites, d’extrême-droite et maintenant de terroristes - tout ce qui dépasse à la gauche du Parti Socialiste (pas très difficile) : en juillet dernier, Danièle Obono a ainsi été accusée par Laurent Bouvet d’inviter Marine Le Pen à prendre le micro à ses côtés, ce qui s’est révélé être une véritable intox.

Si virulents à l’égard de ses opposants à gauche, les membres du Printemps Républicain, le sont beaucoup moins à l’égard de leur ancien patron Manuel Valls. Désormais à Barcelone, en campagne, il a notamment défilé aux côtés de l’extrême-droite dans la capitale catalane. On se souviendra également des appels de Fatiha Boudjahlat, aujourd’hui écartée, au viol de Rokhaya Diallo ou encore du soutien incontestable apporté par le Printemps Républicain aux caricatures islamophobes ou diffamantes de Riss dans Charlie Hebdo.

La cabale qu’a lancée Stéphane Nivet contre Taha Bouhafs s’inscrit ainsi dans la longue liste des actions qui ont été menées par la Licra, en partie, et par le Printemps Républicain surtout, pour défendre leur conception d’un antiracisme à géométrie variable. Elle révèle aussi le lien qu’entretient cette association liée à l’Etat à un courant politique au sein du Parti Socialiste.

Dans cette croisade contre tout ce qui, à la gauche de la gauche, cherche à fédérer les luttes, Stéphane Nivet, s’exonérant du politiquement correct, serait-il un peu trop sorti du bois ? C’est ce que laisse présumer la suppression de son compte twitter et la réaction - contrainte et forcée - de la Licra de se désolidariser de ses propos. Ce qui n’enlève cependant rien à sa matrice idéologique raciste et discriminatoire envers de supposés islamistes, elle qui offre une mention spécifique à l’antisémitisme qui n’est qu’une forme particulière de racisme.


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