×

Chambéry

Rate explosée par un tir de LBD : une lycéenne gravement blessée par la police à la manifestation du 23 mars

Lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 23 mars dernier, Laurie, une lycéenne de Chambéry, s’est faite tirer dessus au LBD par la police. Touchée au ventre, l’impact a causé l’explosion de sa rate. Elle a dû être hospitalisée et raconte à Révolution Permanente cette répression.

Facebook Twitter
Rate explosée par un tir de LBD : une lycéenne gravement blessée par la police à la manifestation du 23 mars

Laurie, 16 ans, fait un bac pro SAPAT pour espérer travailler plus tard dans le milieu hospitalier. Le 23 mars, comme près de 16 000 personnes, elle participe à la manifestation chambérienne contre la réforme des retraites alors que le gouvernement vient de passer en force via l’usage du 49.3. Elle nous raconte comment elle a été gravement blessée par la police :

« La manifestation s’est scindée en deux et une partie du cortège jeune s’est dirigée sur la Voie Rapide Urbaine (VRU) pour rejoindre les manifestants qui la bloquaient. Vers la fin de la manifestation, 17h environ, quand on commençait à tous partir, un CRS m’a tiré un flash ball dans la rate et j’ai dû aller me faire hospitaliser à Chambéry pour faire un scanner et voir si un organe était touché. Malheureusement, la rate a été touchée. J’ai dû faire une coelioscopie puis me faire opérer pour recoudre la rate, qui s’avérait être fracturée. Je suis restée hospitalisée toute la journée ainsi que toute la nuit. Je dois sortir en béquilles, et j’ai plusieurs médicaments et des bandages à faire tous les jours. »

Une blessure qui laissera des séquelles : « Il va forcément rester des cicatrices et des petits trous à cause de la coelioscopie. Pour ce qui est de la rate, ça devrait aller d’ici quelques temps. Il y a des choses que je dois éviter à l’avenir comme manger trop épicé, fumer ou boire, ça peut être dangereux pour moi. »

Contre une réforme des retraites plus impopulaire que jamais et un gouvernement de plus en plus acculé, la blessure grave de Laurie fait écho aux nombreux·ses autres blessé·e·s sous les coups de la police. Comme notamment le week-end dernier à Sainte-Soline, contre le projet écocide des mega-bassines, où deux personnes sont toujours entre la vie et la mort, mais aussi comme les multiples personnes blessées par les forces de répression depuis le début du mouvement social.

Une répression violente, symbole d’une offensive autoritaire et anti-démocratique du gouvernement, que dénonce Laurie : « C’est dangereux de faire ça, ça peut finir par tuer ou handicaper des gens à vie. Le fait qu’il fasse ça juste parce qu’on n’est pas d’accord avec une réforme qui a été passée sans notre consentement c’est complètement anti-démocratique et c’est honteux. On manifeste juste pour avoir nos droits et eux essaient de nous les enlever, quitte à nous mutiler ou nous tuer. »

Malgré la répression, Laurie n’est pas résignée et est plus déterminée que jamais à poursuivre et étendre la lutte pour faire reculer le gouvernement. « La répression que j’ai subie m’a encore plus motivée à me mobiliser. S’ils arrivent à tirer ou frapper des jeunes c’est que c’est de la peur qu’ils ont, donc je vais continuer de manifester et ramener encore plus de personnes pour retirer cette réforme et acquérir de nouveaux droits. »

Face à la réforme des retraites, aux violences policières et aux conditions d’études qui se dégradent : la jeunesse ne doit pas baisser pas la tête mais riposter ! Le courage et la volonté de Laurie sont à saluer. Comme abordé dans son interview, la répression est le symbole de l’inquiétude du gouvernement face à la mobilisation de la jeunesse qui s’étend et s’intensifie, de même que le recul du gouvernement sur le SNU obligatoire ou encore la récente revalorisation de 37€ des bourses.

Des mesures qui sont à des années lumières de ce que nous voulons pour en finir avec la précarité étudiante et la dégradation des conditions de vie et d’études de la jeunesse, mais qui témoignent d’une crainte qu’il faut exploiter. C’est le moment de massifier les assemblées générales étudiantes, de déborder le calendrier de l’intersyndicale et d’élargir les revendications. Nous avons l’opportunité de faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites, mais aussi de remettre en cause tout le système capitaliste qui met notre avenir en péril !

Canal Telegram : @revolution_permanente

Facebook Twitter
Témoignage. « Un policier m'a menacé de me péter la gueule s'il me revoyait en manifestation »

Témoignage. « Un policier m’a menacé de me péter la gueule s’il me revoyait en manifestation »

Fichage des manifestants. Le collectif d'action judiciaire propose un kit pour demander l'effacement des données !

Fichage des manifestants. Le collectif d’action judiciaire propose un kit pour demander l’effacement des données !

"Je veux pas que vous restiez à la maison à faire le couscous" : sexisme et islamophobie au lycée Victor Hugo

"Je veux pas que vous restiez à la maison à faire le couscous" : sexisme et islamophobie au lycée Victor Hugo


VIDEO. Au Havre, Ruffin refuse de soutenir la famille d'Adama Traoré

VIDEO. Au Havre, Ruffin refuse de soutenir la famille d’Adama Traoré


« Le gouvernement veut nous démoraliser mais je vais continuer à me mobiliser » : témoignage de garde à vue

« Le gouvernement veut nous démoraliser mais je vais continuer à me mobiliser » : témoignage de garde à vue

Opération « Wuambushu » : la destruction des quartiers pauvres démarre officiellement

Opération « Wuambushu » : la destruction des quartiers pauvres démarre officiellement

Répression : le préfet de l'Hérault interdit un rassemblement contre l'apartheid israélien

Répression : le préfet de l’Hérault interdit un rassemblement contre l’apartheid israélien

VIDÉO. « Petite pute » : Agnès et Mickaël, violemment interpellés à Marseille, témoignent

VIDÉO. « Petite pute » : Agnès et Mickaël, violemment interpellés à Marseille, témoignent