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Rien à discuter avec le gouvernement !

Réforme des retraites : les directions syndicales « déterminées »... à ne rien faire ?

Pour légitimer le recul de l’âge de départ à la retraite, Dussopt invite les directions syndicales à venir discuter mercredi. L'intersyndicale a accepté l’invitation et ne propose en conséquence aucun plan de bataille. Il faut rompre le dialogue social immédiatement !

Joachim Bertin

4 octobre 2022

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Crédits photo : Bertrand GUAY/AFP

La semaine dernière, Macron a finalement tranché la question de la réforme des retraites. Même si celle-ci a un potentiel hautement inflammable, face au risque de dégradation de la situation en lien avec l’inflation ou la crise énergétique cet hiver, le gouvernement est déterminé à la passer rapidement, avant la fin janvier 2023. 

Dans ce cadre, et pour éviter un choc frontal avec les directions syndicales, le gouvernement a ressorti le fameux « dialogue social ». Ainsi, des concertations sur la réforme s’ouvriront à partir de ce mercredi au Ministère du Travail avec Olivier Dussopt. Personne dans le pays ne doute de la détermination de Macron à repousser l’âge de départ à la retraite, mais il s’agit de donner le sentiment qu’il est possible de discuter et de négocier.

Une mascarade à laquelle l’ensemble des directions syndicales du pays (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) ont décidé de prendre part. Dans un communiqué publié ce mardi à l’issue de la réunion intersyndicale de lundi, celles-ci répondent positivement à l’invitation à discuter, se disant « ouvertes pour mener des concertations […] loyales et transparents » tout en demandant à Macron « de préciser ses intentions, ses éléments de diagnostics, la méthode de concertation et ses objectifs » et en réaffirmant leur refus de tout « recul de l’âge de départ à la retraite. » 

Une position apparemment naïve, mais en réalité totalement scandaleuse. En effet, Macron a déjà largement fait connaître ses objectifs sur le terrain de la réforme des retraites : nous faire travailler plus. Et l’ensemble de ses concertations ont toujours eu la même fonction : maintenir les syndicats sur le terrain des négociations pour éviter la grève. De ce point de vue l’attitude des directions syndicales colle parfaitement aux objectifs du gouvernement, et la presse patronale ne s’y est pas trompée en constatant (sûrement avec bonheur) que les directions syndicales restent « l’arme au pied », comme l’ont commenté Les Echos]

Le 30 septembre, une intersyndicale plus étroite s’était réunie (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, FIDL, VL, MNL) pour faire le bilan de la journée isolée du 29 septembre, « une mobilisation qui en appelle d’autres » comme l’écrivaient les participants. Aujourd’hui la réponse est claire : pas de suite pour le moment. Pourtant, Macron et le gouvernement ne peuvent être plus clairs sur leurs objectifs et leur calendrier. Il n’y a rien de plus à discuter avec eux ! Tous les moyens devraient être mis dès maintenant à la construction d’une grève générale pour faire mordre la poussière au gouvernement et au patronat !

Alors que les directions syndicales continuent à faire croire qu’il serait possible de négocier avec Macron, tout en ne disant pas un mot des grèves qui durent depuis plus de deux semaines dans la pétrochimie pour les salaires, il est fondamental de dénoncer cette attitude en exigeant la rupture du dialogue social et la construction d’un plan de bataille.

L’urgence est à préparer une grève massive, contre toute attaque contre les retraites et les chômeurs, et pour l’augmentation immédiate de 400€ de tous les salaires et leur indexation sur l’inflation. Comme témoignait un gréviste de Total dans nos pages mardi : « je connais la réponse habituelle : "la grève générale ça ne se décide pas, ça se construit". Oui cela se construit, mais à un moment donné, quand tu as une situation explosive avec tant de grèves, si on n’a pas l’envie d’évoquer la grève générale, elle n’arrivera jamais. »

Un tel plan pourrait devenir réalité en s’appuyant sur les secteurs en lutte de notre classe, et notamment sur un secteur aussi puissant et remonté que sont les raffineurs ! Mais pour cela, il faut imposer aux dirigeants syndicaux de quitter immédiatement la table des négociations !


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