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Ce dimanche 20 juin !

Régionales. Révolution Permanente appelle à voter Lutte Ouvrière

Pour le premier tour des élections régionales, qui se tiendra le dimanche 20 juin, Révolution Permanente appelle à voter et faire voter pour les listes de Lutte Ouvrière. Nous expliquons ci-dessous notre position.

Comité de Rédaction

17 juin 2021

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Crédits photo : Illustration Le Parisien

Une conjoncture réactionnaire, où la crise reste le marqueur de la situation

Les élections régionales de 2021 interviennent dans un contexte où la droite et l’extrême-droite occupent la quasi-totalité de l’espace politique et médiatique : appel au meurtre des « gauchistes » du youtubeur Papacito, manifestations de policiers, tribune de militaires, etc. Des éléments qui s’inscrivent dans la tendance en cours, marquée par l’offensive sécuritaire, islamophobe, et xénophobe menée à la fois par l’extrême-droite, la droite, le gouvernement, mais aussi une partie de la gauche institutionnelle.

Bien que cette tendance puisse sembler prédominante, du fait de l’omniprésence de ces questions dans l’espace médiatique et politique, la situation politique est plus contrastée, et reste surdéterminée par la crise sanitaire, économique et sociale qui n’est en rien résolue. Malgré le retour des « jours heureux » scénarisé par le gouvernement, la « sortie de crise » pourrait en effet se montrer très périlleuse, avec le débranchement du chômage partiel qui concerne encore 3 millions de personnes.

Pour l’instant, l’importante atonie sociale alimentée par la politique des directions syndicales reste un marqueur de la situation. Pour autant, la levée progressive des restrictions sanitaires, dans le même temps, la reprise à plein de l’économie pourrait entraîner le retour de la contestation sociale, mise sous cloche depuis notamment la mobilisation contre la loi Sécurité Globale. C’est ce que craignent des secteurs conscients de la bourgeoisie, qui alertent sur une potentielle explosion sociale alors que le plan de réforme commence à être remis sur la table.

Sur fond de conjoncture réactionnaire, où la dynamique des présidentielles joue à plein, la situation reste ainsi ouverte avec une importante instabilité sociale et politique.

Une abstention historique : discrédit grandissant des institutions, vote sanction contre la classe politique

Les élections régionales et départementales des 20 et 27 juin se tiendront dans 15 régions (dont la Guadeloupe et La Réunion). Lors de ce scrutin à deux tours, les électeurs voteront pour élire les conseillers régionaux dans le cadre de la région, et les conseillers départementaux dans le cadre du canton, le tout pour une durée de six ans.

Ce scrutin des régionales de 2021 ne dérogera pas à la règle des échéances électorales intermédiaires : c’est vers une forte abstention que l’on s’achemine, et qui pourrait se révéler encore plus importante que lors des derniers scrutins. Selon Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, interrogé par France Tv, l’abstention « s’annonce tout à fait massive » avec des projections qui prévoient « environ à 60 % d’abstention […] un record absolu pour une élection régionale ». Ces régionales pourraient ainsi battre le record d’abstention, tout type d’échéance électorale confondus, sous la Ve République.

La montée structurelle de l’abstention reflète le discrédit populaire envers les partis traditionnels – dont le macronisme fait désormais partie – ainsi que la perte de confiance dans les institutions, et apparaît comme une sanction politique de la part des électeurs.

La « gauche » institutionnelle, premier responsable de l’austérité… et de la montée du RN

Cette abstention grandissante est le pendant des politiques austéritaires menées en alternance par la droite traditionnelle, et par la gauche qui a occupé le pouvoir, coupable de multiples trahisons. Depuis les années 1980, les vagues de réformes s’enchaînent pour imposer la réduction des dépenses publiques au nom du processus de décentralisation. Ce processus s’est accentué ces dix dernières années avec des coupes brutales dans l’enveloppe que l’Etat destine aux collectivités territoriales.

Engagée par Nicolas Sarkozy au prétexte la crise économique en 2008, la baisse du budget des collectivités a été largement accentuée par François Hollande. En cinq années, le PS a opéré une véritable saignée de la principale dotation aux collectivités territoriales, la divisant quasiment par deux (41,3 milliards d’euros en 2012 contre 26,9 milliards en 2017). Aussi, la réforme qui a mené à faire passer le nombre de régions de 22 à 13 en France métropolitaine a été menée sous le quinquennat de François Hollande. L’objectif était là encore d’effectuer des coupes budgétaires sans précédent.

Des coupes que le macronisme a parachevées avec la mise en œuvre de la contractualisation. Une stratégie qui vise à imposer aux régions des restrictions toujours plus strictes de leurs dépenses. Cette mise sous « contrat » avait pour objectif affiché par Macron de faire « économiser » à l’Etat 13 milliards d’euros d’ici à 2022, au détriment des services publics.

Cette politique d’austérité budgétaire ne va aller qu’en s’accentuant (cela a déjà commencé avec la crise du Covid), au vu de l’augmentation historique de la dette publique que les grands capitalistes comptent bien faire payer au monde du travail et à la jeunesse.

Ces trahisons systématiques de la « gauche » institutionnelle au pouvoir ont constitué le terreau sur lequel s’est développé le FN en tant que dit parti « antisystème », puis le Rassemblement National de Marine Le Pen sur fond de dédiabolisation. RN qui, au vu de la conjoncture actuelle et des mécanismes d’abstention différentiées, pourrait faire une percée dans une ou plusieurs régions. Ce qui serait une victoire pour le parti de Marine Le Pen dans ce type d’élections, qui lui sont en général peu favorables.

LFI : une stratégie institutionnelle et la conciliation de classe comme programme

Dresser le tableau sombre de l’austérité permet d’illustrer que toute politique à l’échelle régionale ne peut être déliée des logiques austéritaires à l’échelon de l’Etat. Cela d’autant plus que les politiques néo-libérales, menées par alternance entre la droite et la gauche, ont ouvert la voie à une casse sans précédent des services publics, à des suppressions massives de postes et à la casse du statut dans la fonction publique.

De ce point de vue, la stratégie de LFI a le mérite de la clarté : non seulement le parti de Jean-Luc Mélenchon place sa stratégie sur le seul terrain institutionnel, mais il se refuse aussi à évoquer toute remise en question des logiques d’austérités au niveau de l’Etat. C’est ce qu’exprime Clémence Guetté, tête de liste LFI en Nouvelle Aquitaine, lorsqu’elle affirme que « le rôle de l’État n’est pas une question régionale ». Ainsi, LFI assume de porter une politique se contentant de réallouer des budgets, c’est à dire d’administrer un peu mieux l’austérité, sans remettre en cause la faiblesse des budgets accordés aux Régions par l’Etat.

L’autre volet problématique est celui de l’emploi, qui assume un programme de conciliation avec le grand patronat. L’alliance électorale entre LFI et le NPA – que nous avons dénoncé comme une capitulation du NPA, dite « Occitanie Populaire », revendique « Zéro euro de subventions de la région aux grandes entreprises qui licencient » Ce qui signifie que LFI et le NPA sont prêts à déverser des millions d’euros d’argent public pour financer les profits, y compris de grands capitalistes comme Bolloré, Mulliez, Airbus, à condition qu’ils ne « licencient » pas.

Derrière ce programme, la LFI cherche à trier les « bons » grands patrons qui accepteraient les conditions de l’Etat contre les « mauvais » grands patrons qui s’y refuseraient. Il s’agit donc d’œuvrer à une logique d’alliance avec ceux qui nous exploitent, nos ennemis de classe.

Lutte Ouvrière, la seule liste d’indépendance de classe

A l’heure d’une situation de crise historique, et ou l’Etat français a déployé des politiques sans précédents pour tenter de maintenir sa position à l’échelle internationale, ce sont des milliards d’euros qui ont été déversées au grand patronat. Des centaines de milliards qui ont servi à maintenir les profits, « restructurer » leur masse salariale en licenciant pour… embaucher ensuite moins cher et plus précaire !

Dans ce contexte, seules les listes de Lutte Ouvrière se revendiquent clairement d’un programme d’indépendance de classe. Pour Nathalie Arthaud, en cas d’élections de conseillers régionaux, LO soutiendrait « toutes les mesures en faveur des travailleurs et des plus pauvres » et dénonceraient « les cadeaux au grand patronat ». Avant d’ajouter : « nous pourrions être ‘’les yeux et les oreilles’’ des travailleurs. Par exemple, quand une grande entreprise reçoit une subvention de la région, il faut que les travailleurs soient mis au courant. Ce qui n’est jamais le cas. Le patron se garde bien de dire qu’il a reçu tant de millions. »

Pour la tête de liste de LO en Ile de France, l’ambition pour ces élections régionales « sera de conforter tous les travailleurs dans leurs luttes. Car le seul programme qui vaille pour les travailleurs est un programme de lutte. Nous sommes dans une situation de crise économique grave où les conditions de vie des travailleurs se sont considérablement dégradées et vont encore être attaquées. Il va falloir que les travailleurs se défendent contre les licenciements, les fermetures d’usine, qu’ils défendent leur pouvoir d’achat car les prix augmentent. Il faudra des luttes, des explosions sociales. »

Ainsi, Révolution Permanente soutiendra, dans le cadre du premier tour des élections régionales 2021, les listes menées par Lutte Ouvrière. Des listes qui, malgré des désaccords politiques que nous avons avec LO - combat contre la bureaucratie syndicale, articulation entre les intérêts de la classe ouvrière et ceux de l’ensemble des opprimés et de leurs mouvements (mouvement des gilets jaunes, mouvement des femmes, mouvement anti-raciste, mouvement LGBT), se présentent en toute indépendance classe, de la gauche institutionnelle et réformiste, pour un programme à destination du monde du travail, des exploités et des opprimés.

Contre tout logique populiste que LFI cherche à nourrir au travers son « programme pour le peuple » nous pensons comme Lutte Ouvrière qu’il s’agirait tout au contraire, d’autant plus dans la situation actuelle, de « faire entendre le camp des travailleurs ».


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