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Extrême droite

Régionales : l’offensive sécuritaire de LREM profite à l’extrême-droite


Plusieurs sondages montrent une forte montée de la droite et de l'extrême droite pour les élections régionales qui auront lieu à partir du 20 juin. Cette montée de la droite s'inscrit directement dans la politique gouvernementale qui a fait des questions sécuritaires et xénophobes un des enjeux centraux des élections régionales.

Simon Derrerof

28 mai 2021

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Crédits photo : AFP

Une forte progression de la droite et de l’extrême-droite pour les régionales


A trois semaines des élections régionales un sondage commandé par Les Echos à Opinion Way indiquait ce jeudi une forte poussée vers la droite. Le sondage révèle une forte dynamique des listes des Républicains et du Rassemblement National, qui creusent l’écart avec le reste de l’échiquier politique national. A eux seuls, les deux organisations pourrait ainsi rassembler plus de la moitié des intentions de vote au niveau national.
 
En effet, selon les estimations de l’agence de sondage le Rassemblement National recueillerait 26% des suffrages et pourrait arriver en tête dans plusieurs régions. Le parti d’extrême-droite serait même en mesure de gagner dans plusieurs régions, une première historique inquiétante. Plus étonnant, Les Républicains pourraient obtenir la première place nationalement avec 27% des voix, profitant une nouvelle fois d’un ancrage territorial qui reste fort malgré la chute et les multiples crises du parti.

Pour les autres formations politiques, les Régionales pourraient bien rimer avec soupes à la grimace. Du côté de la gauche institutionnelle, les prévisions s’avèrent ainsi catastrophique pour la France Insoumise, donnée à moins de 6%, tandis que le PS et EELV obtiendraient des scores autour de 11 et 12%. Du côté de LREM, c’est également un potentiel échec qui se dessine avec un score annoncé de 13%. Une expression de l’incapacité du parti macroniste à s’ancrer localement particulièrement violente alors que LREM souhaitait faire de ces Régionales un marche-pied vers les Présidentielles en s’affichant en rempart contre l’extrême-droite. 
 
La stratégie s’apparente pour l’instant à un échec, d’autant que 73% des sympathisants LR souhaitent selon le sondage maintenir une candidature de leur liste, même si l’extrême-droite était en passe de l’emporter. Autant dire qu’il semble loin le temps où la majorité présidentielle se fixait comme double objectif d’éviter la débâcle pour aborder en bonne posture les futures élections présidentielles et de pallier le manque de positions criant du parti à l’échelle locale...



Le PACA et les Hauts-de-France au centre de l’attention

 
Plusieurs régions seront au centre de l’attention le 20 juin prochain, notamment parce qu’elles sont potentiellement le lieu d’une future victoire du Rassemblement National. C’est le cas notamment de la région PACA, où le candidat frontiste Thierry Mariani, ex-LR, culmine en tête des sondages avec plus de 43% mais aussi des Hauts-De-France où Sébastien Chenu (RN) talonne de près Xavier Bertrand (LR).

La région PACA est particulièrement au centre de l’attention car elle est le symbole de l’humiliation possible pour LREM. Après une série d’imbroglios la majorité présidentielle a choisi de soutenir le candidat des Républicains, en tentant à cette occasion de réaliser une OPA sur LR. Une tactique électorale que Jean Castex lui-même a appuyée, et qui pourrait constituer un revers violent en cas de défaite de Renaud Muselier. Une tactique par ailleurs totalement contradictoire avec l’offensive macroniste dans les Hauts-de-France, au travers de la liste menée par Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État aux Retraites. Cette liste contient les noms de quatre ministres : Éric Dupont-Moretti, Alain Griset, Gérald Darmanin et Agnès Pannier-Runacher. Or, début mai, la liste n’était créditée que de 10% des voix, derrière le PS, contre plus de 30% de votes pour le RN et 35 % pour LR.

Le tournant sécuritaire du gouvernement s’incarne dans les thèmes des élections et des probables résultats

 
Ces perspectives inquiétantes pour les travailleurs et classes populaires signent un autre échec du côté du gouvernement : celui de sa tentative de siphonner la droite en opérant un tournant sécuritaire, initié à l’été 2020 avec la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, épaulé par Marlène Schiappa. Une stratégie qui, tout en ayant contribué fortement à l’installation des thématiques sécuritaires et réactionnaires au cœur du débat public, semble en passe de se retourner contre le gouvernement.




En lançant au cours des derniers lois des lois telles que la loi séparatisme, la loi sécurité globale ou encore en participant à des manifestations policières ou en multipliant les sorties sécuritaires dans le cadre de sa campagne « anti-drogues », le gouvernement n’a cessé de rentrer sur le terrain de jeu favori de la droite et de l’extrême-droite mettant au premier plan la questions sécuritaire, l’immigration. Favorisant une droitisation marquée de l’échiquier politique, illustrée par la participation d’une majeure de partie de la gauche institutionnelle à la manifestation réactionnaire des policiers, cette stratégie semble finalement avoir renforcé ses adversaires.
 
En ce sens, il est plus évident que jamais qu’aucune stratégie de « front républicain » derrière les pseudos-oppositions bourgeoises à l’extrême-droite n’ouvrira de perspectives pour contrer les mesures réactionnaires et sécuritaires. Quant à l’extrême-droite, il est également illusoire de penser que le Rassemblement National, parti bourgeois, corrompu et anti-ouvrier, pourrait constituer une alternative au macronisme favorable aux intérêts des travailleurs. Alors que Le Pen comme Macron et la droite se font les défenseurs de l’ordre néo-libéral et entendent faire payer la crise à la jeunesse, aux travailleurs et aux classes populaires, c’est d’une alternative en toute indépendance de classe que nous avons besoin. Une alternative révolutionnaire, dotée d’un programme pour refuser que les travailleurs ne paient la crise et renverser ce système.


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