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Répression

Relaxe pour Taha : tous devant le TGI de Créteil vendredi à 12h30 !

Le vendredi 3 Juillet au Tribunal de Grande Instance de Créteil se tiendra le procès du journaliste indépendant Taha Bouhafs. Après le renvoi de la première audience du 25 Février, il est jugé pour « outrage et rébellion sur une personne dépositaire de l’autorité publique », en l’occurrence l’agent de la BAC 94, M. Demaire.

Corentin Lev

1er juillet 2020

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L’accusation fait suite aux événements survenus le 11 Juin 2019 et à la manifestation des travailleurs sans-papiers de l’entreprise Chronopost d’Alfortville. Alors que les forces de l’ordre faisaient irruption sur les lieux et que la situation se tendait, le journaliste de Là-bas si j’y suis, présent sur le terrain pour couvrir la mobilisation comme il en a l’habitude, avait été interpellé brutalement par ces derniers. Au cours de cette intervention, aussi arbitraire que musclée, les policiers avaient déboîté l’épaule du jeune reporter et l’avaient frappé, lui infligeant des hématomes au visage. Cette interpellation absolument disproportionnée et injustifiée vaudra 24 heures de garde à vue et 10 jours d’ITT à Taha Bouhafs.

La résurgence au premier plan de cette affaire vient nous rappeler les nombreuses attaques et intimidations dont le reporter de 23 ans a été victime depuis le début de son activité de « journaliste-militant », connu notamment pour avoir réalisé les vidéos qui ont permis de révéler la célèbre affaire Benalla. Tout récemment, alors qu’il couvrait les événements de Villeneuve-la-Garenne faisant suite à la grave blessure d’un jeune à moto par la police, il a été menacé par la police, puis arrêté et détenu l’espace de 20 minutes avant d’être relâché. Les policiers n’ignoraient pas qui était Taha et se sont contentés de rétorquer, lorsque ce dernier a brandi sa carte de presse : « y’a pas de carte de journaliste ! », inquiétant autant que c’en est aberrant.

Autre dérive autoritaire à laquelle Taha Bouhafs a été confronté : la fameuse affaire du théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, un soir de Janvier. Alors que le pays est en proie à d’importantes tensions suite à la mobilisation massive contre la réforme des retraites, le couple Macron assiste paisiblement à une représentation de théâtre. Taha Bouhafs présent lui aussi, signale sur Twitter la présence du président et de son épouse. Après qu’une foule en colère aie rapidement accouru devant le théâtre et que le couple Macron ait dû être exfiltré, il va être accusé de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » et embarqué par la police pour passer quelques heures en garde à vue avant d’être déféré le soir-même devant un juge. Pour crime de lèse-majesté, sûrement ? Taha Bouhafs se trouve également souvent visé, sur les réseaux sociaux ou par le biais d’odieux tracts, par les syndicats policiers et l’extrême-droite. Le syndicat de police « Alliance » avait notamment établi une comparaison entre Taha Bouhafs et un chien enragé. Vous avez dit révoltant ?

Ces persécutions, perpétrées à l’encontre de Taha Bouhafs, sont les répercussions symptomatiques d’une libération de la parole, en France et à l’international, en ce qui concerne les violences policières. Face aux nouvelles voix qui s’élèvent en contradiction avec les versions fournies par la police et les médias dominants, la réaction de l’appareil répressif de l’Etat ne se fait pas attendre. C’est bien de cela que Taha est victime, comme de nombreux autres journalistes indépendants qui représentent une source d’information.

Le procès de Taha Bouhafs aura lieu ce vendredi 3 Juillet à 12h30. Soyons nombreux devant le TGI de Créteil pour le soutenir face à l’odieuse injustice dont il est victime ! Faisons entendre toute notre solidarité, signifions ainsi clairement à ceux qui veulent le faire taire que Taha n’est pas seul, à l’image des nombreux travailleurs qui ont souhaité témoigner leur soutien pour Révolution Permanente :


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