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Remaniement ministériel

Qui est Bruno Le Roux, le nouveau premier flic de France ?

La continuité. Pour remplacer Bernard Cazeneuve, nommé à Matignon, François Hollande a choisi l'un de ses lieutenants les plus fidèles pour lui succéder place Beauvau. Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis, a été nommé « premier flic de France » ce mardi 6 décembre. Il occupait depuis le début du quinquennat un poste stratégique, celui de président du groupe PS à l'Assemblée. Pur produit du PS, et presque une caricature de soutien à Hollande, on peut être sûr d’une chose : la police reste en de bonne main. Retour sur les faits d’armes sécuritaires de Bruno Le Roux. Damien Bernard

Damien Bernard

7 décembre 2016

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A 51 ans, Bruno Le Roux est un pur produit du Parti socialiste. Vice-président de la Mnef, une mutuelle étudiante, il est nommé, en 1990, directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy alors patron du PS. Il remporte cinq ans plus tard la mairie d’Epinay-sur-Seine. Une ville qui va devenir son fief même s’il est battu aux municipales de 2001. Il est élu député de la première circonscription de Seine-Saint-Denis à la faveur de la vague rose de 1997.

Trahi par Valls et Macron, Hollande donne une prime à la loyauté

Depuis 1997, Bruno Le Roux est élu sans discontinuer au Palais Bourbon. Secrétaire national aux élections du PS entre 2000 et 2008, il s’était rapproché de François Hollande à cette époque et faisait partie de la poignée de fidèles qui sont restés à ses côtés après son départ de la direction du PS. Il devient porte-parole du groupe PS de 2007 à 2012, puis président de l’Assemblée Nationale lorsque Jean-Marc Ayrault arrive à Matignon. A ce titre, il a depuis le début du quinquennat Hollande vécu toutes les crises connues par la majorité. Fidèle parmi les fidèles, il a toujours défendu la politique du gouvernement et de Hollande allant même jusqu’à une défense presque caricaturale du président qui lui vaut des railleries dans les couloirs de l’Assemblée. Pressenti à chaque remaniement pour entrer au gouvernement, Bruno Le Roux n’avait pourtant jamais obtenu la récompense qu’il espérait. A cinq mois de la fin du mandat, c’est donc chose faite : il hérite du portefeuille sans doute le plus sensible, celui de l’intérieur. Une récompense qui n’est pas forcément un cadeau d’autant que la crise de régime tout juste évitée est loin d’être résolue jusqu’au bout. Pour Le Roux, il s’agira d’assurer l’intérim en forme d’accompagnement à l’agonie de Hollande, et d’un PS en voie de « pasokisation ».

Hollande peut dormir sur ses 2 oreilles, avec Le Roux la « sécurité » est entre de bonnes mains

Le voir arriver place Beauvau n’est pas une grande surprise pour ce très fidèle de Hollande. Le député de Seine-Saint-Denis qui succède à Bernard Cazeneuve est un expert des questions de sécurité, initié par Gilbert Bonnemaison dont il était l’adjoint à Épinay-sur-Seine. Nommé par Lionel Jospin en 1995 délégué national du PS chargé de la sécurité et la police, il est l’un de ceux qui ont contribué au programme du candidat en 2002, notamment en promouvant une police de proximité. En 2001, année où il est rapporteur d’un projet de loi sur la « sécurité quotidienne », il publie un livre intitulé La Sécurité pour tous ; une exigence de justice sociale. Bruno Le Roux est très en pointe sur la question des armes à feu. Il fait partie de ceux qui avec Manuel Valls, se sont intéressés très tôt à ces questions traditionnellement délaissées par la gauche. Bruno Le Roux rentre dans la « cours des grands » en instaurant à Saint-Ouen le mardi 11 septembre 2012, la première zone de sécurité prioritaire (ZSP). L’objectif : une sécurisation renforcée pour mettre en place « la lutte contre le trafic de stupéfiants », avec pour fond la répression des jeunes des quartiers populaires, et une ville quadrillée par la police. Aujourd’hui récompensé avec ce ministère régalien, il va devoir contenir notamment la grogne des policiers, alors même qu’il s’agira de sauver ce qu’il reste du PS en le rougissant autant que possible. « Sa connaissance de la banlieue sera un atout », avance un représentant syndical de la police. Pour débuter son CDD de 5 mois, il s’est d’ailleurs empressé dès sa première déclaration de souligner son « grand respect » pour leur travail. Avec ce nouveau premier flic de France, deux choses sont sûres. La première : pas de trahison en vue pour Hollande. La seconde : la sécurité et la répression seront toujours au rendez-vous.


  
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