Depuis lundi, les facteurs et factrices de Bruxelles et de la région Wallonne sont en grève contre les suppressions d’emplois et les réorganisations que Bpost, la société chargée du courrier en Belgique, veut intensifier. Sous le prétexte de perte du monopole de la distribution des journaux, Bpost veut durcir les réorganisations et transférer l’activité de distribution des journaux de l’entreprise vers des filiales du groupe.

L’option de transférer l’activité vers des filiales, où le travail est entièrement effectué par des prestataires indépendants, est une méthode courante dans la logistique pour augmenter la productivité des travailleurs et ainsi les profits de l’entreprise. Ce transfert d’activité, d’après un délégué syndical menace entre 2 000 et 3 000 emplois de l’entreprise Bpost.

De leur côté la CGSP, syndicat des services publics belges, indique que le nombre de pertes d’emploi pourrait s’élever jusqu’à 4500. La direction de Bpost compte ses sous quand il s’agit des travailleurs, mais ces dernières semaines, elle a presque finalisé l’acquisition d’une nouvelle filiale dans la logistique pour la somme de 1,3 milliard d’euros. Cette acquisition doit être finalisée dans les jours qui viennent.

C’est pour répondre à ces attaques que deux syndicats CGSP Poste et CSC - Transcom ont déposé des préavis de grève à partir du lundi 22 avril. Une grève perlée par métier : les facteurs/factrices de la distribution ont été appelé.e.s à la grève lundi, mardi, ce sont les postiers du transport (600 camions quotidiens roulent pour acheminer le courrier.) qui ont été appelés à la grève, et pour terminer, mercredi, ce fut une grève des postiers des plateformes industrielles.

De nombreux piquets de grève ont été installés partout en Wallonie et à Bruxelles dès lundi matin où les facteurs/factrices étaient appelés à faire grève massivement. Bpost à dû reconnaître que la grève était majoritaire avec une réelle mise à l’arrêt massive de la distribution du courrier et des colis. Selon Thierry Tassin, secrétaire générale de la CGSP Poste, des actions et des préavis sont prévus jusqu’au 14 mai si les travailleurs n’obtiennent pas l’arrêt de son plan de réorganisations de la production pour atteindre "l’efficience maximale".

La principale cause de ce plan de réorganisation est l’arrêt des subventions par l’état Belge pour la distribution de journaux. Cette coupe budgétaires n’a pas d’autre but que de faire plus de 200 millions d’euros d’économie par an. Alors que dans le même temps le budget militaire va progressivement augmenter de plusieurs milliards d’euros par an d’ici à 2035. Voir encore plus rapidement en fonction des résultats des élections législatives fédérales du 9 Juin 2024. Une politique claire de la part du gouvernement d’Alexander De Croo qui nous dit : de l’argent pour la guerre, mais pas pour les services publics.

France, Belgique : postiers sans frontières

En France ou en Belgique, ce sont les mêmes problématiques qu’affrontent les postiers : des réorganisations qui suppriment des postes et des jours de repos, qui durcissent les cadences, cassent le métier de facteur avec la rationalisation du travail notamment avec la séparation des travaux intérieurs et extérieurs. Sans oublier la part grandissante des travailleurs en contrats précaires dans tous les services, voir pour certains exclusivement composé de précaires.

En France comme en Belgique, les entreprises Postales autrefois à 100 % public utilisent la baisse du courrier simple pour changer de modèle économique. Un modèle néolibéral qui ne recherche que le profit au détriment de la santé des postiers et du service rendu à la population.

La mobilisation des grévistes de Bpost montre qu’une alternative combative est possible pour les postiers. Face à la direction qui bloque les négociations, il est essentiel que le mouvement s’étende dans le reste du pays pour mettre l’entièreté de Bpost à l’arrêt. Soutien aux postiers Belges en lutte !