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Gestion répressive de la crise sanitaire

Répression. Plus de 100 000 contrôles et 5000 amendes depuis le début du reconfinement

Ce lundi 2 novembre au micro de Bourdin, Gérald Darmanin s’est targué du résultat de plus de 100 000 contrôles et 5000 verbalisations réalisés depuis vendredi. Pendant ce temps, les hôpitaux et d’importants clusters comme les établissements scolaires manquent toujours plus de moyen pour faire face à la crise du Covid-19.

Melvyn Smith

3 novembre 2020

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Crédits photo : BFM TV

Le lien entre le nombre de verbalisations et l’endiguement de la crise épidémique reste à trouver... En effet, preuve de l’incapacité et l’irresponsabilité criante du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, le nombre de cas de covid-19 ne fait qu’augmenter et la deuxième vague sera vraisemblablement plus dur que la première. Plus de 3500 malades du Covid sont actuellement en service de réanimation à l’hôpital et toujours pas de moyens pour les hôpitaux publics ou même les écoles qui font partie des premiers clusters.

Ce pseudo “reconfinement” n’est en réalité qu’une mesure cosmétique en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire. Une grande partie de la population continue d’être exposée fortement au virus en allant travailler chaque jour. Dans sa note rendue au gouvernement, le Conseil Scientifique affirme même que “ce type de confinement aura un impact moindre sur la circulation virale et l’obtention d’un effet équivalent au premier confinement”. En réalité ce confinement made in Medef montre encore une fois que le choix du gouvernement a été de mettre en place une stratégie répressive qui touche principalement les classes populaires.

Dans le même temps, le manque de moyens se fait toujours plus criant dans les services publics, notamment dans les hôpitaux. En effet, ce dimanche 1er novembre, le taux d’occupation en service de réanimation s’élevait à 70,6%.

Au 1 novembre, le bilan était de 17 450 nouvelles hospitalisations liées au Covid-19 enregistrées et 231 nouveaux décès à l’hôpital en 24 heures. Le nombre de cas continue d’augmenter et ce “reconfinement” ne ralentira pas le virus. La France compte 5000 lits de réanimation. Cette capacité est passée à 10 000 lors de la première vague de l’épidémie de coronavirus, certes une augmentation des lits de réanimations ont été réalisées mais cela est trop peu. Olivier Véran avait promis 12 000 lits de réanimation avant le 8 avril. De plus, l’augmentation de la capacité des services de réanimation implique l’emploi de plus de personnel de santé. D’après le ministère de la Santé, il faut 7.200 à 9.000 infirmier.es supplémentaires à temps plein et 4.500 aides-soignant.es pour faire fonctionner 8000 lits de réanimation.

Depuis le début de la pandémie, les soignants ont à plusieurs reprises manifesté leur colère face à une telle situation. Ils revendiquaient de meilleures conditions de travail, une véritable réévaluation salariale et plus de moyens matériels et humains pour le système de santé. Des revendications à rebours total de la politique sanitaire menée par le gouvernement.

Cette situation se retrouve également du côté de l’éducation nationale. Différence majeure par rapport au confinement du printemps : cette fois, les crèches, écoles, collèges et lycées sont ouverts. Très récemment les professeurs ont fait entendre leur colère face à une rentrée scolaire totalement désorganisée sur le plan sanitaire et l’absence de véritables mesures pour faire face au virus. Ce lundi 2 novembre, des débrayages et des grèves massives ont eu lieu, notamment en Île-de-France et qui continuent cette semaine, les profs refusent légitimement de donner cours sans un réelle protocole sanitaire. A l’image des soignants, les professeurs expriment actuellement leur ras-le-bol face à un gouvernement qui continue délibérément de les mettre en danger. Du côté des élèves également la rentrée scolaire ne passe pas. Ce lundi, les lycéens de Paul Éluard (Saint-Denis, Seine Saint-Denis) ont bloqué leur lycée avec le soutien de quelques enseignants. Ils dénonçaient fait de continuer à aller en cours sans mesures concrètes, risquant de transmettre le Covid-19 à leurs familles et à leurs proches.


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