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Contre la version du rectorat

Répression au collège République : contre la version de Libé et du rectorat, le comité de soutien répond

Mutations forcées, conseils de disciplines, syndicalistes visés en plein mouvement contre Blanquer… Les professeurs du collège République de Bobigny connaissent de nombreux cas de répression. Face aux prises de position d’un article paru sur Libération, reprenant la rhétorique du rectorat visant à pointer du doigt les enseignants et les syndicalistes SUD et à amoindrir les faits, le comité de soutien a publié une réponse afin de rétablir leur version, que nous relayons.

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Article de Libération du 1er juillet 2019 : la FAQ du comité de soutien :

  •  Sur la violence dans l’établissement ? Nous découvrons dès le début de l’article le récit d’une « baffe » supposément donnée par une enseignante. Cet incident n’a rien à voir avec les dossiers des personnels mis en cause.
  •  Sur les pratiques syndicales ? Ce qui est attaqué dans l’article, ce sont bien les pratiques syndicales de base - accompagnement des jeunes collègues en difficulté, délégations auprès de la direction d’établissement… Cette focalisation montre bien qu’il s’agit de répression anti-syndicale.
  •  Sur les divisions entre les personnels ? Les conflits qui existent entre les personnels sont le fait des baisses de budget qui ont entraîné la mise en concurrence des projets et des équipes. L’administration a laissé pourrir ou a attisé ces conflits. Par ailleurs le comité de soutien n’a jamais fait état dans la presse ou sur les comptes réseaux sociaux de problèmes de relation avec qui que ce soit.
  •  Sur les enseignant-e-s en difficulté ? Les témoignages sont en réalité à charge contre l’administration. Il est fait état dans l’article d’un enseignant qui « craque psychologiquement » : la hiérarchie est responsable de la santé morale et physique des personnels. Des alertes santé et sécurité au travail ont été faites, les personnels ont écrit des motions au CA et des courriers à la DSDEN et au rectorat… pour dénoncer cette situation dangereuse. L’administration n’a rien fait pour aider les collègues, hormis des sanctions disciplinaires qui arrivent après plusieurs années.
  •  Sur le collègue d’EPS dont Libération cite des extraits du rapport qu’il a lui-même écrit à la hiérarchie ? Nous constatons que l’administration continue de mener une guerre sale en laissant fuiter des documents qu’elle n’a pas le droit de diffuser. Nous réaffirmons que la sanction est bien le fruit d’une répression anti-syndicale et non la conséquence de ces deux rapports, vieux depuis plus de deux ans, écrits par le collègue lui-même et qui avaient été traités à l’époque par le chef d’établissement.
  •  Sur les témoignages d’enseignant-e-s supposées victimes des syndicalistes SUD ? On veut faire croire que SUD fait régner la terreur. La réalité c’est que le collège République est le lieu de nombreuses mobilisations portées par SUD et d’autres syndicats. Face à ces mobilisations, l’administration ne répond jamais, mais se contente d’attaquer les collègues mobilisés, et surtout de générer un maximum de conflit entre personnels pour faire pourrir la situation. Le résultat de ces méthodes de management sur le long terme, c’est de la souffrance partout, à commencer chez les syndicalistes, qui ont dû être mis en arrêt, faire des demandes de protection fonctionnelle, etc...
  •  Sur les absences et l’échec scolaire ? L’équilibre général de l’article fait porter la responsabilité des absences non remplacées et de l’échec scolaire sur les syndicalistes SUD. Cet amalgame est insupportable au vu des difficultés des conditions de travail rencontrées dans des établissements comme le nôtre.
  •  Sur le rôle du rectorat et du ministère ? Le rôle du rectorat est explicité par l’article, qui affirme qu’un chef d’établissement a « fait le choix d’informer systématiquement l’académie de Créteil des incidents et de l’ambiance délétère ». Le rôle du ministère est également explicité, ce qui est une nouvelle intéressante : « le dossier est en réalité géré directement par le cabinet du ministre ».
  •  Sur les directions d’établissement ? Dans les établissements scolaires du 93, les chefs d’établissement peuvent être mis en difficulté car ils sont la principale interface entre les équipes qui subissent sur le terrain les baisses de moyens et une administration qui refuse d’entendre les revendications. Les personnels n’en sont pas responsables, contrairement à leur hiérarchie. D’ailleurs dans l’article, le rectorat le dit lui-même : « les directions n’ont rien dit, craignant qu’on leur reproche de mal gérer leurs équipes ».
  •  Sur les choix de témoignages ? On peut douter de l’objectivité des journalistes qui ont préféré transcrire des témoignages à charge contre les personnels : quid des 100 courriers de soutien de la part des parents ? Des 60 courriers de soutien de la part des collègues ? Des témoignages des collègues qui racontent à quel point les collègues réprimé-e-s les ont soutenu-e-s quand ils et elles sont arrivé-e-s dans le collège et encore aujourd’hui ? Quid des témoignages des élèves qui ont participé aux projets pédagogiques qu’ils et elles ont organisé ?
  •  Sur la place de SUD éducation dans l’établissement ? Il y a une section syndicale SUD éducation dans l’établissement. C’est la preuve que SUD éducation y fait du bon travail, défend les droits des personnels puisque des personnels décident de se syndiquer chez SUD. Par ailleurs, les syndicalistes SUD travaillent très bien avec les syndicalistes de la FSU et de la CGT présent-e-s dans le collège, dans le cadre notamment de listes communes au Conseil d’administration.
    Sur l’article en général : le comité de soutien regrette que les journalistes fassent peser les dysfonctionnements de l’établissement ou les difficultés des élèves sur les personnels. A l’heure où le ministère mène une politique sauvage de tri social et de casse d’une éducation qui n’a plus de prioritaire que le nom, on s’en prend à des personnels investi-e-s dans l’établissement depuis plus de vingt ans, deux d’entre eux et elles ont même été promues « classe exceptionnelle ». Leur dossier était vide lorsqu’elles ont été les consulter le 9 avril. Le 7 juin, convoquées de nouveau, elles constatent que les dossiers ont été remplis de documents à l’origine douteuse (rapport de l’administration jamais ni discuté ni voté au CHSCT, témoignage anonyme…).
    Pour nous l’article reprend sans distance et sans nuance les éléments de langage du rectorat : il oublie de mentionner certaines pièces qui mettent directement en cause le rectorat. Cela nous conforte dans l’idée qu’il s’agit bien là d’un cas sans précédent de répression anti-syndicale.

    PROCHAIN RENDEZ-VOUS :
    Le 3 JUILLET à 14h devant le Rectorat de Créteil, 3 rue George Enesco.
    Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour lutter contre la répression anti-syndicale !!!!!!!

    Plus que jamais, le lien pour SIGNER & PARTAGER la PÉTITION : http://chng.it/P8skNTDZ2Q


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