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Ni Macron, ni Le Pen #OnVautMieuxQueÇa !

Retour sur une semaine de mobilisations à Bordeaux et une colère qui n’est pas prête de retomber

Depuis dimanche soir, de nombreuses manifestations ont eu lieu partout en France en réaction aux résultats du 1er tour. Retour sur une semaine de mobilisations à Bordeaux.

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Depuis dimanche soir, de nombreuses manifestations ont eu lieu partout en France en réaction aux résultats du 1er tour.
Alors que ces élections ont lieu dans un contexte politique particulièrement mouvementé, ces résultats n’offrant à des millions d’électeurs qu’un choix entre la peste et le choléra suscite la contestation. A Bordeaux, des mobilisations ont eu lieu toute la semaine allant jusqu’à rassembler plusieurs centaines de personnes mais toujours dans un cadre très tendu. Les forces de répression ont en effet toujours été au rendez-vous et l’on dénombre plusieurs interpellés et de nombreux blessés. Il semblerait en effet qu’en cette période très troublée le gouvernement cherche à refermer les brèches. La colère, quant à elle, n’est pourtant pas prête de retomber.

Manifestation Vendredi 28/04 « Ni Macron, Ni Le Pen ». Crédits photos : Marion Vacca

A Bordeaux, toute la semaine aura été ponctuée par des manifestations. Cela a commencé dès dimanche soir, après le premier tour ; plus de 200 personnes réunies Place Saint-Michel sont parties en manifestation, encadrées par un fort dispositif de répression ; de nombreux effectifs, un nombre important de véhicules mais également un canon à eau avaient été sortis pour l’occasion. La manifestation a été particulièrement réprimée ; 5 blessés par flashball et matraques, 3 personnes en garde-à-vue dont une étrangère à la manifestation. Des membres de la BAC sont également allés jusqu’à rentrer dans un restaurant chinois pour chercher les manifestants endommageant au passage du mobilier. En cette soirée du premier tour, la volonté semblait en effet de faire passer l’envie de toute contestation.

Parce qu’#OnVautMieuxQueCa

La pression est loin d’être redescendue au cours de la semaine : Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi, des rassemblements et des manifestations ont eu lieu, la plupart du temps particulièrement réprimés. Si le rassemblement appelé Lundi par SOS Racisme avait vocation à appeler au Front Républicain, les manifestations qui ont suivies, sous le mot d’ordre « Ni Le Pen ni Macron » étaient représentatives du rejet suscité par ce second tour. Un second tour qui ne propose qu’un choix entre d’un côté l’ultra-libéral Macron et son programme, poursuivant la casse des acquis sociaux entreprise par Hollande lors de son quinquennat, et qui, s’il n’est pas aussi ouvertement raciste et sexiste que le programme de Le Pen, aura pour sûr comme conséquence de précariser encore un peu plus les populations les plus fragilisées par la crise. Et de l’autre un gouvernement made in Front National, qui tout en menant sa politique libérale, mettra l’accent encore et toujours sur une politique raciste et xénophobe.
Voilà la proposition qu’offre la soi-disant démocratie française et qui ne convient bien évidemment pas à de nombreux secteurs de la population ayant déjà exprimé leur rejet de ces institutions et d’un système économique qui n’offre que misère et exploitation. Sur les banderoles, on pouvait lire des slogans comme « OnVautMieuxQueÇa », faisant bien sûr écho au mouvement de l’année dernière contre la Loi Travail et son monde ; car des lois antisociales, liberticides, aux élections présidentielles, c’est bien ce système dans sa globalité qui est aujourd’hui remis en cause.

La colère était au rendez-vous, la répression aussi

Partout on s’interroge ; certains descendent dans la rue. Les lacrymos pleuvent, comme à chaque fois. En effet, Mardi 25 Avril, les manifestants n’avaient pas fait cent mètres Rue Sainte-Catherine que la police chargeait déjà. De nombreux coups et blessures ; un manifestant a été ouvert à la tête.

Manifestation du Mardi 25 Avril à Bordeaux, Rue Sainte-Catherine.
Credits : Marion Vacca

Un manifestant agressé par un membre de la BAC à l’intérieur d’un kebab mardi 25 Avril durant la manifestation. Crédits : Marion Vacca

Jeudi 27 Avril, ce sont encore une fois 300 personnes qui se réunissaient Place Fernand Lafargue avant de partir en manifestation. Le cortège est parti tranquillement, avant de se faire bloquer cours Victor Hugo, où les policiers ont chargé de façon très violente les manifestants. Le dispositif mis en place restait très impressionnant : CRS, brigades d’intervention, BAC. De nombreux corps de l’appareil répressif était présents, prêts à intervenir.

27/04. Crédits : Marion Vacca

Vendredi encore, bien qu’une nouvelle manifestation réunissant 200 personnes se soient, globalement, déroulée calmement entre Grand Théâtre et la Victoire et que la police n’ait pas choisi de réprimer, un large dispositif était tout de même déployé avec plus d’une vingtaine de véhicules. Par ailleurs, à la fin de la manifestation, des échauffourées ont éclaté à la Victoire et les CRS ont fait usage de flashball dont une balle perdue est atterrie dans la joue d’un homme qui se trouvait en terrasse d’un café. Sans compter le nombre de personnes qui ont reçu des coups durant les manifestations, ainsi que quelques interpellés.

Vendredi 28/04. Crédits : Marion Vacca


Notre second tour se fera dans la rue

Mais si la police semble faire autant de zèle sur l’encadrement de ces manifestations, cela émane bien d’une volonté de casser dans l’œuf toute forme de contestation avant qu’elle ne se massifie. Car si nous étions plusieurs milliers dans la rue à l’échelle nationale ces derniers jours, le gouvernement sait bien que nous pourrions en effet être bien plus. Il y a donc urgence à s’organiser contre la répression mais aussi à s’adresser le plus largement possible à toutes les personnes dans nos lycées, nos facs, sur nos lieux de travail qui ne se reconnaissent pas dans ces élections et dans ce système politique, afin de bâtir les prochaines offensives. Et si nous ne souhaitons pas avoir à choisir entre la peste et le choléra, ce qui est sûr, c’est que le prochain gouvernement quel qu’il soit devra s’attendre à nous avoir dans la rue pour les cinq prochaines années.
D’ici là, le 1er Mai, Journée internationale pour les droits des travailleurs et des travailleuses doit être le plus massif possible afin de montrer un symbole fort et la volonté d’en découdre en cette période d’entre-deux tours.


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