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Edito

Rien à discuter, rien à négocier : l’intersyndicale n’a rien à faire dans les salons de Matignon !

Alors qu'il est clair que le gouvernement ne bougera pas sur l'âge de départ à 64 ans, l’intersyndicale a maintenu son rendez-vous mercredi avec Elisabeth Borne. Une participation d'autant plus scandaleuse que le gouvernement continue à écraser nos grèves et ouvre une nouvelle offensive autoritaire par la voie de Darmanin. Il n'y a rien à discuter, rien à négocier, l'intersyndicale n'a rien à faire dans les salons de Matignon.

Nathan Deas

4 avril 2023

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« Nous aurons très vite à continuer à discuter et à travailler ensemble ». Le 18 mars, deux jours après l’utilisation du 49-3 à l’Assemblée nationale, le ministre du Travail Olivier Dussopt tentait déjà, auprès du JDD, de se projeter sur la suite de la réforme des retraites. Deux semaines et demie plus tard, alors que le gouvernement cherche toujours à clore le dossier des retraites, cette perspective continue de se heurter à la mobilisation en cours et à la faiblesse d’un exécutif isolé et très impopulaire.

Dans ce contexte, l’objectif de la rencontre organisée ce mercredi 5 avril avec les organisations syndicales est clair côté gouvernement. Face à la colère maintenue et les phénomènes de radicalisation à l’œuvre depuis le coup de force du palais Bourbon, il s’agit de mettre en scène une tentative de reprise du « dialogue social » et de chercher à avancer, notamment avec la CFDT, pour commencer à préparer une future loi sur l’emploi et le travail. Bref, de trouver une porte de sortie.

Pour ce qui est du retrait de la réforme, l’exécutif reste cependant très clair : il n’est pas question d’en discuter. A l’inverse, comme le rappelle Olivier Véran, c’est même la « mise en place opérationnelle » du texte qui « demande énormément de points de discussions et d’échanges » qui pourrait être à l’ordre du jour des discussions. Pas de quoi cependant décourager la participation de l’intersyndicale au complet.

Laurent Berger, entend en effet « profiter de l’occasion » pour réitérer ses appels à faire une « pause » et à la « médiation », tandis que la CGT, Sud et Force Ouvrière veulent réaffirmer leur exigence de « retrait ». Face à la pression de la base et au maintien de la détermination à faire reculer le gouvernement, Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT menace que la conversation « pourrait être courte » si la loi sur la réforme des retraites n’est pas retirée. Des différences de mots d’ordre et de posture qui masquent mal le fond du problème.

Par-delà la rupture constituée avec le principe jusqu’alors exprimé par l’intersyndicale, à savoir que le retrait constituait un préalable à toute discussion, en allant à Matignon les directions syndicales sèment en effet, quoi qu’elles en disent, des illusions quant à la possibilité de trouver une voie de compromis avec Macron. Une position d’autant plus scandaleuse, que le gouvernement a franchi un nouveau cap dans la répression des manifestants et des piquets de grève.

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Dissolutions des Soulèvements de la Terre et de la Défense collective rennaise, assimilation de la dénonciation des violences policières à du « terrorisme intellectuel », interdictions de manifester à la pelle, annonce ce mardi du lancement d’une commission d’enquête sur les récentes « manifestations illicites et violentes » par les députés Renaissance et Horizons… : alors que la répression policière se déchaîne depuis l’utilisation du 49-3, le gouvernement cherche plus que jamais à criminaliser la contestation sociale et à préparer le terrain à une nouvelle offensive autoritaire.

Un saut qui s’accompagne de nouvelles attaques contre le droit de grève et les secteurs en reconductibles pour casser le mouvement en cours. Ce lundi encore, l’Etat annonçait de nouvelles réquisitions de grévistes sur la raffinerie de Total Normandie afin d’éviter les pénuries de carburant avant les vacances de Pâques.

Il n’y a rien à « discuter » avec ceux qui veulent détruire nos acquis sociaux, il y a encore moins à discuter avec ceux qui mutilent des manifestants et cassent des grèves pour y parvenir. Face à Macron, l’urgence devrait être à préparer la riposte, en faisant bloc dès maintenant contre la répression, les réquisitions et les dissolutions, et de construire un rapport de force pour le faire plier en généralisant la grève reconductible. Un choix que se refuse toujours à faire l’intersyndicale en même temps qu’elle ménage une « porte de sortie » à l’exécutif. Le risque est non seulement de faire perdre le mouvement, mais aussi d’ouvrir la voie à une violente contre-offensive contre celles et ceux qui luttent depuis deux mois. Il est urgent d’imposer une autre stratégie à la base.


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