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Grève pour les salaires !

Royaume-Uni. Après les menaces contre le droit de grève, Sunak joue le « dialogue social »

Alors que le premier ministre Richi Sunak a menacé les syndicats il y a 5 jours d’une loi anti-grève constituant une offensive historique, ceux-ci se sont pressés à la table des négociations lundi pour continuer le dialogue social avec le gouvernement

Augustin Tagèl

10 janvier

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Crédits photo : AFP

Depuis l’été 2022, des vagues de grèves successives secouent le Royaume-Uni. Les travailleurs des nombreux secteurs tels que les postiers, les dockers, l’éducation, la santé et les transports se mobilisent pour l’augmentation des salaires. Face à ces grèves inédites, le gouvernement a répondu par la répression allant même jusqu’à menacer d’une attaque historique contre le droit de grève jeudi dernier.

Malgré cette énorme offensive contre le mouvement ouvrier, quatre jours plus tard, le gouvernement a proposé une réunion de négociation aux différents syndicats, à laquelle se sont rendues les principales directions syndicales. Comme on pouvait s’y attendre, il n’est évidemment rien sorti de ces rencontres, d’après les participants eux-mêmes.

Onay Kasab, responsable national d’Unite, a ainsi déploré : « Nous sommes venus ici en toute bonne foi, mais ce dont ils veulent parler, c’est de productivité ». En pleine attaque contre le droit de grève, ce dernier assume avoir l’illusion de discuter « en toute bonne foi » avec des ministres qui ont le culot de conditionner toute augmentation de salaire à une augmentation de productivité de la part des travailleurs. Une véritable insulte pour les grévistes. Autre perle post-réunion, Sara Gorton, responsable chez Unison, a déclaré : « La réunion s’est déroulée de manière très civile. Nous n’avons pas pu parler des salaires ou d’une offre concrète ».

Cette réunion de négociation as donc mis en lumière un dialogue social totalement stérile avec des directions syndicales prêtes à discuter avec un gouvernement conservateur qui multiplie les menaces contre les grévistes. Plus grave encore, le TUC (Trade Union Congress) qui regroupe les principales forces syndicales britannique, a d’ores et déjà capitulé sur ce sujet. En effet, le nouveau dirigeant du TUC, Paul Nowak, a insisté sur le fait que la réunion du Conseil général du TUC, n’examinera pas les appels à une grève générale pour défendre le NHS (National Health Service) et briser les tentatives de lois anti-syndicales.

Pourtant, même après plus de six mois de grèves en ordre dispersé, la combativité des grévistes est toujours là. En témoigne les travailleurs des transports qui ont été en grèves les 5, 6 et 7 janvier, ou encore les nouvelles dates de grève annoncées par les infirmières du RCN (Royal College of Nurses) pour les 18 et 19 janvier, tandis que les ambulanciers seront en grève les 11 et 23 janvier. D’autres actions de grève ou de débrayage ciblés auront aussi lieu dans la fonction publique, notamment dans le secteur de l’éducation avec des journées de grève les 10 et 11 janvier. Des mobilisations qui s’annoncent toujours fortes, mais qui se feront en ordre dispersé faute d’un appel à une mobilisation commune, que le TUC refuse toujours d’organiser.

L’urgence est de construire une grève générale et non pas de réhabiliter un « dialogue social » avec un gouvernement profondément anti-ouvrier. Si le TUC vient d’appeler à une « journée d’action » pour défendre le droit de grève le premier février, cela ne sera pas suffisant pour opposer un rapport de force à la hauteur. Seul un appel à la grève générale reconductible pourra faire reculer le gouvernement dans son offensive autoritaire et permettrait aux travailleurs britanniques d’obtenir de réelles avancées concernant les salaires.


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