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Après la décision du tribunal de commerce de Marseille, une grève pour accueillir le nouveau repreneur

SNCM. 600 emplois supprimés, une saignée pour Marseille et la Corse

La décision du tribunal de commerce de Marseille de placer Patrick Rocca, repreneur corse, à la tête de la SNCM n'a pas été très bien accueillie par les salariés. Et pour cause, ce dernier arrive avec, dans ses valises, près de 600 suppressions d'emplois ! Après l'annonce vendredi de la décision du tribunal, les salariés ont voté une grève reconductible avec occupation des navires de la compagnie. Fréderic Apoyo

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Une table ronde, regroupant les syndicats, qui soutiennent tous le mouvement à l’instar de la CGT et du Syndicat des Travailleurs Corses (STC), l’actionnaire majoritaire Transdev, l’Etat, représenté par le préfet, le repreneur Patrick Rocca, mais également la Collectivité territoriale de Corse (CTC) et l’Office des transports de Corse (OTC) va être organisée afin de trouver « une issue au conflit ».« Il ne pourra pas y avoir de reprise du travail sans une solution pour l’ensemble des salariés », a ainsi déclaré Frédéric Alpozzo, délégué CGT, après une assemblée générale des travailleurs vendredi.Les syndicats souhaitent avoir des « garanties » sur le reclassement des quelques 583 personnes menacées de perdre leur emploi.

Il faut dire que le dossier SNCM a de nombreuses zones d’ombres, qui annoncent un destin funeste pour les employés. La Commission Européenne va t-elle valider le projet et ainsi effacer la condamnation de la compagnie à rembourser plus de 400 millions d’aides publiques, d’après elle « frauduleusement perçues » ? Quid, également, de la délégation de service publique (DSP) du service Corse-continent ? Une première fois annulée par décision de justice, la DSP, tenue jusqu’alors par la SNCM et la Méridionale, doit finalement être restructurée à partir de mi-2016.Un ensemble de zones de flou qui sert actuellement le nouveau repreneur. Rocca dit prendre ses « responsabilités », en bon capitaine d’industrie, et légitime ainsi le licenciement de presque 600 salariés, faisant payer aux travailleurs les dettes de l’entreprise.

Alors que les banques ont été renflouées après la crise, qu’on fait passer le « pacte de sécurité » avant le « pacte de stabilité », il est temps que les travailleurs fassent entendre leur propre voix. La question n’est pas, bien entendu, d’accompagner le « meilleur des plans sociaux », comme si des licenciements, avec des reclassements ailleurs dans la région PACA ou en Corse, pouvaient être une solution. Il serait légitime que face à la décision du Tribunal de Commerce de trouver un « repreneur » qui est un vrai assassin de l’emploi, que les salariés de la SNCM posent que, pour eux, les postes de travail valent plus que toute considération soi-disant économique. Dans le cadre de ce qui devrait être un véritable service public proposant des transports de qualité et accessibles à tous en direction de la Corse et du Maghreb, il serait parfaitement légitime que la SNCM soit une compagnie totalement publique, sous contrôle des marins et des opérateurs. Voilà la solution légitime.


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