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300% de bénéfices en plus

Sanofi. 4 milliards de dividendes et 1700 suppressions de postes : cherchez l’erreur...

Le groupe pharmaceutique français a annoncé aujourd’hui que ses bénéfices annuels avaient progressé de 4,5 milliards d’euros, tout en maintenant son plan de suppression de postes qui doit détruire prochainement 1700 emplois en Europe.

Arthur Nicola

6 février 2021

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Les chiffres de Sanofi montrent à quels point la grande bourgeoisie ne connaît pas la crise : en 2020, l’entreprise annonce 7,35 milliards d’euros de bénéfices, auxquels il faut ajouter 5 milliards suite à la vente de certaines de ses actions. Soit 12,3 milliards d’euros de bénéfices sur l’année. Des sommes mirobolantes dont un tiers va tomber dans la poche des actionnaires alors que l’entreprise, pour la quatorzième année consécutive, continue de supprimer des postes. Sur ces 12,3 milliards, l’entreprise va en renverser 4 aux actionnaires

Les salariés du groupe, en grève depuis plusieurs semaines, sont à bout, lassé de ces annonces, qui, année après année, montrent à quel point le géant des Big Pharma exploite ses salariés jusqu’à l’os. En France, ceux-ci se plaignent notamment de la stagnation des salaires, qui, pour certains, leur a fait perdre entre 5 % et 6 % de revenus à cause de l’inflation. Mais rien n’y fait : pour le PDG de l’entreprise, qui reçoit le deuxième meilleur salaire du CAC40, il faut avant tout engraisser les actionnaires.

4 milliards : ce chiffre est tellement monstrueux qu’il est dur de se le représenter pour n’importe quel salarié. En 2018, l’entreprise comptaient 104 000 salariés. Les dividendes versées cette années aux actionnaires représentent donc 2,6 SMIC annuels (français) pour chaque salarié du groupe. Pour donner une autre idée du montant astronomique de ces dividendes, cela représente 68 années de Téléthon reversée aux actionnaires.

« La réaction est simple : l’écœurement », nous confie Fabien Mallet, coordinateur CGT Sanofi. Chez les salariés, les résultats de l’année dégouttent. Face à l’augmentation de 340 % des bénéfices, le syndicaliste dénonce « le cynisme [de Sanofi] et la volonté de soigner avant tout ses actionnaires » et exige « l’arrêt des plans de restructuration et de destruction d’emplois, des moyens financiers et humains pour la recherche, et l’augmentation des salaires pour tous et toutes ». Autant de revendications plus que légitimes, et que seule la lutte actuelle des salariés pourra permettre de gagner.

Cette recherche de profit des laboratoires pharmaceutiques est criminelle, dans une période de crise sans précédent. Mis en concurrence, il sont prêts à tout pour faire valoir leurs intérêts économiques. Il est essentiel, alors que le vaccin est la seule issue possible à cette crise, d’en arrêter avec la privatisation du savoir médical. Pour que les laboratoires agissent dans l’intérêt de la majorité, il est essentiel de nationaliser la production et de supprimer les brevets.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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