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Mailly s’en félicite

Sans surprise, l’Assemblée ratifie les ordonnances

Les ordonnances ont été ratifiées à l’Assemblée nationale. Macron a gagné la première manche, mais la partie n’est pas finie.

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Ce mardi, les députés votaient en première lecture la loi de ratification, donnant force de loi aux ordonnances Macron et entérinant une destruction avancée du code du travail.

Une partie jouée d’avance à l’Assemblée

« À part une opposition de principe de La France insoumise, les discussions avec tous les groupes ont porté sur le fond. Elles étaient beaucoup plus apaisées que pour la loi d’habilitation, en juillet, ou - plus récemment - pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale » explique le rapporteur du texte Laurent Pietraszewski, député La République en marche du Nord.

Et en effet, vu la majorité écrasante obtenue par LREM à l’Assemblée – et en dépit du taux d’abstention record – cette étape obligée concernant les ordonnances ne laissait que peu de place au hasard. Le texte a été ratifié par 463 voix pour et 74 contre, avec quelques amendements à la marge.

Seul les députés issus du PS, du PC et de la FI ont voté contre le projet de loi. Et parmi les multiples amendements proposés par ces groupes parlementaires seuls trois amendements ont été retenus. Deux présentés par le PS, rétablissant entre autres le droit d’alerte dans les entreprises de plus de 11 salariés en cas d’atteinte aux droits des personnes, et le troisième issu du PC, qui favorise la réembauche après un CDI de chantier.

Une défaite sans réel combat

La vague LREM au Palais Bourbon n’est pas le seul facteur ayant favorisé l’adoption du texte de loi qui entérine la destruction du code du travail. Car si la ratification des ordonnances a un goût si amer, c’est qu’elle est surtout le fruit d’une défaite de notre camp social sans que la bataille ait été sérieusement menée – en premier lieu par les directions syndicales.

Les dirigeants syndicaux n’ont à aucun moment cherché à se doter d’un plan sérieux, pour défaire les projets de Macron et du patronat. Malgré une colère réelle de la part des travailleurs, et une forte pression en interne des organisations, le gouvernement n’aura pas eu à faire à une opposition très forte. Cela s’est matérialisé par des dates de mobilisation encore plus espacées qu’au printemps 2016 mais aussi dans le fait que l’arc de force appelant à ces dates était souvent réduit. Et cela sans même parler des directions confédérales qui ont d’une manière ou d’une autre soutenu ouvertement le projet du gouvernement.

Il est d’ailleurs un dirigeant syndical qui ne cache pas ses intentions. Jean-Claude Mailly, numéro un de Force Ouvrière, a connu une forte contestation en interne qui l’a poussé à se rallier aux dernières dates de mobilisation. Cela ne l’a pas empêché de déclarer qu’il ne regrettait en aucun cas de n’avoir pas appelé à manifester dès septembre, qu’ils ont « obtenu des choses » et qu’il « fallait être autour de la table » des négociations. On est en droit de se demander quels sont ces acquis…

Ce dernier a également déclaré qu’il regrettait « de ne pas avoir pu discuter l’an passé sur la loi El Khomri. Ce n’est pas la ministre qui est en cause. Nous étions dans une situation de blocage ». Des regrets on ne peut plus clairs sur ses intentions, radicalement en contradiction avec les intérêts des travailleuses et des travailleurs.

Au-delà de Mailly, ces déclarations illustrent le fait que les dirigeants syndicaux n’ont jamais cherché à donner les moyens aux travailleurs et à la jeunesse de construire un plan de bataille, unitaire, capable de tordre le cou à la réforme de Macron et du patronat.

De nombreuses batailles à venir

Mais si le gouvernement et le patronat semblent avoir remporté une bataille, ils n’ont pas remporté la guerre. Les attaques à venir sont nombreuses, en premier lieu concernant le plan étudiant, et les occasions de riposter aussi.

En tirant les bilans de ce premier échec de notre camp social au cours du quinquennat de Macron, et en particulier le rôle néfaste qu’ont joué les bureaucraties syndicales, nous arriverons renforcés pour les prochaines batailles.

Crédits photo : afp.com/PHILIPPE WOJAZER


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