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Soutien à L'UNEF !

Sciences Po Grenoble. Campagne réactionnaire contre l’UNEF : Vidal pave la voie à l’extrême-droite

Depuis quelques jours, l'UNEF Grenoble est ciblée par une campagne d'extrême droite après avoir dénoncé les propos nauséabonds islamophobes tenus par des enseignants. Sur Twitter, l'UNI, la Cocarde étudiante, un député En Marche ainsi que Marine Le Pen, exigent en choeur la dissolution de l'organisation syndicale. Une offensive intolérable envers le syndicat étudiant, dont Vidal est la principale responsable, elle qui relaie l'acharnement raciste et sécuritaire du gouvernement à l'université.

Petra Lou

9 mars 2021

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Sur Twitter depuis quelques jours, l’extrême droite s’est déchaînée au travers d’une campagne pour exiger la #DissolutionUnef. Cette campagne réactionnaire fait suite à la dénonciation par l’UNEF Science Po Grenoble des propos islamophobes de plusieurs enseignants dans un échange mail. L’UNEF Grenoble explique ainsi dans son communiqué : « En effet, à Sciences Po Grenoble, des propos que nous considérons islamophobes, racistes et réactionnaires ont été tenus par des enseignants. Et qu’il est de notre devoir de les dénoncer. Dans le cadre de la préparation d’un séminaire intitulé “Semaine de l’Egalité”, des échanges mails, expliquant l’opposition à l’ajout du terme islamophobie, ont présenté ce terme comme « une notion fourre-tout et inventée de toute pièce comme arme idéologique dans une guerre mondiale menée par des "Fou de Dieu" (au sens littéral) contre les peuples "impies", notion qui semble avoir envahi de nombreux cerveaux ».

Les mails poursuivent : « Je n’ai personnellement aucune sympathie pour l’islam en tant que religion (le rôle qui y est assigné à la Femme est l’une de mes raisons, importante – je préfère largement le Christ qui, lui, pardonne fameusement à la femme adultère (lisez le passage, c’est beau !) ; une autre raison, évidente, ce sont les crimes barbares qui sont sans cesse commis au nom de l’islam – et si vous me dites que les terroristes se trompent et que ce n’est pas l’islam, alors pourquoi n’y a-t-il pas des millions de musulmans dans la rue pour le crier haut et fort, immédiatement, après chaque attentat, pourquoi ?). Donc, je le confesse, je n’aime pas beaucoup cette religion, parfois elle me fait franchement peur. » Et la liste des propos tenus est encore plus longue ! »

L’échange mail témoigne d’une islamophobie sans complexe de la part du professeur, qui est même allé jusqu’à exclure de son cours les militant·es syndiqué·es qui avaient dénoncé ses propos. Dans la continuité de cette dénonciation, des millitant·es étudiant·es ont effectué un collage contre le sexisme et l’islamophobie assorti du nom des professeurs en question, que l’UNEF Grenoble a relayé. Suite à ce post, une offensive est lancée sur les réseaux sociaux, accusant le syndicat de "propos haineux".

En effet, sous pretexte que les noms des professeurs islamophobes figurent sur les murs, le gouvernement comme l’extrême droite ont affirmé que les collages sont des "appels au meurtre" - en faisant un lien des plus déplacés avec le meurtre de Samuel Paty. Au micro de BFM, Marlène Schiappa n’a pas hésité : "On est là dans des actes odieux après ce qui s’est passé avec la décapitation du professeur Samuel Paty qui, de la même manière, avait été jeté en pâture sur les réseaux sociaux. On ne peut plus tolérer ce type de fait".

Si l’UNEF a admis une "maladresse de communication" et supprimé les photos de ses réseaux, rien n’a empêché l’UNI, la Cocarde étudiante, un député En Marche ainsi que Marine Le Pen, de s’acharner sur le syndicat étudiant. Tous en chœur ont exigé la dissolution de l’organisation syndicale. L’un des enseignants a même déposé un renseignement judiciaire. “Ce sont ces méthodes qui sont fascistes. Après la décapitation d’un de nos enseignants, après les menaces qui pèsent sur trop d’entre eux, l’UNEF met donc sciemment en danger deux enseignants. C’est quoi la prochaine étape ?", a tweeté LREM la députée Aurore Berger qui avait traité le rappeur Médine d’islamiste la semaine dernière.

La ministre de l’enseignement supérieur, Frederique Vidal, s’est empressée de réagir à la polémique en se rangeant bien évidemment du côté des réactionnaires : elle déclare condamner " fermement ces faits et dénonce ces tentatives de pression et d’intimidation qui viennent troubler les missions de l’établissement" et à saisi l’inspection générale, comme le rapporte le Huffington Post. Pas étonnant de la part de la minisitre, qui applique à l’université l’offensive réactionnaire et islamophobe du gouvernement. L’enquête qu’elle a demandé concernant "l’islamo-gauchisme" s’attaque directement à la liberté académique et la pensée critique, en visant les études intersectionnelles qui analysent la société sous l’angle des classes sociales, du genre et de la race. C’est donc une liberté d’expression hypocrite et réactionnaire que défend le gouvernement, dans la continuité de son offensive sécuritaire, raciste et islamophobe qui culmine avec le projet de loi dit "confortant les principes républicains".

Face à l’offensive de l’extrême droite sur Twitter, contre la liberté d’expression à double vitesse du gouvernement, nous envoyons toute notre solidarité aux étudiants de l’UNEF Grenoble. Nous exigeons le retrait total des lois liberticides et racistes prises par le gouvernement. Nous dénonçons fermement cette campagne gouvernementale raciste et sécuritaire, ainsi que toutes les mesures criminalisant les étudiants militants, et exigeons des moyens massifs pour les services publics, dont la santé et l’université, car ce ne seront ni les jeunes, ni les travailleurs, ni les secteurs populaires qui paieront la facture : à Macron et son monde de payer la crise !


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