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Entre LRU et Fioraso, le banquier de Rothschild hésite

Sélection en licence, autonomie des universités : le programme de Macron pour les universités

On l'attendait depuis longtemps : Emmanuel Macron a annoncé son programme cette semaine,, qui, en substance, cherche à incarner un fer de lance de la riposte contre les acquis des travailleurs : de la suppression des 120 000 fonctionnaires aux contrôles drastiques pour les chômeurs, l'ex-ministre de l'économie fait tout pour plaire au CAC40. Et en ce qui concerne les universités, il prend les mêmes sources d'inspiration, pour faire des universités des entreprises ouvertes aux investissements privés et de plus en plus élitistes. Retour sur les propositions concernant l'enseignement supérieur et la recherche du candidat à la présidentielle.

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Antoine Bordas

Une université sélective dès la première année

Alors que nous connaissons aujourd’hui des tentatives d’imposer la sélection à différents niveaux dans nos universités, le programme d’Emmanuel Macron se propose de réellement acter celle-ci, et ce, dès la première année.
Cela se ferait en « affichant des prérequis » à chaque formation ; il faudra donc avoir des « acquis minimaux » avant de pouvoir accéder à la formation de son choix. Il est précisé que « pourra s’inscrire après avoir comblé ses lacunes, par des cours d’été ou par la validation de modules universitaires ». On ne sait néanmoins pas comment ces critères seront déterminés, sur les notes du bac ? De terminal ? La filière choisie en première terminale serait déterminante ? Et dans ce cas, comment seront gérées les filières non générales ? En réalité ce que veut Emmanuel Macron, loin d’être le candidat progressiste qu’il prétend être, c’est acter une sélection dans les universités et en exclure un peu plus les classes populaires. Il s’agit aussi de rendre « rentables » les universités, en y mettant uniquement celles et ceux qui « devraient » y aller. Exit celles et ceux pour qui avoir le BAC est déjà une bataille.

Vers une autonomie croissante

Toujours dans la continuité de ce qui se fait en ce moment, l’accent est mis sur l’autonomie des Universités, qui figure notamment dans la liste des demandes de la Conférence des Présidents des Universités (CPU) ; à ce sujet Macron parle de « franchir une nouvelle étape dans l’autonomisation des établissements ». Les universités pourront surtout recruter elles-mêmes leurs enseignants-chercheurs, avec tout de même une condition : « offrir une palette suffisamment large de filières et d’orientations et de favoriser les aménagements de cursus aux étudiants en stage, en alternance ou en activité professionnelle ». Loin de permettre aux universités d’élargir leur offre de formations, il s’agit encore une fois de permettre aux directions d’avoir plus de marges pour ouvrir les facs aux intérêts privés, qui seront les seuls à mêmes de financer l’autonomisation et la réduction des subventions que leur verseront l’État.

Vis-à-vis des modes de gouvernances, le programme parle de la laisser « à l’initiative des acteurs eux-mêmes » afin d’assurer « une plus grande souplesse dans la composition des instances dirigeantes et dans les modalités d’organisation interne ». On voit ici le lien avec le programme économique d’Emmanuel Macron, un monde du travail toujours plus libéralisé, qu’il veut ici associer à une université au service des grandes entreprises, en leur permettant de siéger dans les conseils d’administrations et d’orienter les politiques universitaires à leurs souhaits. Ce projet s’inscrit de toute manière dans la dynamique actuelle, où l’État tente déjà d’imposer ce genre de mesures avec du chantage aux financements ; l’IDEX (Initiative d’Excellence) permet par exemple cela.

Pour des enseignements et des savoirs au service des besoins réels, accessibles à tous.

Ce ne sont pas ce genre d’université que nous souhaitons, qui met l’enseignement aux services des grands patrons, qui sélectionne et privatise le savoir. Nous revendiquons des universités accessibles à tous, jeunes ou travailleurs, gratuites et sans sélections. Mettons les capitalistes hors de nos conseils d’administrations et donnons à l’université la possibilité d’être un espace de débat, et non un lieu où la pensée dominante se transmet de plus en plus !


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