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Grandpuits

Selon la CGT, "Total rêve d’une fin de conflit à Grandpuits, ce n’est que le premier round"

Ce jeudi, une nouvelle assemblée générale se tenait à Grandpuits. Après près de 5 semaines de grève, les grévistes ont tranché la question de la signature des mesures sociales d’accompagnement. La poursuite du mouvement devrait être discutée ce lundi.

Paul Morao

17 février 2021

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Ce jeudi à Grandpuits, près de 200 personnes étaient rassemblées sur le parking de la raffinerie à l’occasion d’une nouvelle assemblée générale. Alors que l’assemblée devait trancher la question de la signature des mesures sociales d’accompagnement (MSA), des dizaines de non-grévistes avaient en effet choisi de se rendre à l’assemblée pour tenter d’y imposer leurs vues.

Après près d’une heure de discussion, dans laquelle les non-grévistes prennent la parole à de nombreuses reprises, la décision est finalement tranchée de réserver le vote aux travailleurs en grève, en cohérence avec les principes posés au début du mouvement. D’emblée, les représentants CFDT et Force Ouvrière annoncent leur choix de voter en faveur de la signature des mesures d’accompagnement ainsi que leur volonté de se retirer du mouvement.

Une option à laquelle s’opposent fermement la CGT ainsi que les membres, syndiqués et non-syndiqués du comité de grève. Rappelant l’enjeu fondamental de l’emploi autour duquel les grévistes se sont mis en lutte, plusieurs grévistes interviennent. « On se bat pour l’emploi, si on se battait pour les mesures d’accompagnement on n’aurait pas fait un jour de grève. » note Adrien Cornet, délégué CGT. Un autre gréviste enchaîne : « Je vais rester sur le site, je suis pas prêt à sacrifier les conditions de travail des 30 prochaines années de ma vie pour un chèque ! » De fait, comme l’a rappelé l’avocate de la CGT, venue quelques heures plus tôt rencontrer les travailleurs, signer les mesures d’accompagnement c’est ouvrir largement la voie à ce que Total puisse faire valoir son plan social dans sa totalité, et ainsi abandonner la lutte pour l’emploi.

Dans un communiqué, la CGT explique : « la direction a fait un véritable chantage en disant que si le PSE n’était pas validé dans son ensemble, elle allait revoir à la baisse les mesures sociales d’accompagnement (MSA) qui ont été arrachées après 40 jours de grève et des négociations (ces mesures concernent les salariés qui vont être mutés ou qui devraient bénéficier d’un départ anticipé en retraite). Elle a même refusé de signer un accord partiel qui aurait permis de valider les MSA obtenues, tout en laissant ouverte la bataille sur l’emploi. De cette manière, la direction cherche à diviser les salariés, pour forcer l’acceptation du PSE alors que depuis le début, une grande majorité des salariés du site affirme ne pas être d’accord avec l’organisation du futur projet, identifiant beaucoup d’emplois manquants à l’appel. »

En dépit des interventions déterminées, la pression à la signature des mesures d’accompagnement l’emporte finalement La CGT insiste sur l’importance pour elle de ne pas signer pour dénoncer les risques générés par la réorganisation sur la santé et la sécurité de ceux qui restent et pour pouvoir agir en justice car la santé ne peut être mise en balance avec les MSA - une analysé acceptée par la très grande majorité des travailleurs lors de cette assemblée générale. Concernant la reconduction de la grève, les votes sonttrès serrés. C’est la suspension de la grève qui l’emporte, à deux voix près.

Après près de 5 semaines d’une lutte exemplaire, la grève reconductible est suspendue à Grandpuits. Alors que plusieurs recours existent et qu’une partie des travailleurs reste déterminée à faire plier Total, le combat est pourtant loin d’être termineé, malgré les déclarations de la direction de Total. Dans un communiqué, la CGT Grandpuits note : « Si les grévistes ont pris cette position, ce n’est pas par gaîté de cœur et la majorité d’entre eux reste opposée à la future organisation et veut continuer la lutte pour l’emploi. Pour ce qui est de la CGT Total Grandpuits-Gargenville, nous ne lâcherons rien et nous commencerons dès aujourd’hui à discuter des prochains pas ». En ce sens, une assemblée générale aura lieu lundi pour déterminer les suites du mouvement.

Notre solidarité va aux travailleurs qui mènent depuis le 4 janvier une lutte exemplaire et qui ont prouvé qu’en pleine crise économique et en pleine pandémie, il est possible de relever la tête et de lutter pour l’emploi. Nous serons à leurs côtés pour la suite de leur combat, et nous appelons tous les soutiens à faire de même.


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