La semaine dernière, l’hebdomadaire satirique révélait que Pénélope Fillon avait bénéficié, à partir de 1998, d’un emploi fictif à l’Assemblée Nationale, qui lui aurait rapporté près de 500 000 euros. Le candidat, pris par surprise, a dû venir se justifier devant les médias, et s’était un peu plus encore pris les pieds dans le tapis. Après les soupçons de nouvel emplois fictifs des enfants Fillon qu’il a lui-même servi sur un plateau en direct, l’unique compte bancaire qui en fait est au nombre de quinze et sa collaboratrice embauchée aux frais d’un multimilliardaire, la semaine dernière était bien la semaine horribilis du candidat originaire de la Sarthe. Face à toutes ces accusations, le candidat a du se défendre en expliquant que sa femme a bien travaillé pour lui, malgré toutes les informations discordantes publiées par la presse.
Un seul hic : le candidat a omis de dire que sa femme avait aussi été salariée comme assistante parlementaire entre 1988 et 1990, ce qu’a rappelé dans l’édition de ce matin le Canard. Au total, le journal fait les comptes : 831 440€ détourné des caisses de l’Assemblée nationale pour Pénélope Fillon en une dizaine d’année pour aucun travail effectué. « Jusqu’ici, rien dans les documents qui ont été remis, ni dans les dépositions qui ont été faites, ne prouve l’effectivité du travail de madame Fillon à l’Assemblée ou à la Revue des deux mondes », confiait un enquêteur perplexe à Mediapart. En d’autres termes, l’épouse du député a touché une cinquantaine d’année de SMIC pour aucune activité « tangible » affirme l’avocat même de François Fillon. Une nouvelle révélation qui va surement toucher encore plus François Fillon, qui s’était toujours présenté, a fortiori face à Juppé et Sarkozy, comme un candidat « propre » et « respectable ». Avec la centaine de millier d’euros issue d’un autre emploi fictif à la Revue des Deux Mondes cela fait près de 930 000€ dans la poche de la campagne de François Fillon.
L’affaire, au delà des contradictions qu’elle pointe dans le profil que voulait présenter Fillon aux présidentielles, pose aussi des questions à droite sur sa capacité à se relever. En effet, les révélations à répétition, dont il a lui même été acteur, inquiète beaucoup de personnalités à droite, qui songent d’ores et déjà et le remplacer. Certains élus expliquent même que « Fillon est mort, et la question est de savoir comment le débrancher », et la recherche d’un remplaçant a déjà commencé : les noms de Gérard Larcher, président du Sénat, et de François Baroin, ex-chiraquiste et soutien de Sarkozy, sénateur de l’Aube, sont évoqués à droite. Car là où l’ex-premier ministre semblait être le candidat de la victoire il y a quelques mois encore, le pourrissement de la situation est tel qu’aujourd’hui, le candidat, quoique toujours vivant, a en réalité la tête placé en dessous d’une guillotine.
