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Les patrons en défense de leur parti

Serge Dassault sur la candidature Fillon : « Ce n’est vraiment pas grave. Moi ça fait des années que je suis mis en examen ! »…

L’ouverture d’une enquête préliminaire menée tambour battant par le parquet financier, les révélations chaque fois plus accablantes du Canard et de certains médias, les langues qui se délient … tout pose de manière de plus en plus pressante aux Républicains la question de savoir si Fillon doit et peut maintenir sa candidature à la prochaine élection présidentielle.} Claire Manor

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Tandis que le candidat, devenu très gênant, joue la montre, l’idée d’un plan B germe dans l’esprit de ses copains LR. Certains font mine de rester loyaux à l’élu de la primaire, d’autres n’ont pas peur d’affirmer haut et fort qu’il y a urgence à ne pas sombrer avec le capitaine…Heureusement pour lui, Fillon trouve, au milieu de tous ces abandons, un soutien de poids : le sénateur/patron Serge Dassault.

« Tenir quelques jours encore », quémande Fillon

« Je vous demande de tenir quinze jours et d’être solidaires », a lancé ce mercredi 1er février le député Fillon aux parlementaires LR. Auprès de ses troupes réunies à huis clos dans son QG de campagne à Paris, il a justifié son appel à la solidarité par le fait qu’il était victime d’un « coup d’État institutionnel venu de la gauche ». Et il a ajouté : « La crédibilité de ma candidature est remise en cause ».
Sur des bases « morales », on pourrait penser que ces propos seraient de nature à susciter une immédiate solidarité de ses congénères. Mais si on est un peu plus pragmatique, cela suscite plutôt l’envie de fuir. Qu’y a-t-il à gagner, en politique électoraliste, à soutenir un candidat dont la crédibilité est chancelante ? La panique est mauvaise conseillère Monsieur Fillon et il aurait peut-être fallu trouver autre chose pour rassembler vos troupes.

« Vite un plan B », manigancent les autres

Côté face, c’est par exemple Gérald Darmanin, maire LR de Tourcoing, qui assurait ce mercredi 1er février sur les ondes d’Europe 1 : « Nous n’avons pas de plan B ! Nous avons un plan F ! C’est François Fillon  ! ». C’est aussi François Baroin, président de l’Association des maires de France, proclamant devant les caméras de BFMTV que son « soutien à François Fillon est plein et total », sans toutefois rejeter définitivement l’hypothèse de sa candidature en précisant que « pour le moment on est encore dans la campagne de François Fillon. ». Il n’empêche que sous couvert d’anonymat, un certain nombre de candidats potentiels sont dès maintenant passés au crible : Juppé, Kosciusko-Morizet, Bertrand, Baroin… et pourquoi pas Sarko ?

Côté pile, c’est une belle opportunité pour les déçus de la primaire. C’est un Georges Fenech, député LR du Rhône, sarkozyste se défendant de rouler pour quiconque, qui lance publiquement un appel en faveur de la tenue d’un conseil national extraordinaire des Républicains pour envisager un changement de candidat à la présidentielle. Il saborde Fillon en s’exclamant : «  Quinze jours ? Mais nous n’avons plus une minute à perdre dans cette campagne ! ». Et d’expliquer à la presse dans les couloirs de l’Assemblée qu’il s’agissait là d’une initiative personnelle mais qui rencontrait un écho favorable auprès de ses collègues. Décidé à aller vite, il veut lancer un appel public auprès de tous les parlementaires pour leur demander s’ils soutiennent cette démarche. Les résultats devraient être rendus publics avant la fin de la semaine. Et il termine en taclant Fillon : «  On ne va pas attendre 15 jours comme le dit François Fillon  ».

« Moi, il y a des années que je suis mis en examen », proclame Dassault

Le candidat Fillon, monté au pinacle il y a si peu de temps, se retrouve bien abandonné… Seuls quelques-uns semblent lui apporter un soutien mitigé à la façon Baroin : un Copé, un Raffarin.
Quand soudain, du fond de l’horizon parlementaire, surgit un soutien inattendu mais oh combien révélateur : Serge Dassault, cumulant le double pouvoir de patron de choc et de sénateur, vient à la rescousse d’un Fillon jusque-là considéré par le patronat comme le meilleur défenseur potentiel des intérêts des patrons à la tête de l’État. Mêlant à la fois l’arrogance et la provocation, il déclare sans aucune vergogne : «  Ce n’est vraiment pas grave. Moi ça fait des années que je suis mis en examen !  »… Rires dans l’Assemblée !
Ca ne fait vraiment rire qu’eux. Et dans l’esprit de la population, chez les travailleurs dégoutés des emplois fictifs, des fausses déclarations, des détournements de fonds, des évasions fiscales, monte un « tous pourris » dont on sait combien les incidences politiques peuvent être salutaires mais aussi dangereuses.

Face à un tel déballage de turpitudes et de pratiques nauséabondes, la campagne démocratique qui est actuellement en cours à travers la pétition lancée par le NPA,« Philippe Poutou doit en être  », a raison de chercher à faire entendre la voix du seul candidat ouvrier qui exprime les revendications des travailleurs tandis qu’il se bat, sur son lieu de travail, l’usine Ford de Blanquefort, pour empêcher sa fermeture et la perte de 1 000 emplois.


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