Crédits Photo : AFP / Christophe ARCHAMBAULT
Depuis bientôt deux semaines, une mobilisation d’ampleur, de grève et de blocages, traverse la Guadeloupe. Celle-ci a débuté en réponse aux mesures autoritaires et répressives mise en place par le gouvernement contre notamment les soignants et pompiers non-vaccinés. Mais la colère exprimée dans la rue révèle un mécontentement bien plus profond contre les conditions de vie précaires à laquelle font face l’ensemble des guadeloupéens. 20 % de chômage, 33% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté et un tiers de la population qui n’a pas d’accès à l’eau potable... ce sont seulement quelques chiffres qui reflètent la misère à laquelle ils sont soumis depuis des années, fait du mépris de la part de l’Etat français qui traite les territoires d’ « Outre-mer » comme des territoires de seconde zone.
A l’heure où les médias et le gouvernement font tout pour ne pas évoquer l’ensemble des revendications des manifestants en cherchant à restreindre la portée de la mobilisation au seul terrain du rejet vaccinal, le communiqué publié par l’Intersyndicale listent pas moins de 32 revendications parmi lesquelles on trouve le retrait du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale mais aussi des embauches massives du personnel soignant, l’augmentation des salaires et des minima sociaux ainsi que la gratuité des tests. Des exigences pour répondre à la crise économique, sociale et sanitaire qui frappe la Guadeloupe dans un contexte d’inflation brutale des prix, de casse du système public et de pauvreté accrue.
La réponse du gouvernement face au mouvement a été une réponse coloniale pour tenter par tous les moyens d’écraser la contestation. L’imposition du couvre-feu de 18h à 5h mais aussi l’envoie de 200 policiers et 50 agents du RAID et du GIGN, montrent que l’Etat français s’adonne à une répression brutale sur l’île dont les images quotidiennes de [tabassages, d’interpellations et de tirs à balles réelles publiées dans les réseaux sociaux sont la conséquence.
Mais malgré les tentatives du gouvernement pour faire taire la mobilisation sur le terrain de la répression et de la médiatisation, celle-ci s’est étendue à la Martinique et à la Polynésie.
Face à la gestion impérialiste et à la répression en cours, il est plus que jamais nécessaire de soutenir le droit à l’auto-détermination des guadeloupéens et de tous les territoires coloniaux, qui sont aujourd’hui traités comme des citoyens de seconde zone, sous le joug d’un ordre colonial. C’est au peuple guadeloupéen de décider de son propre avenir que ce soit sur des questions sociales, économiques et culturelles. Dans ce sens, depuis la métropole, l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et de la jeunesse doivent s’emparer de cette mobilisation et lutter contre le colonialisme et la répression que vivent, et qu’ont toujours vécu, les guadeloupéens.
Montrons que les guadeloupéens ne sont pas seuls et soyons nombreux ce dimanche 28 novembre à répondre à l’appel du Kolèktif doubout pou Gwadloup, à être présents à la manifestation à 13h à République en soutien au peuple guadeloupéen en lutte, contre le colonialisme et pour l’auto-détermination des peuples dominés et colonisés par la bourgeoisie française !
