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Culture du viol

Sondage : 34% des femmes victimes de harcèlement sexuel au travail

Le dernier sondage IFOP, publié sur le site viehealthy révèle que près d’une femme sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail. 34 % des femmes sondées ont en effet déclaré avoir déjà subie du harcèlement sexuel sur leur lieux de Travail.

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Depuis l’affaire Weinstein, les violences sexuels sont dénoncées et font l’objet d’une politisation sans précédent. #Metoo, puis # Balancetonporc ont contribué à délier la parole des femmes au sujet du harcèlement et des agressions sexuelles dont elles font l’objet. En ce sens, l’étude réalisée en ligne du 26 au 29 janvier 2018 interroge un échantillon représentatif de femmes âgé allant de 15 à plus de 65 ans, et matérialise concrètement le quotidien des femmes au travail. Un lieu où les violences de genre et sexuelles sont exacerbées.

Le harcèlement « verbal ou visuel » est selon l’étude le type d’harcèlement le plus fréquent sur le lieu de travail. En effet 34% des sondées ont subi sifflements, gestes ou commentaires grossiers et 27% ont subi des remarques gênantes sur leur tenue ou leur physique. L’étude montre de manière frappante le caractère fréquent et structurel de ces violences. En effet, quasi la moitié des femmes interrogées ayant subie des cas d’harcèlement sexuel l’ont subi de manière répétés.

8 % des sondées ont également déclaré avoir subie des pressions psychologiques dans le but d’obtenir des relations sexuelles. Achat de cadeaux (bijoux, parfum), rendez-vous professionnel à des horaires et dans des lieux inappropriés ( hôtel restaurant…) , pressions pures et simples pour obtenir des relations sexuelles, s’inscrivents dans le quotidien des femmes sur leurs lieux de travail. Le harcèlement physique est également présent. 24 % d’entre elles répondent en effet avoir déjà subi un contact physique imposé : effleurement des mains, des jambes des cheveux, parties intimes, baisers forcés.

L’étude souligne que 22 % des femmes déclarent avoir « l’impression » ou le « sentiment » d’avoir été face à une situation harcèlement sexuel, alors qu’il s’agissait d’une situation d’harcèlement avéré. Un réflexe à minimiser, voire banaliser les situations de violences sexuelles qui est le fruit de l’oppression patriarcale.

L’étude démontre également que les femmes homosexuelles et minces sont les plus touchées par le harcèlement sexuel. En effet, les femmes ayant un IMC inférieur à à la moyenne sont presque deux fois plus nombreuses ( 43 %) à avoir été harcelé que les femmes ayant un IMC dans la moyenne ( 27%) ! Le chiffre tombant à 9% pour les femmes obèses et en surpoids. Derrière ces statistiques, il est aisé de voir le poids des représentations sexistes du corps des femmes et des critères de beauté oppressant qui se manifestent. De même, le sondage dévoile que les discriminations sexuelles sont criantes. Les lesbiennes ou bisexuelles sont en effet exposées de manière significative au harcèlement par rapport aux hétérosexuelles. En effet, « comme si dans un monde du travail valorisant assez peu l’anticonformisme, leur transgression des normes de genre les exposait plus à des risques de rappels à l’ordre » affirme François Kraus, directeur de l’expertise "Genre, sexualités et santé sexuelle" à l’Ifop pour le Huffington post. Selon l’expert ces derniers seraient même « victimes de brimades spécifique comme des plan à trois » toujours pour le Huffington post.

Enfin, ce sont les femmes cadres et chefs d’entreprises qui font majoritairement l’objet de ce type de Harcèlement. Une différenciation s’opère alors sur le statut et le poste, avec 44% des chefs d’entreprises ayant déjà subie une situation de harcèlement contre 33% des femmes salariés. Ici se manifeste avec clarté la domination masculine s’exerçant dans les sphères dirigeantes. En effet, aujourd’hui les femmes restent majoritaires au sein des sphère production tandis qu’elles se font plus rare à des postes de direction ( cadres, chefs d’entreprises) où les hommes sont eux, en surnombres. Minoritaires et évoluant dans un monde « d’hommes » , les femmes cadres sont surexposées aux harcèlements et des violences sexistes sur leur lieu de travail.

Concernant le statut social des auteurs de ce harcèlement sexuel, celui-ci semble varier selon le type de harcèlement exercé. Ainsi 47% des femmes ayant déjà subi des violences physiques se le sont vues imposées par des collègues ou des personnes « extérieures » ( client, fournisseurs). Le « supérieur hiérarchique » apparait davantage dans les cas de violences psychologiques, où 62 % des femmes déclarent avoir subi des pressions et abus de pouvoir de leurs supérieurs pour obtenir des relations sexuelles.

Cette étude démontre dés lors la place structurelle des violences de genre et sexuelles dans le monde du travail.

Retrouver le dossier sur viehealthy.


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