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Un vendredi noir ?

Soutenir la grève de la RATP contre la réforme des retraites

Dans le contexte de renforcement des attaques néolibérales, la réforme des retraites apparaît comme un puissant dénominateur commun. Et du dénominateur commun au détonateur commun, il pourrait n’y avoir qu’un seul pas ; alors même que le mouvement des gilets jaunes n’est pas encore clos, et pourrait bien rejaillir à très court terme. Aussi, l’appel à la grève de vendredi, qui s’annonce inédit par son ampleur, pourrait si elle se développe, être à l'avant-garde de la bataille contre les retraites dans l'objectif d'une jonction avec d'autres secteurs.

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Difficile de passer à côté. Depuis l’appel de la RATP à la grève le 13 septembre, dans les colonnes de la presse la place est à la surenchère pour fustiger d’avance ce qui sera dépeint comme une “douloureuse” “journée noire”. Et les “représentants” d’usagers s’enchaînent pour témoigner d’un drame annoncé, sans jamais parler du fond des revendications.

Si, en effet, les médias ont raison d’avoir peur, c’est pour le caractère qui s’annonce exceptionnel de cette journée de grève dans la RATP qui devrait être largement suivie. Il faut revenir en 2007, puis en 1995, pour retrouver des exemples de mobilisation d’une même ampleur dans ce secteur. Ainsi le 18 octobre 2007, ils étaient 58 % à s’être mis en grève, pour défendre, déjà, les régimes spéciaux de retraite : fruit d’années de lutte pour plus de dignité et de santé au travail. Pour ce vendredi, on annonce de fortes perturbations sur le RER A et B ainsi que 11 lignes de métros complètement interrompues.

Aujourd’hui, leur régime de retraite est de nouveau pris pour cible. Parmi ces attaques, la suppression du calcul sur les « 6 derniers mois » de la pension de retraite ou encore la suppression progressive des « tableaux spécifiques sur les mesures d’âge de départ des agents sous statut » : une liquidation de nombreux droits, qui pénalise les vies professionnelles hachées et nie la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers et leurs impacts sur l’espérance de vie.

Sur le terrain social en France, les braises sont encore brûlantes, et les foyers nombreux. Dans l’entourage de la Macronie, certains n’hésitent pas à attribuer au mouvement de grève des urgences, qui ne concerne pas moins de 250 services et dure depuis maintenant 6 mois, un véritable « potentiel gilets jaunes ». Dans le contexte de renforcement des attaques néolibérales, la réforme des retraites apparaît comme un puissant dénominateur commun. Et du dénominateur commun au détonateur commun, il pourrait n’y avoir qu’un seul pas, alors même que le mouvement des gilets jaunes n’est pas encore clos, et pourrait bien rejaillir à très court terme. Aussi, l’appel à la grève de vendredi, qui s’annonce inédit par son ampleur, pourrait, si elle se donne des perspectives pour enclencher un processus de grève dur et reconductible, être à l’avant-garde de la bataille contre les retraites dans l’objectif d’une jonction avec d’autres secteurs.

S’ils restent à confirmer ce vendredi en termes de mobilisation concrète, les prévisions de grève à la RATP montrent la colère qu’il existe à la base contre la réforme des retraites en plus des détériorations des conditions de travail accumulées depuis des années. La RATP pourrait devenir un exemple à suivre dans la lutte contre le gouvernement et cette journée doit être un point d’appui pour construire un Tous Ensemble majoritaire et combatif sur les retraites.

C’est pourquoi nous devons construire un soutien large à la grève des travailleuses et travailleurs du métro, contre la campagne de dénigrement organisée dans les médias dominants. D’autant plus qu’une partie significative de la jeunesse manifeste et dit son désarroi devant la crise climatique et défilera également ce vendredi pour exprimer ses revendications sur le réchauffement climatique. Il faut saisir cette occasion de faire de cette date de mobilisation une journée de convergence.

Cette première journée de grève à la RATP pourrait se donner la perspective de n’être que le premier wagon d’un mouvement de grève dur contre la remise en cause des acquis sociaux, fruits des luttes sociales, que Macron compte bien liquider avec sa réforme des retraites "par points". Ce mouvement de grève pourrait être un point d’appui clé, dans lequel les cheminots de la SNCF pourraient jouer un rôle stratégique s’ils entraient en jonction, pour bloquer l’économie en Île de France. Ce pourrait être le début de la mise en mouvement de secteurs stratégiques du mouvement ouvrier qui ont cruellement manqué dans le mouvement des Gilets jaunes. Mais aussi le début d’un mouvement d’ensemble qui aurait pour objectif le retrait non négociable de cette réforme des retraites.


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