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Variants, révélateurs de l’impréparation des gouvernements

Stopper la circulation du variant brésilien, l’urgence sanitaire mondiale

Connu depuis janvier 2021, le nouveau variant brésilien met encore une fois en exergue l’impréparation des gouvernements qui jouent avec nos vies. Les exemples canadiens, guyanais, portugais et français nous montrent l’ampleur de la catastrophe à venir face à une gestion capitaliste de la crise et des campagnes vaccinales.

Violette Renée

14 avril 2021

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Crédits photo : AGPPhotographie, Adobe Stock

Où en est la circulation du variant à l’internationale ?

Le variant brésilien aussi appelé P1 ou V3 (variant 3), circule en Amazonie depuis la fin de l’année 2020 et la communauté scientifique lance l’alerte sur le nouveau variant en janvier 2021. Aujourd’hui le variant circule dans le monde entier. Le Brésil, cette « usine à variant » dénombre 2500 à 3000 morts chaque jour de la Covid depuis la fin mars par la propagation exponentielle du nouveau variant.

Le Canada abrite un cluster de 900 personnes ayant contracté le variant ; ce cas montre la vitesse de propagation du V3 dans un pays où les frontières sont fermées depuis la mi-mars et où les retours au pays sont soumis à une quarantaine de deux semaines. Au Portugal ce n’est pas moins de 20% des nouveaux contaminés qui le sont avec la nouvelle version. En Guyane également la situation est particulièrement inquiétante, comme l’exprime une lettre de l’Agence régionale de santé de Guyane où une « très grande majorité des contaminations sont dues au variant brésilien  ». Dans cette même lettre le Dr Epelboin rappelle que « l’expérience du Brésil et de Manaus nous montre que le risque de forme grave est plus important. Et que la cible a un peu changé : au lieu que les cas sévères concernent principalement les personnes âgées et les personnes fragiles, on a l’impression d’avoir des formes graves chez des patients plus jeunes et sans facteur de risque »…

L’éternelle impréparation du gouvernement

En France, le variant ne représente que 0,5% des nouvelles contaminations selon la dernière enquête flash sur les variants, datant du 16 mars. Comme l’indique la carte ci-dessous datant du 12 avril 2021, quatre département français ont une suspicion du variant P1 et V2 (sud-africain) entre 10 et 30% des tests effectués et une dizaine entre 5 et 10%.

Mais cela était sans compter sur l’impréparation qui caractérise le gouvernement. Alors que le ministre des transports Djebbari rassurait sur l’inutilité d’arrêter les vols entre la France et le Brésil lundi sur LCI, que ce soit 350 passagers hebdomadaires venant du Brésil selon le ministre ou 1000 selon le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, le mercredi le premier ministre Jean Castex suspend les vols entre les deux pays. Ceci montre encore une fois une gestion dans l’urgence, bardée de contradictions. Jusqu’à mercredi, les précautions quant au V3 n’étaient qu’un simple test PCR 72h avant le départ du Brésil et, seulement depuis vendredi 9 avril, un test antigénique à l’arrivée en France… Sachant que, selon l’infectiologie Benjamin Davido, interrogé par Marianne ce test « peut faire défaut dans les 3 premiers jours » de la maladie.

Voilà encore les méthodes amateuristes d’un gouvernement qui va atteindre le seuil 100 000 morts en France dû à la Covid. Le nouveau variant brésilien fait craindre une aggravation de la troisième vague et le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal prépare le personnel soignant et la population : « nous avons encore devant nous des jours très difficiles à l’hôpital et dans les services de réanimation » lors d’une conférence de presse hier.

En finir avec une gestion capitaliste de la crise

La situation au Brésil est catastrophique, géré par un président qui parlait au début de la crise d’une simple « gripette ». Mais c’est le cas aussi la majorité des pays dont les gouvernements sont guidés par une logique de « moindre mal économique ». Cette gestion capitaliste nous mène droit dans le mur. De son côté le gouvernement français fait miroiter une ouverture des tarasses à la mi-mai, espérant faire tenir la population dans cette gestion répressive à coups de couvre-feu interminables et de confinements.

Pour sortir de cette tornade infernale, nous devons reprendre nos affaires en main. L’économie doit être entièrement tournée vers la résolution de la crise et non vers le sauvetage par milliards d’entreprises qui ont elles-mêmes accumulé des milliards les années passées. D’importants moyens doivent être déployés dans l’hôpital pour l’ouverture de nouveaux lits et non la fermeture de services d’urgence. Des moyens doivent aussi être attribués à la jeunesse qui désespère. Et surtout l’abolition des brevets doit être immédiate afin de permettre à tous les pays du monde d’accéder à la vaccination de masse. Aucun profit ne doit être fait grâce à la pandémie !


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