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La mobilisation grossit…

Sur la ZAD, c’est déjà le printemps ? Immense succès pour la manif du 27 à NDDL

50 000 personnes se sont réunies ce samedi 27 février au Temple de Bretagne, petit village situé près de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Partant de deux rassemblements différents, avec un départ piétons et un départ pour les tracteurs et les vélos, la manifestation s’est déroulée sur les 4 voies de la RN165 Nantes/Vannes, bloquant cette dernière durant toute la journée et sur plusieurs kilomètres (5 kilomètres à pied, 15 kilomètres en tracteurs/vélos). Les deux manifestations ont convergé sur l’autoroute pour un rassemblement avec prises de paroles et concerts. C’est par un fest-noz que s’est clôturé cette belle journée ensoleillée. La réussite est totale et la mobilisation plus importante et offensive que jamais. Bill Zabriskie, correspondant

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« C’est du jamais vu ! » s’exclame au micro l’un des organisateurs à la fin de la marche, en référence à l’ampleur exceptionnelle et record de cette mobilisation contre le projet d’aéroport. Les chiffres officiels communiqués par la police qui fait état de 10 à 15 000 manifestants sont une vaste blague tant l’autoroute était noire de monde sur plusieurs kilomètres. Jeunes, moins jeunes, agriculteurs, riverains, ouvriers, militants, c’est en nombre que nous nous étions donnés rendez-vous, des quatre coins de la France, pour converger à Notre-Dame-Des-Landes.

Les associations (Attac), syndicats (Confédération Paysanne, CNT, CGT, Solidaires) et partis politiques (NPA, PG, Ensemble, PCF) étaient également présents en nombre et complétaient, avec le soleil, un tableau riche en couleurs et diversités : des bars et snacks ambulants étaient prévus, avançant au rythme des manifestants, à la remorque de quelques tracteurs de la « Conf’ » ; de grandes banderoles ont été déployées sur les ponts surplombant l’autoroute, elle-même recouverte de slogans et de dessins. Une station Total, fermée pour l’occasion, a pour sa part été joyeusement repeinte de la tête aux pieds par des manifestants bien intentionnés : « Total Ment Responsable », « Totalitaire », « La guerre vous sert » ou encore « Erika, on n’oublie pas », en référence au pétrolier affrété par Total qui s’est échoué sur les côtes bretonnes en décembre 1999.

Après la jonction entre les deux manifestations, les prises de paroles et les concerts se sont enchainés sur plusieurs lieux de l’autoroute. Les manifestants ont pu assister à la construction d’une grande vigie, avec inscrit « Laisse Béton », avant de rejoindre le lieu du fest-noz. Une journée pleine de promesses pour la suite !

Le piège du référendum n’a pas pris

La manifestation était prévue à l’origine pour combattre l’expulsion des 15 derniers foyers de la Zone A Défendre dont les derniers recours devant la justice ont été rejetés fin janvier et qui ont pour ordre d’abandonner leur maison ou leur ferme, avant le 26 mars. Mais depuis, Hollande a annoncé la mise en place d’un référendum sur la question, après des années de répression acharnée.

Conscients de la manœuvre, qui vise en premier lieu à démobiliser les opposants de plus en plus nombreux, mais aussi qui espère légitimer l’intervention en force de l’Etat aux yeux du reste de la population en cas de victoire du « oui », les opposants à « l’Ayraultport » ont été nombreux à dénoncer cette fiction de plébiscite local et n’ont pas oublié la répression subie et les intentions clairement affichées du gouvernement jusqu’ici. Attendons-nous à une belle campagne de propagande pour l’aéroport si le référendum a effectivement lieu, ce qui n’est pas encore assuré puisque aucune information n’a été donnée quant à la date ni à la délimitation géographique de la consultation. L’organisation d’un tel référendum serait une première et un casse-tête juridique pour le gouvernement. Après des années de mobilisation contre ce projet d’aéroport (le premier remontant à 1976), la lutte a pris un tournant décisif lors de l’annonce des travaux et du lancement de l’occupation il y a cinq ans, avec un gouvernement qui accentue depuis la répression devant une mobilisation qui va grandissante. Avec ce référendum, le gouvernement change son fusil d’épaule devant l’ampleur de la contestation.

Devant la mobilisation, le gouvernement recule et trébuche

Lorsque l’on voit la machine arrière partielle opérée sur le projet de loi travail avant même que toute mobilisation ne débute – avec le report du 9 au 24 mars de la présentation du projet de loi en Conseil des Ministres, et les déclarations de Macron se réservant « la possibilité de modifier [la loi] si besoin était »– on peut légitimement se dire que le gouvernement craint une mobilisation réunissant à nouveau travailleurs et jeunesse le 9 mars et sur le long terme, et qu’il est plus que jamais possible de faire monter la pression et d’empêcher par la lutte la destruction des acquis sociaux comme la construction des projets inutiles mortifères.

Si ces changements de braquet du gouvernement sont le fruit d’une stratégie politique afin de se défendre d’être quand même un peu « de gauche », en brandissant la carte du renouveau dialogue social –ou de la consultation locale, dans le cas de NDDL- , il n’est pas dit que les mobilisations vont faiblir. A Notre-Dame-des-Landes, en tout cas, l’esprit est plus que jamais à la résistance, à la convergence avec d’autres mobilisations contre des projets destructeurs, comme à Barjac, dans le Gard, mais également en lien avec la possible mobilisation contre le recul social historique que voudrait nous imposer Hollande et sa ministre du Travail. Face à ce gouvernement, et aux autres, il n’y a pas de « dialogue » possible, seulement la lutte, et dans la rue et par la grève, jusqu’au bout.


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