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Panne sèche dans les Bouches-du-Rhône

« Sur la raffinerie, on est en grève à 90% ». Fabien Cros, CGT Total La Mède

Fabien sourit, quand on lui demande si les raffineurs de Total La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, comptent durcir le mouvement. « On est en grève à 90%, compliqué de durcir plus que ça ! En revanche, on inscrit la grève dans la durée ».

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Pas un seul produit ne sort de la raffinerie-dépôt de La Mède, près de Marseille. « Aucun moyen de livraison ne part du site, raconte Fabien Cros, élu CGT, et secrétaire CSEC raffinage-Chimie du groupe Total. En temps normal on fait 150 camions par jour, 3 à 5 trains par semaine, et 3 à 4 transferts par pipeline par semaine également. Les trains approvisionnent Toulouse et sa région, les Bouches-du-Rhône et les départements limitrophes sont livrés par pipeline, une partie du territoire par camion. Et là, depuis mercredi, rien ne sort, ni wagon, ni camion, ni par pipeline ».

La mobilisation sur le site est générale. « Au niveau des salariés qui sont en quart, c’est-à-dire en 3x8, on est à 90% de grévistes. Les personnels journaliers des autres métiers, eux, se mobilisent à un très haut niveau également, les journées de mobilisation ».

A La Mède, la détermination est au rendez-vous. « Toutes les huit heures, à chaque prise d’équipe, on vote la reconduction. On a fait en amont un boulot militant de décryptage de la réforme, mais en réalité tout le monde était au courant. Tout le monde savait déjà que cette réforme est absolument néfaste, pour nous comme pour le reste des salariés ».

La Mède a subi un plan social d’importance, en 2015, et les raffineurs tiennent à leur outil de travail. Dans les faits, ce sont eux qui décident ce qui doit - ou pas - sortir. « Et il y a un effet domino, bien entendu, car il y a une forte imbrication du tissu industriel. Ce qui ne sort pas de chez nous, au final, c’est autant qui n’approvisionne pas les autres boites qui dépendent de nos produits. Au niveau interprofessionnel, avec la CGT, la mobilisation est très large. Avec les cheminots, bien entendu, mais aussi les transports publics, les hôpitaux, les télécoms, le port, les enseignants, les boîtes du privé et l’ensemble de la pétrochimie, parce que nous ne sommes pas les seuls ».

Les stocks, eux, baissent à vue d’œil. « L’Etat le sait, parce qu’il commence à taper dans les stocks stratégiques, pour essayer de limiter l’impact du mouvement. C’est un signal d’alarme, pour le gouvernement, conclut Cros. Pour nous, un signe d’encouragement, à continuer, tous ensemble ».

Propos recueillis par JB Thomas


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