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Crise sanitaire

Tests déremboursés au 15 octobre : le gouvernement continue sa politique sanitaire répressive

Castex a annoncé ce mercredi la fin du remboursement des test antigéniques et PCR à partir du 15 octobre, une mesure coercitive de plus qui peine à masquer la vaccination obligatoire et qui remet en question la mise en place d'un dépistage massif comme stratégie complémentaire à la vaccination.

Esther Tolosa

9 septembre 2021

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Ce mercredi 8 septembre, lors de son allocution, Castex a confirmé l’échéance annoncée par Macron en juillet, à savoir la fin du remboursement des tests antigéniques et PCR pour le 15 octobre. Dans le même temps, il a annoncé l’extension du pass sanitaire aux enfants de 12 ans dès le 30 septembre, ainsi que l’obligation vaccinale pour les soignant.e.s dès le 15 septembre.

Selon Castex et le gouvernement, la fin du remboursement des tests viserait à lutter contre les « tests confort ». L’idée que veut donc faire passer le gouvernement est que ces « tests de conforts » seraient utilisés abusivement par celles et ceux qui refuseraient de se faire vacciner, et qu’il serait donc logique de faire payer ces tests. Ainsi, le déremboursement des tests sonne clairement comme une sorte de chantage au vaccin. Un nouveau moyen coercitif pour le gouvernement qui, au lieu de faire des campagnes de pédagogie sur la vaccination et le virus, préfère imposer un pass sanitaire et faire reposer la responsabilité des évolutions épidémiques à l’échelle individuelle tout en faisant payer l’addition aux plus précaires.

A partir du 15 octobre donc, les tests seront remboursés seulement à condition d’avoir une ordonnance, des symptômes ou d’être cas contacts. Renaud Piarroux, un épidémiologiste interrogé par France Info pointe qu’avec cette mesure on risque de passer à côté de beaucoup de cas, notamment « certaines personnes qui n’avaient pas de symptômes et n’étaient pas identifiés comme cas contacts, mais qui se faisaient tester par prudence parce qu’elles savaient qu’elles pouvaient avoir été exposées ». Il ajoute également qu’avec l’arrivée du variant Delta, « beaucoup de monde présente désormais de fortes charges virales sans être symptomatique », et rappelle que la vaccination n’empêche pas complètement de contaminer ou d’être contaminé.

Dès lors, le déremboursement des tests correspond à l’offensive gouvernementale erronée, selon laquelle si on est vacciné on ne peut pas avoir ou transmettre le virus, ce qui est faux. Cela remet en question la nécessité de la mise en place d’un dépistage massif comme stratégie complémentaire à la vaccination. D’autant plus que transférer directement la prise en charge actuelle par la sécurité sociale à l’échelle individuelle reviendrait à faire des tests, un outil pourtant nécessaire pour faire face au Covid, une denrée chère et donc inaccessible aux classes populaires, celles-là même qui sont les plus exposées au virus. En effet, un test PCR devrait a priori coûter désormais 54 euros, un prix coûteux qui va empêcher les personnes les plus précaires d’effectuer des tests, alors que le développement de nouveaux variants plus résistants au vaccin, et notamment du variant Delta, remettent en question la vaccination seule comme unique stratégie de lutte contre le virus.

L’autre argument avancé par le gouvernement pour justifier le déremboursement des tests est celui du « trou dans la Sécu ». Selon eux, la Sécurité sociale ne peut pas continuer à dépenser un milliard d’euros tous les mois pour faire des tests... en pleine crise sanitaire. Dans la droite lignée de la casse des hôpitaux et des services publics, le gouvernement choisit encore une fois de faire payer la crise aux plus pauvres, les mêmes qui risquent de faire en premier lieu l’objet des mesures liberticides liées à l’introduction du pass sanitaire et les mêmes qui sont pourtant en première ligne des contaminations.

A l’opposé de ces mesures, pour lutter contre le virus il s’agit plutôt de faire une campagne pédagogique sur la vaccination pour convaincre sans contraindre, et de maintenir toute les mesures préventives comme les tests massifs et gratuits afin de pouvoir repérer les clusters, et briser les chaînes de contamination, ce qui nécessite en effet des moyens supplémentaires. Il s’agit alors d’imposer par nos mobilisations une stratégie sanitaire par en bas, c’est à dire contrôlée par les personnels soignants et la population, afin d’en finir avec l’épidémie pour de bon. De plus, afin de vaincre une pandémie mondiale, une telle stratégie ne peut se cantonner au territoire national et doit imposer la levée des brevets sur les vaccins qui empêche les peuples sous domination d’accéder à la vaccination, ce qui favorise l’émergence de nouveaux variants.


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