A Donges, les raffineurs sont déterminés à faire plier le gouvernement. Dès le 7 mars à 5h, ils ont entamé une grève reconductible. Un mouvement qu’ils viennent de reconduire leur mouvement suivant les mêmes modalités ce vendredi midi en Assemblée Générale, jusqu’au jeudi 16 mars à 21 heures.

Dans leur communiqué, la CGT, FO et la CFDT développent d’une même voix : « allonger la durée de cotisation, reculer encore l’âge de la retraite, c’est clairement priver du droit à la retraite en bonne santé les salariés les plus modestes et ceux qui sont le plus exposés dans leur carrière ». Et si depuis le 7 mars, « aucun produit pétrolier ne sort de la raffinerie, que ce soit par pipeline, camion ou bateau », la situation va perdurer jusqu’à la semaine prochaine.

Alors que la raffinerie est en travaux jusqu’au 16 mars après que deux générateurs électriques aient pris feu, la reconduction du blocage des expéditions permet d’envoyer un message clair : loin des journées de mobilisations isolées, seul un rapport de force dur permettra de faire reculer le gouvernement sur sa réforme. Mais pour réussir à l’instaurer, la détermination des grévistes du pétrole doit s’étendre à l’ensemble des secteurs du monde du travail. David Arnoult, raffineur à Donges et élu CGT, en témoignait au micro de Révolution Permanente mercredi : « Les seuls raffineurs n’ont pas un blocage suffisant de l’économie à même d’avoir un impact qui ferait changer de position le gouvernement. C’est bien un tous ensemble, l’ensemble des travailleurs qui pèseront sur l’activité économique du pays et qui forceront le MEDEF à appeler Macron  ».

Aux côtés des raffineurs de Donges, d’autres salariés du pétrole ont eux aussi décidé de durcir le mouvement : au Havre, c’est le cas des travailleurs de la CIM, qui reconduisent la grève jusqu’à lundi en faisant 8 heures de grève sur chaque quart de 12 heures, et des salariés de la SHMPP (Société Havraise de Manutention de Produits Pétroliers) qui ont également reconduit la grève jusqu’au 16 mars.

Alors que le 7 mars au soir, l’intersyndicale n’a proposé deux nouvelles dates de mobilisations isolées et se refuse à tout appel clair à généraliser et à construire la grève la reconductible, les salariés dans le pétrole, à la SNCF, chez les éboueurs et les égoutiers montrent la voie à prendre pour pouvoir faire plier Macron. Aujourd’hui, l’urgence est à étendre la grève et de mener une politique systématique en direction des autres secteurs, d’étendre le cahier revendicatif à la question de la lutte pour les salaires, pour pouvoir construire une véritable grève reconductible capable d’entraîner l’ensemble du monde du travail dans un mouvement politique contre Macron.