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Transports

Toulouse. À Tisséo, la grève sera massive mardi pour défendre les salaires

Les salariés des transports toulousains s’apprêtent à rentrer massivement en grève mardi 11 avril pour défendre leurs salaires. Une journée qui s’annonce historique au vu de la colère des travailleurs de Tisséo.

Rafael Cherfy

10 avril 2023

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Toulouse. À Tisséo, la grève sera massive mardi pour défendre les salaires

Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse

Une attaque contre les salaires avec la suppression de « la clause de sauvegarde »

Après s’être mobilisés lors des journées nationales de grève contre la réforme des retraites, les salariés de Tisséo prévoient une journée de mobilisation massive mardi 11 mars pour s’opposer à l’attaque de la direction contre leurs salaires. Après plusieurs réunions de NAO (négociations annuelles obligatoires) la direction maintient sa volonté d’attaquer un acquis historique des travailleurs du transport toulousain.

« La direction veut nous supprimer ce qu’on appelle la clause de sauvegarde. Cette dernière permet le maintien du pouvoir d’achat, avec nos salaires qui sont ajustés en fonction de l’inflation, une fois par an en prenant en compte l’inflation de l’année passée. Par exemple en 2022, l’inflation est de 5,92 %, on a donc eu 5,92 % d’augmentation au premier janvier 2023 » explique Stéphane Chapuis, secrétaire de la CGT Tisséo.

Loin d’être une mesure parfaite, cette clause indexe à retardement les salaires sur l’inflation. C’est-à-dire que les salaires ne sont pas ajusté en temps réel sur l’évolution des prix, mais seulement une fois par an. Entre temps, les travailleurs de Tisséo subissent l’inflation sans que les salaires ne soient ajustés. Aussi, comme le souligne un conducteur de bus « la clause de sauvegarde avait été obtenue en contrepartie du gel du point d’indice. Si les salaires sont réajustés en fonction de l’inflation, ces derniers ne progressent pas ». La clause sert donc à maintenir partiellement un certain niveau de salaire réel, mais en contrepartie, il n’y a pas d’augmentation des salaires au-dessus de l’inflation.

Malgré tout, cette mesure partielle reste un acquis important d’autant plus dans une période inflationniste. La direction de Tisséo veut la supprimer en prétextant qu’elle n’aurait pas les moyens de payer ces augmentations de salaires. Après avoir été les héros du covid, les travailleurs de Tisséo sont non seulement attaqués par la réforme des retraites, mais aussi sur leurs salaires. Un cocktail explosif qui réveille une colère profonde.

Une colère profonde avec une mobilisation qui s’annonce historique

Pour la onzième journée contre la réforme des retraites ce jeudi 6 avril, les salariés de Tisséo étaient encore mobilisés tout en ayant en tête la mobilisation à venir de mardi. Comme l’expliquait Jean-Maxime, syndiqué CGT Tisséo, à notre micro : « Comme tout le monde, on subit l’inflation […] On travaille dans des conditions toujours plus difficiles, socialement dans la rue c’est compliqué et ça se répercute dans notre métier, il faut comprendre que c’est un métier qui doit etre payé correctement ».

Ainsi, la mobilisation à l’appel de l’intersyndicale Sud, CFDT, CGT et FNCR s’annonce massive ce mardi. « On devrait largement dépasser les taux de grévistes qu’on a eus pendant les retraites » affirme Stephane Chapuis. Le taux de grève devrait donc facilement être au-dessus des 50 % du 19 janvier contre la réforme des retraites. « Sur le depot d’Atlanta on attend 234 grévistes sur 275 sorties prévues » annonce un des conducteurs de bus du dépôt.

Concernant le métro, il va connaître de fortes perturbations sur la journée du mardi, ce qui serait une première dans l’histoire du métro toulousain depuis sa création en 1992. En effet, le métro toulousain étant automatisé, il suffit de quelques cadres pour le faire tourner. Si lors des précédentes mobilisations la direction avait réussit à maintenir le métro en marche en s’appuyant sur les cadres, ces derniers seront aussi nombreux en grève perturbant ainsi le bon fonctionnement du métro.

À l’occasion de cette journée de grève, les salariés sont appelés à se rassembler devant le siège de Tisséo à Mesplé (Basso Cambo). Une assemblée générale se tiendra à 11 h 30 pour décider des suites de la mobilisation et sous quelles modalités. Une seule journée de grève, même massive, ne suffira pas à faire plier la direction de Tisséo. L’assemblée générale sera décisive pour que l’ensemble des travailleurs de Tisseo disuctent et décident d’un plan d’action pour gagner contre une direction déterminée à leur faire payer la crise.


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