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Le 49.3 pique les yeux

Toulouse. Au milieu des lacrymos, le mouvement trouve un nouveau souffle.

Correspondants A l’annonce de l’application du 49.3 pour faire passer la loi travail en force, plusieurs milliers de personnes sont spontanément descendues dans les rues toulousaines. Si la répression policière a été féroce, les manifestants ont fait preuve d’une détermination sans faille.

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Rassemblement place du Capitole et manif’ sauvage

15h. Un appel à se rassembler seulement 3 heures plus tard place du Capitole tourne sur les réseaux sociaux. Entre 1000 et 2000 personnes se sont réunies spontanément sur la place. Beaucoup d’étudiants et lycéens, mais aussi des travailleurs, Nuit Debout et des syndicats étaient présents. Une assemblée générale s’est organisée, où les interventions exprimaient un réel vent de révolte, une volonté de ne pas baisser la tête devant le gouvernement et d’agir ensemble pour préparer la riposte. Un vote très largement majoritaire a traduit cette aspiration générale, et la décision de partir en manif sauvage vers le local de Catherine Lemorton, députée socialiste, a été prise.

Progressivement, le cortège s’est massifié pour atteindre près de 5 000 manifestants. « Grève générale, jusqu’au retrait total », « Valls, Macron démission » et « A bas l’Etat, les flics et les patrons » ont été les slogans les plus repris par les manifestants. Arrivés devant la permanence, fermée, les manifestants ne se sont pas laissés abattre. Au contraire, c’est avec une motivation grandie que le cortège s’est dirigé vers le local du Parti Socialiste.

Répression féroce … et ça repart !

La manifestation s’est alors, engouffrée dans une rue étroite pour atteindre les locaux du Parti Socialiste. Les forces de l’ordre en ont profité pour nasser le cortège et sortir l’artillerie lourde. Grenades assourdissantes, gaz lacrymogène, coup de matraque. Plusieurs manifestants ont été blessé dont au moins une ayant dû être transporteé à l’hôpital par les pompiers.

La ruelle est devenue vite irrespirable pour les manifestants, le cortège a donc rebroussé chemin pour rejoindre les grands boulevards aux alentours de Compans Cafarelli. Malgré la désorganisation du cortège ( scindé en deux ) les manifestants ont évacué la ruelle collectivement et sans courir, pour éviter les piétinements. L’expérience du mouvement de l’année dernière face à la répression policière a été un atout pour éviter un vent de panique.

Les manifestants des deux cortèges regroupants chacun d’eux à peu près un millier de personnes se sont rejoints place du capitole et y ont décidé, dans le cadre de l’assemblée générale, de ne pas se laisser intimider. Moins d’une heure après, vers 21h30, une nouvelle manifestation sauvage s’est mise en route pour investir le centre-ville. Face à cette détermination la violence policière à redoubler. La nuit et le parcours empruntant les petites ruelles du centre-ville ont favorisé la mise en place d’un gros dispositif répressif ayant pris d’assaut le cortège dans le quartier des Carmes (gaz lacrymogènes, fusées éclairantes, grenades de dés encerclement). Bilan de cette soirée, plusieurs blessés, entre une et trois interpellations… Mais une victoire pour le mouvement qui est en train de trouver un second souffle alors que la fin de l’année universitaire et l’approche du bac pouvait laisser craindre une démobilisation notamment de la jeunesse. Il semblerait que le 49.3 fait r(o)ugir la ville rose, qui malgré les coups de matraque ne se laisse pas abattre et compte bien faire entendre la voix de la rue !


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