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Toulouse, épicentre de l’acte X

Toulouse. Selon le maire-espion, les gilets jaunes « organisent la casse sociale »

Chaque week-end, après la manifestation des gilets jaunes, Jean-Luc Moudenc se surpasse. Après avoir joué au maire-espion, dans ce dernier épisode, il déclare, en toute décontraction, « le mouvement des gilets jaunes va provoquer des licenciements par dizaines de milliers. »

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Crédit photo : Ulrich Lebeuf. Myop

Dans l’épisode précédent, nous avions vu le maire de Toulouse, certainement en manque de sensations fortes depuis son confortable fauteuil du Capitole, expérimenter, lors de l’acte IX une infiltration pour la moins expresse. « J’ai mis une tenue de motard pour m’anonymiser et m’infiltrer 10 minutes dans les groupes violents pour voir leur mode opératoire et leur composition ». Toujours dans l’excès quand il s’agit de décrédibiliser le mouvement ou de taper sur les « immigrés clandestins », attribuons au moins à Jean-Luc Moudenc cette qualité de nous surprendre chaque fois un peu plus, tant son discours est caricatural.

Dans une interview adressée à La Dépêche ce lundi, et plus qu’assumée puisque doublée de posts Facebook de sa part, ce dernier essaie grossièrement de retourner la réalité sociale du pays. « La casse sociale est organisée par ces manifestants qui pourtant se réclament d’un combat social ».

De deux choses, l’une. S’il y a bien une casse sociale, réelle celle-là, c’est celle des gouvernements successifs qui ont imposé des mesures néolibérales qui n’ont cessé d’accroître les inégalités dans le pays ces quarante dernières années, et de précariser toujours davantage la société. Emmanuel Macron évidemment, lui aussi, apporté « sa pierre à l’édifice ». Lui et son équipe ont pensé en coulisses la loi El Kohmri de 2016. Depuis le début de son quinquennat, le président des riches ne s’est pas privé pour poursuivre la casse sociale, avec la loi travail XXL, la réforme du rail ou l’instauration d’une sélection sociale à l’université. D’autres sont encore dans les petits papiers : la réforme des retraites et celle du chômage, pour ne pas les citer. Précisément, la mobilisation des gilets jaunes vise à mettre un stop à la régression et à la casse sociale permanente qui s’opère depuis des décennies.

Toutefois, le maire de Toulouse persiste et signe dans ce discours absurde, qui a pour unique objectif de décrédibiliser le mouvement. « Ce mouvement va provoquer des licenciements par dizaines de milliers. » Par cette petit phrase, c’est bien le modèle économique que défend Moudenc, axé sur les mesures néolibérales et austéritaires qui causent des licenciements par centaines de milliers.

Le constat est clair : les services publics manquent de moyens et de personnels. N’est-ce pas Emmanuel Macron qui compte supprimer 120 000 fonctionnaires d’ici la fin de son quinquennat ? Les 40 milliards du CICE, qui vont être inscrits dans les comptes publics pour 2019, un formidable cadeau pour les multinationales pourraient permettre, en revanche, de créer des centaines de milliers d’emplois s’ils étaient ré-injectés dans les services publics. D’ailleurs, la suppression des services publics et leur éloignement est l’une des principales causes du mécontentement des gilets jaunes.

Personne n’est dupe : la casse sociale provient de Macron et des gouvernements précédents à la solde des grands patrons, et non des gilets jaunes comme le laisse entendre Moudenc. Ces derniers se battent justement contre cette casse sociale. N’en déplaise à l’édile de Toulouse et ses envolées cosmiques (une dernière pour la route : « Il y a une répartition des rôles : aux ultras, la casse, aux manifestants, la casse sociale. »).

 « Stop à la minorité qui écrase la majorité. »‬

Dans un post Facebook de dimanche, Jean-Luc Moudenc s’était fait remarquer par deux publications dont lui seul a le secret. « Jusqu’à quand ? Quand retrouvera-t-on la liberté de sortir en sécurité le samedi ? Combien de dizaines de milliers de licenciements faudra-t-il ?‬ Stop à la minorité qui écrase la majorité. » Ou sur un air Gaullien, en mode Libération de Paris, mais sans le charisme qui va avec. « Le Capitole souillé, tagué, mais le Capitole nettoyé ! […] Tout mon soutien aux forces de l’ordre qui ont protégé Toulouse et ses habitants un 10ème samedi consécutif‬. »
Pour que les toulousains sortent en toute sécurité le samedi, il y aurait une solution, simple et efficace : désarmer la police. Cela éviterait les blessures par centaines et autres mutilations qui sont hélas devenues habituelles depuis le 17 novembre. Jean-Luc Moudenc n’est pas de cet avis, lui qui a doublé les effectifs de la police municipale.

Un accord toutefois. Cette phrase de Jean-Luc Moudenc, « stop à la minorité qui écrase la majorité ». C’est le sens du mouvement des gilets jaunes : stop à Macron, Moudenc et les autres, à la solde des plus riches qui écrasent la population par la loi du marché, celle de la matraque, des grenades de désencerclement et des flashballs. Stop à cette minorité au pouvoir qui défend les intérêts de quelques grands patrons qui s’en mettent plein les poches sur le dos de la majorité. Oui à une majorité qui écrase la minorité.


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