Le mouvement contre la réforme des retraites se trouve dans une phase décisive. Le projet de réforme actuellement discuté en commission mixte paritaire ce mercredi 15 mars, devrait ensuite passer sans encombre au Parlement le jeudi 16 mars soit par un vote, soit par un passage en force via l’article 49-3.
Si l’issue de la procédure parlementaire ne fait aucun doute, la bataille se joue plus que jamais dans la rue et dans la grève. La possibilité de construire un rapport de forces dur pour faire plier Macron et le gouvernement existe, même en cas d’adoption de la réforme jeudi. Ce fût le cas en 2006 où la loi CPE avait d’abord été adoptée avant d’être retirée dix jours après face à un puissant mouvement ouvrier, étudiant et lycéen.
Mais pour cela, la conférence de presse proposée par l’intersyndicale devant l’Assemblée à 12h30 est très loin d’être à la hauteur. Le passage de la réforme devant le Parlement ce jeudi 16 mars est en effet l’occasion de se mobiliser massivement devant l’Assemblée nationale, non pas pour une énième manifestation de pression sur un Parlement où tout est déjà joué, mais pour montrer notre colère et appeler à généraliser la grève reconductible pour obtenir un retrait.
Ces derniers jours, la détermination des éboueurs et égoutiers montre la voie sur ce terrain. Les grévistes bloquent depuis 9 jours leurs dépôts et les incinérateurs, et ont exprimé ce mercredi leur volonté de riposter en cas de réquisition ordonnée par l’État. Cette radicalité explique l’immense popularité de ce secteur dans la mobilisation.
Mais d’autres secteurs sont également toujours en grève reconductible depuis le 7 mars, des cheminots aux raffineurs en passant par les énergéticiens. Ils continuent les actions, démontrant leur envie de se battre : hier, les cheminots et leurs soutiens ont ainsi jeté des poubelles sur le local de Renaissance, tandis que les énergéticiens ont coupé ce mercredi l’électricité au Fort de Brégançon, résidence estivale du couple présidentiel.
Il faut s’inspirer de cette radicalité, en élargissant la grève reconductible à l’ensemble du monde du travail, et en ne cantonnant pas le mouvement au simple retrait de la réforme mais en exigeant l’élargissement des revendications aux questions de salaires et de conditions de travail. C’est ce sur quoi ont insisté les grévistes qui se sont exprimés au meeting interpro du Réseau pour la grève générale ce lundi, avec beaucoup de détermination.
Alors que plusieurs AG étudiantes comme celles de Paris 1, Paris 3, ou l’interfacs de région parisienne ont voté la reconduction de la mobilisation le 16 mars et organisent une manifestation à 14h depuis la Place de La Sorbonne vers l’Assemblée Nationale, soyons y massivement présents pour marquer le départ d’une nouvelle phase du mouvement, et refuser la liquidation de la mobilisation par l’intersyndicale !
