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Corporatisme

Trahison avant même le combat ! Plusieurs syndicats de l’aérien dont l’UNSA suspendent leur appel à la grève

Les organisations syndicales du personnel volant (hôtesses et stewards) ont suspendu leur préavis de grève après avoir été reçu par le gouvernement. Le syndicat des pilotes pourrait les rejoindre. Alors que les travailleurs des transports entament leur 23e jour de grève reconductible et qu’une nouvelle journée interprofessionnelle est fixée au 9 janvier, il n’est pas l’heure de négocier quelques miettes dans son coin !

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Les organisations syndicales du personnel volant et des pilotes de ligne appelaient à une journée de grève le 3 décembre et avaient déposé un préavis jusqu’à 5, soit pour le weekend de retour de vacances scolaires, dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Et pour cause, le projet porté par Macron et son gouvernement aurait de sérieuses conséquences pour les travailleurs aériens.

D’abord la mise en place d’un âge pivot leur serait très défavorable puisque compte tenu des spécificités des métiers de pilote ou de personnel volant, les départ à la retraite sont possibles à partir 60 ans pour les pilotes et 55 ans pour les autres personnels. De même, ils craignent une disparition de leur caisse autonome de retraite complémentaire, la CRPN, et de ses 5 milliard de réserves qui ont été accumulées ces dernières décennies, menacée par la suppression de leur régime spécial et le passage à une retraite par points. La disparition de cette caisse autonome aurait pour conséquence une baisse jusqu’à 40% de leur pension de retraite.

Les principales organisations syndicales du secteur étaient reçues mardi 24 décembre par le secrétaire d’Etat aux Transports Jean Baptiste Djebbari et par le nouveau Haut-Commissaire à la réforme des retraites Laurent Pletrasweski. La négociation aurait notamment accordé le maintien de leur CRPN et du montant de ses réserves. En ce qui concerne l’âge de départ à la retraite à 55 ans pour les PNC (personnels navigants commerciaux), celui va disparaître progressivement pour les générations nées après 1987, pour converger vers 60 ans. A la suite de cette rencontre trois d’entre elles, le SNPNC, l’Unac et l’Unsa PNC ont décidé de suspendre leur appel à la grève jusqu’à nouvel ordre selon un communiqué commun qu’elles ont diffusé ce mercredi et se sont déclarés « très satisfaites ».

L’UNPNC a également annoncé suspendre son mouvement, mais pas le SNGAF, syndicat de poids parmi les PNC d’Air France. En ce qui concernent le SNPL, le syndicat majoritaire chez les pilote, son porte-parole a affirmé avoir été « écouté » et « parfois entendu » par le gouvernement et pourrait lui aussi appeler à suspendre son appel à la grève du 3 janvier, en attendant des garanties sur ce qui a été annoncé.

Négocier des miettes dans son coin et sur le dos des autres

Si les organisations syndicales signataires du communiqué se disent satisfaites il ne s’agit ni plus ni moins de participer à sauver le projet de réforme fortement menacé par le mouvement de grève en cours. En effet, malgré les appels à « faire trêve » multipliés du côté du gouvernement mais également des directions syndicales les plus traitres à l’image de l’UNSA ferroviaire ou de Laurent Berger, les cheminots et que les agents RATP entament leur 23e jour de grève reconductible, franchissant le cap symbolique du nombre de journées de grève effectuées en 1995 contre le Plan Jupé. Les raffineries également franchissent un cap dans leur mobilisation, et plusieurs centaines de stations-service sont partiellement en pénurie de carburant, même si le gouvernement se veut rassurant et tente de minimiser les effets de la grève et des blocages.

En parallèle de la « guerre d’usure » que mène le gouvernement en faisant le pari d’isoler le noyau dur des secteurs en reconductible et en réouvrant une phase de négociation à partir du 7 janvier, celui-ci a entrepris une véritable « opération déminage » vis à vis de secteurs qui menacent de s’agréger à l’image de la police nationale, de l’armée, à laquelle s’est adressée Emmanuel Macron depuis la Côte d’Ivoire ou encore de l’Education nationale. Accepter le terrain de la négociation corporatiste comme le font les organisations syndicales du secteur aérien, revient à jouer le jeu du gouvernement et à négocier des miettes sur le dos des autres qui, eux, sont au charbon, et refusent de se battre pour défendre seulement leur intérêts personnels. Le personnel aérien devrait rejoindre la mobilisation collective pour le retrait pur et simple de ce projet de réforme !


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