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Justice pour Cédric

Trois policiers mis en examen pour homicide involontaire suite à la mort de Cédric Chouviat

Alors que la lutte contre les violences policières fait rage en France comme aux États-Unis, trois policiers impliqués dans la mort de Cédric Chouviat ont été mise en examen pour homicide involontaire. Ce livreur de 42 ans a été tué en janvier lors d’un contrôle de police à Paris des suites d’un plaquage similaire à celui qui a tué Adama Traoré ou Georges Floyd.

Jean-Michel Larhot

16 juillet 2020

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Crédits photo : DR

Cédric Chouviat est mort le 3 janvier à Paris lors d’un contrôle routier suite à un plaquage effectué par des policiers. Aujourd’hui 3 policiers ont été mise en examen et la quatrième policière présente lors du contrôle a elle aussi été entendue par la justice, en tant que témoin assisté..

Tout d’abord, il faut noter que le motif choisi par la justice pour poursuivre les trois policiers est pour le moins assez léger. En effet, ils sont mis en examen pour homicide involontaire, sous-entendant ainsi que la mort de Cédric Chouviat ne serait en somme qu’un simple accident. Les enregistrement de la scène montrent cependant clairement les trois policiers s’appuyer sur le livreur de 42 ans alors que celui-ci crie « j’étouffe » pas moins de 7 fois. Des derniers mots similaires à ceux de Georges Floyd « I can’t breathe ». Les vidéos semblent donc aller à l’encontre de la version « accidentelle », de même que l’autopsie qui pointe une fracture du larynx comme cause de son décès. La famille souhaitait que les actes soient qualifiés de “violences volontaires ayant entraîné la mort”, comme l’explique ses avocats, William Bourdon et Vincent Brengarth. "Dans les affaires de violences policières, il est peu fréquent que les policiers soient mis en examen aussi rapidement. Mais en même temps la qualification est déconnectée de la réalité factuelle de cette tragédie."

Ce chef d’inculpation va dans le sens d’une certaine complaisance de la justice et des institutions en générale vis-à-vis de la police. En effet, les trois policiers mise en cause par la justice ne sont pas suspendus et seraient soutenus par leur hiérarchie. Comme pour les nombreux morts du fait de l’action de la police, celle-ci semble marcher main dans la main avec la justice pour disculper les policiers, ou bien leur attribuer des peines dérisoires.

Néanmoins, il faut noter que ce n’est pas un hasard si la justice se met en branle dans une période où la lutte contre les violences policières mobilise des dizaines de milliers de personnes. En effet, comme dans le cas d’Adama Traoré, c’est par la pression de la rue que la justice a accepté d’entendre des témoins centraux.

Il est donc essentiel d’affermir le rapport de force dans la rue pour imposer à la justice de s’emparer des dossiers de violences policières. Pour obtenir la moindre condamnation de policier même, comme c’est le cas présent, sur des chefs d’inculpation dérisoires par rapport aux faits, il sera nécessaire de durcir encore plus ce rapport de force. C’est pour cela que Révolution Permanente appelle à manifester ce 18 juillet à Beaumont-sur-Oise pour exiger la justice pour Adama Traoré et toutes les victimes de violences policières.


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