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RIEN A NEGOCIER, EN LUTTE JUSQU’AU RETRAIT !

Troisième semaine d’actions à la base : les grévistes déterminés pour cette semaine décisive !

Après 33 jours de reconductible, le mouvement contre la réforme des retraites entre dans une semaine décisive. Si aujourd’hui reprend le calendrier des négociations du gouvernement, c’est sans rien en attendre que les grévistes organisés à la base ont programmé, en plus des journées nationales, une nouvelle grosse semaine d’actions, déterminés à étendre la grève pour aller jusqu’au bout.

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En ce début du mois de janvier, après plus d’un mois de grève, le mouvement contre la réforme des retraites est d’ores et déjà en train de marquer l’histoire des mobilisations en France, en ayant dépassé, en termes de jours de grève reconductible, les luttes historiques de 95 et même de 86, et devant ainsi le plus long depuis mai 68 ! Au cours de ces 33 jours depuis le 5 décembre, ce sont de nombreux test qu’ont passé haut la main les grévistes, en particulier des secteurs les plus mobilisés que sont la SNCF et la RATP, dont les rangs sont toujours solides et déterminés en ce début d’année !

Après une première période de la grève, débutée le5 décembre, et marquée par des journées nationales telles que le 5, le 10, et le 17 décembre, puis un deuxième temps ouvert avec les déclarations gouvernementales et les premières trahisons des directions syndicales, se rangeant plus ou moins explicitement derrière l’appel à la trêve du gouvernement, c’est un troisième temps de la mobilisation qui débute avec cette semaine de rentrée scolaire. Un moment charnière à partir duquel va se jouer, après deux semaines d’actions décidées à la base avec un rôle important de la coordination francilienne des grévistes de la SNCF et RATP, qui ont permis de faire tenir le mouvement pendant les vacances et de maintenir une pression forte et inattendue sur le gouvernement, pour faire passer un cap au mouvement et le durcir encore, l’enjeu est clairement à la généralisation de la grève. Ainsi, et alors que le gouvernement – alors qu’une version rédigée du projet de loi a déjà été envoyée au Conseil d’Etat - réouvre demain le cinéma de son calendrier de négociations, la ligne de ceux qui se battent contre la réforme reste fermement la même : il n’y a rien à négocier, en lutte jusqu’au retrait !

La rentrée : une occasion d’actions pour ramener l’Education nationale et la jeunesse dans le mouvement

Pour ce troisième temps de la grève, et alors que les secteurs clés ont plus que démontré leur détermination et leur capacité à décider et imposer dans la réalité leur propre calendrier de mobilisation - permettant de faire des vacances deux semaines noires et un véritable temps fort du mouvement – les grévistes sont sur le pied de guerre avec un objectif, celui de la généralisation de la grève. En effet, le cap de la généralisation de la grève apparait comme central pour faire passer un nouveau cap au mouvement, dans le bras de fer avec le gouvernement. Et pour cela, s’appuyant sur la réussite des semaines d’actions précédentes, à l’initiative de la coordination SNCF-RATP d’ile de France, c’est à travers ce même cadre que les grévistes ont décidé jeudi dernier d’un véritable plan de bataille à la hauteur de cet objectif, et de leur détermination à gagner ! Dans ce sens, en plus d’actions destinées à étendre la grève, les piquets tournants, grande réussite de cette coordination en ce qu’ils ont permis des blocages solides et le tissage de liens de solidarité et de lutte entre les grévistes, ont par exemple été reconduits cette semaine.

Si cette semaine de rentrée est particulièrement importante, c’est en ce qu’elle permet de mobiliser, ou plutôt remobiliser ceux qui sont apparus dès le 5 décembre massivement mobilisés, au point d’être reconnus comme la troisième aile marchante du mouvement, c’est-à-dire l’Education Nationale. En effet, après deux semaines de vive mobilisation, puis deux semaines de vacances durant lesquelles la mobilisation des enseignants est de fait moins visible, bien que les profs aient été nombreux à participer aux piquets de grèves et blocages des centres bus même pendant cette période de fêtes, raccrocher à la grève le wagon de l’Education nationale est l’un des premiers enjeux de cette. Entre la souffrance au travail, les conditions d’exercices de plus en plus difficiles avec des moyens en constantes baisses, ou encore les provocations ou attaques perpétuelles de Blanquer et du gouvernement qui vont jusqu’à menacer toujours plus le statut de fonctionnaire, ce secteur explosif a toutes les raisons de rentrer plus durement encore dans le mouvement autour de la date du 9 janvier.

Cette rentrée est aussi l’occasion, avec le retour de la vie sur les campus, et des étudiants dans les facs, de travailler au ralliement de la jeunesse au mouvement. Si pour l’instant cette jeunesse s’est montrée présente dans des cortèges interfacs importants lors des grosses dates de manifestation nationale, et qu’au quotidien une avant-garde s’est montrée très combattive et organique à la grève en se rendant sr les piquets toutes matins et en aidant les grévistes à bloquer leurs dépôts, la question d’une véritable entrée de la jeunesse dans le mouvement reste aujourd’hui ouverte. Alors qu’on assiste à des blocages des partiels dans différentes universités surtout parisiennes depuis lundi, c’est au-delà du refus de la pression scolaire et de l’imposition de partiels dans des conditions de transports qui accroissent les inégalités entre les étudiants, contre le monde de compétition et de précarité qu’on cherche à imposer aux jeunes dans son ensemble que doivent aujourd’hui se battre les étudiants. C’est dans la rue qu’est la place des étudiants aujourd’hui, aux cotés des travailleurs qui disent et répètent se battre pour l’avenir de leurs enfants, contre Macron et l’ensemble des politiques néolibérales qui, à l’image de la réforme des retraites, détruisent l’avenir des jeunes générations. Voila le message que de nombreux grévistes sont ce lundi allés porter dans les université, à l’image de Malek, machiniste, qui est allé appeler les étudiants sur le campus de Nanterre à rejoindre le mouvement en cours.

Un calendrier d’actions dicté par la base pour durcir la grève et la généraliser

Au cœur de la perspective de l’extension de la grève, se trouve bien sur l’ensemble du secteur privé. Pour franchir un nouveau cap dans le rapport de force avec le gouvernement, et donner une dimension supplémentaire et décisive à la paralysie du pays, entrainer largement dans la grève ceux qui ont le pouvoir de stopper la production de nombreuses entreprises est en effet indispensable, et la première priorité des grévistes.

A l’heure où les préavis de grève se multiplient, appelant à se mettre en grève à partir de la date de mobilisation nationale du 9 janvier, notamment du côté des éboueurs, ou encore que le mouvement se durcit dans les raffineries, c’est donc comme une semaine d’actions fortes en direction du privé, axe principal de la dernière réunion de coordination IDF, que s’annonce cette semaine. En plus des nombreux démarchages d’usines ou d’entreprises pris en charge par les grévistes au quotidien, est ainsi prévue mercredi une action forte, où les grévistes de la SNCF iront à la rencontre des ouvriers de PSA Poissy, la plus grosse usine automobile de région parisienne.

Pas de négociations ! Vers une semaine de plus rythmée par la radicalité de la base pour faire plier le gouvernement !

Avec ce nouveau plan de bataille pour la semaine à venir, il est clair que les grévistes, qui ont pris la main sur le rythme et la forme de la grève depuis 15 jours, n’ont aucune intention de rendre la main à ce stade du conflit. En effet, pour ceux qui ont pris leur grève en main et expérimenté pendant deux semaines un début d’organisation du mouvement à la base, à travers les assemblées générales et l’émergence d’un organe de coordination des secteurs en lutte, il n’y aura pas de retour en arrière. C’est le sens du calendrier d’action et de piquets tournants, prolongé pour les prochains jours : continuer de programmer et durcir la lutte, jusqu’au retrait.

Et alors que le gouvernement tente de reprendre là où il l’avait laissé son calendrier, c’est sans trêve, et sans retournement de l’opinion qu’il est contraint de composer. Et, peut-être plus dangereux encore pour l’Exécutif, c’est fort de cette expérience et de cette conscience des travailleurs de leur pouvoir et de leur possible indépendance vis-à-vis des directions qui les contiennent, qu’il retrouve le mouvement qu’il a laissé le 20 décembre. Sa base sociale plus faible que jamais, en proie aux divisions à l’intérieur de ses propres rangs, la bataille s’annonce rude pour le macronisme, en dépit de sa détermination affichée à ne rien céder au mouvement social.

Dans ce contexte de fragilité du gouvernement, où seules les directions syndicales semblent croire et espérer des négociations, entre deux camps qui campent toujours plus solidement sur leurs positions, la généralisation de la grève à laquelle travaillent les grévistes, et la persévérance dans l’organisation à la base d’un mouvement qui reflète véritablement la radicalité de ceux qui se battent pour le retrait du projet, sont en capacité de marquer un tournant dans le rapport de force. Pour cela, il est essentiel que l’ensemble des secteurs et de ceux qui soutiennent la grève entrent dans le mouvement, et soutiennent financièrement et dans les actions, les grévistes pour cette phase décisive !


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