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Présidentielles aux Etats-Unis

Trump s’autoproclame vainqueur et menace de saisir la Cour Suprême en cas de résultat contraire

Alors que le dépouillement des voix est pour l'heure arrêté, et que Biden et Trump sont au coude à coude, le président sortant a annoncé sa réélection dans la nuit, menaçant de saisir la cour suprême en cas de victoire de Biden.

Julian Vadis

4 novembre 2020

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A l’heure où nous écrivons ces lignes, impossible de savoir qui de Donald Trump ou de Joe Biden sera le prochain président des Etats-Unis. D’après les résultats provisoires, le président sortant recueille 213 voix des grands électeurs, contre 238 pour son concurrent démocrate. Pour rappel, les candidats doivent rafler 270 votes des grands électeurs pour être élu président des Etats-Unis, dans l’un des systèmes électoraux les plus antidémocratiques au monde.

Selon les chiffres disponibles, sept États sont encore en balance. Très léger avantage pour Trump en Caroline du Nord (15 grands électeurs) et en Géorgie (16). A contrario, la tendance est légèrement favorable à Biden dans le Wisconsin (10). Des tendances qui sont à confirmer, tant l’écart est faible entre les candidats, alors que nous approchons de la fin du dépouillement dans ces Etats.

Dès lors, c’est dans le Michigan (16), le Nevada (6), l’Alaska (3) et surtout en Pennsylvanie (20) que l’élection présidentielle devrait se jouer. Concernant les autres élections centrales de ce début novembre, les résultats sont là encore très incertains. Léger avantage pour les démocrates pour la Chambre des Représentants (188 contre 181, avec une majorité fixé à 218) et une égalité parfaite concernant l’élection des Sénateurs (47 partout, avec une majorité à 51).

Trump annonce déjà sa victoire et menace

Dans ce contexte, Donald Trump a déjà annoncé, depuis la Maison Blanche, sa victoire. Fustigeant le vote par correspondance et réclamant « l’arrêt du vote », le président sortant a ouvertement parlé de « fraude » en cas de victoire de Biden, et menacé de saisir la Cour Suprême des Etats-Unis pour contester, le cas échéant, le résultat du scrutin. Une attitude dans la droite lignée de la campagne du candidat républicain, qui a agité durant de longs mois le mouchoir d’une potentielle fraude.

Ce qui est sur, c’est que l’édition 2020 des élections présidentielles aux Etats-Unis souligne, une fois de plus, le caractère totalement anti-démocratique du système électoral américain. Au-delà de l’imbroglio autour du vote par correspondance, il semble désormais acquis que Donald Trump ne remportera pas le vote populaire. En effet, selon les résultats provisoires, Joe Biden aurait raflé 49,97% des suffrages sur l’ensemble du territoire, contre 48,41% pour Trump, soit un écart de près de 2,2 millions de suffrages absolus. Pourtant, le mode de scrutin américain, basé sur ces fameux collèges de grands électeurs, pourrait donc faire basculer le scrutin. Une situation loin d’être inédite, puisqu’en cas de victoire de Trump, ce serait la troisième fois sur les six derniers scrutins présidentiels que le candidat recueillant le plus de voix sera battu. A ce jeu anti-démocratique, les démocrates sont tout autant à blâmer que les républicains, tant ils s’évertuent à défendre bec et ongle ce système électoral.

Par ailleurs, et comme l’explique nos camarades de Left Voice, média frère de Révolution Permanente aux Etats-Unis, « le collège électoral est loin d’être la seule raison pour laquelle le résultat de cette élection aura très peu à voir avec la volonté du peuple. Les immigrés sans papiers, ceux qui n’ont pas été nationalisés et les personnes de moins de 18 ans sont tous privés du droit de vote. Dans de nombreux États, les personnes anciennement incarcérées ne peuvent pas voter. Il convient de mentionner ici les mécanismes extrêmement antidémocratiques qui empêchent 1,2 million de personnes anciennement incarcérées de voter en Floride ; après qu’une mesure de vote les ait émancipées, les tribunaux de l’État ont affirmé que les personnes anciennement incarcérées ne pouvaient pas voter à moins de payer des amendes et des frais - qui étaient difficiles à trouver, et coûteux et longs à payer […] Tout cela aboutit à un système qui ne peut pas être qualifié de démocratique en toute bonne foi, et que les deux partis ont soutenu ». Enfin, et si Trump met ses menaces à exécution, le passage devant la Cour Suprême donnera donc les plein pouvoir à l’élection du futur président américain à neuf personnes non élues et où le président sortant a récemment placé Amy Coney Barrett, une ultra conservatrice favorable à Trump


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