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Gaza

Tsahal bombarde le camp de réfugiés de Jabalia : un nouveau massacre de civils palestiniens

Alors que l’armée israélienne a commencé l’invasion terrestre de la bande de Gaza, le camp de réfugié de Jabalia, situé au nord de la ville de Gaza, a été rasé par de nouvelles frappes aériennes. Presque 200 civils palestiniens ont été tués, et des centaines d’autres sont blessées.

Gabriella Manouchki

1er novembre 2023

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Tsahal bombarde le camp de réfugiés de Jabalia : un nouveau massacre de civils palestiniens

Crédit photo : Anadolu Agency

Dans le cadre de la « troisième phase » du conflit annoncée par Netanyahou ce lundi, actant l’invasion terrestre de la bande de Gaza par l’armée israélienne, le camp de réfugiés de Jabalia, situé au Nord de la ville de Gaza, a été ciblée par de nouvelles frappes aériennes. Ce camp, le plus grand de la bande, comptait avant la guerre 116 000 habitants entassés dans une zone de seulement 1,4 km2.

Dès mardi, des bombardements ont rasé le camp, entraînant au moins des dizaines de morts et des centaines de blessés, dont de nombreux enfants. D’après le ministère de la Santé de Gaza, et comme l’ont confirmé des vidéos montrant des dizaines de corps alignés au sol, ce sont plus d’une cinquantaine de Palestiniens qui ont été tués. Des chiffres d’abord sous-estimés, comme semble l’indiquer le personnel d’un hôpital à proximité du camp, qui fait état de l’arrivée de 400 victimes, dont 120 morts, d’après BBC News, tandis que le Hamas fait état ce jeudi de 195 victimes, 120 disparus sous les décombres et 777 blessés.

Ce mercredi, soit moins de 24 heures plus tard, de nouveaux bombardements sont en cours sur cette zone déjà sinistrée, d’après Al-Jazeerah. Alors que les habitants étaient encore en train d’enterrer leurs morts et de fouiller les décombres, les blessés étant entassés dans des écoles faute de place dans les hôpitaux, de nouvelles frappes meurtrières continueraient de pleuvoir sur Jabilia. S’il est encore trop tôt pour dresser un bilan des nouveaux dégâts humains et matériels occasionnés, parmi les victimes, 7 otages israéliens, dont 3 ressortissants étrangers, auraient été tués d’après le Hamas, comme le rapporte The Guardian.

Pour justifier ces nouvelles frappes aériennes, qui viennent s’ajouter à une série de bombardements ayant déjà ciblé Jabilia depuis le début de l’opération, notamment les 9 et 22 octobre derniers, l’armée israélienne explique avoir ciblé « les terroristes et les infrastructures terroristes appartenant au bataillon central de Jabalia, qui avait pris le contrôle de bâtiments civils dans la bande de Gaza ». Tsahal revendique notamment avoir tué, dans le cadre des dernières frappes, un commandant du Hamas qui serait l’un des responsables de l’offensive du 7 octobre.

Un angle de « défense » qui a été très rapidement mis à mal par de nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux, obligeant Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, à présenter une autre version des faits. « Cela fait plus de deux semaines que nous appelons les habitants de cette zone à partir, par tous les moyens : la radio, le téléphone, la dispersion de prospectus. Nous leur avons dit de se déplacer vers le sud, qui est une zone plus sûre », a déclaré le contre-amiral, rejetant ainsi la responsabilité du massacre sur les civils qui n’auraient exécuté les ordres de l’armée israélienne... Des déclarations qui montrent que, loin d’être un « accident », c’est bien un génocide des Palestiniens par l’Etat Israelien dont il s’agit.

Les derniers bombardements de Jabilia révèlent une nouvelle fois toute l’horreur du génocide en cours à Gaza. Alors que la situation se tend en Cisjordanie, où des bombardements ont également eu lieu comme à Jénine, ou encore au point de passage de Rafah à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, près de 9 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le Hamas, dont au moins 3500 enfants. Face à cette situation, le chef des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths a dénoncé « la dernière atrocité en date frappant les habitants de Gaza où les combats sont entrés dans une phase encore plus terrifiante, avec des conséquences humanitaires de plus en plus épouvantables ». Dans le même temps, la lettre publique de démission de Craig Mokhiber, l’un des principaux représentants de l’ONU à New-York, dénonçant la faillite de l’ONU et la responsabilité des États occidentaux dans le « génocide » en cours à Gaza, a fait le tour de la toile. Des déclarations qui ne font qu’illustrer l’impuissance de l’ONU et l’appui des puissances impérialistes dans le massacre en cours.

De nombreuses mobilisations en soutien au peuple palestinien ont lieu à travers le monde. En Angleterre, en Belgique, aux Etats-Unis, des manifestations de masses et des réactions ouvrières commencent à esquisser la forme de ce qui pourrait être le plus grand mouvement anti-guerre depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003. De même, dans la région, les mobilisations au Maroc, en Egypte ou au Liban montrent que la situation en Palestine pourrait raviver la mobilisation des travailleurs et des classes populaires arabes en solidarité avec la Palestine, voire contre leurs gouvernements, et donner lieu à des mouvements décisifs pour la lutte du peuple palestinien, étroitement lié à la lutte des peuples de la région.


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