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Air France, STX, Visite de Macron à Lyon ...

Un renouveau de la radicalité dans la classe ouvrière ?

Julian Vadis Après plusieurs années d'atonie dans les luttes, la classe ouvrière est-elle en train de montrer les dents ? Des images du DRH d'Air France et de sa chemise arrachée par les salariés d'Air France à celles de l'accueil tumultueux de Macron à Lyon, l'actualité est marquée par certains signes de contestation de secteurs de la classe ouvrière face à leurs exploiteurs et leurs représentants politiques. Reste à savoir si cette tendance est un épiphénomène temporel ou si, au contraire, elle inaugure une radicalité pour la prochaine période de lutte des classes.

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L’« affaire de la chemise » d’Air France et la dure réaction du patronat et du gouvernementest en train de jouer un rôle de caisse de résonance du mécontentement ouvrier qui avait du mal à s’exprimer jusqu’à présent. En effet, elle montre clairement qu’il y a toujours un affrontement entre les « sans chemise » et les « sans culotte » modernes, les travailleurs salariés.

Si, à l’image des ouvriers de Fumel en février dernier menaçant de faire sauter leur usine si le plan de licenciement était adopté, des frémissements localisés de lutte "dure" existaient mais faisaient office d’exception en cette période de recul de la lutte des classes, l’actualité brûlante, à la suite de « l’affaire de la chemise », laisse entrevoir un possible renouveau de radicalité.

Des ouvriers de STX n’ayant "pas de politesses à échanger" avec François Hollande lors de sa visite sur le site de Saint Nazaire aux sifflets, huées et autres jets de pot de yaourt lors de la venue d’Emmanuel Macron à la bourse du travail de Lyon, venue qualifiée de "provocation pure et simple", le ras-le-bol commence à s’exprimer – même si son expression reste pour l’instant symbolique, en forme d’avertissement.

Les classes dominantes tentent de brider le moindre signe de cette radicalisation

Le gouvernement PS reste très vigilant face à tout possible saut dans la conflictualité sociale. La réaction immédiate, univoque et violente des classes dominantes par le biais de l’institution étatique et des médias bourgeois est révélatrice d’une volonté de brider la radicalisation qui s’exprime chaque jour un peu plus au sein de la classe ouvrière. La tactique est simple : délégitimer, punir et instaurer un climat de peur au sein de la population face à une expression de radicalité de la part des opprimés et exploités. Parallèlement aux appels au calme et aux insultes envers les salariés en colère d’Air France, c’est bel et bien l’appareil répressif, autant judiciaire que policier, qui est mis en route pour mater la révolte naissante... et poursuivre le travail de sape des droits des travailleurs.

D’autre part, aujourd’hui Manuel Valls lui-même a affirmé à l’Assemblée que le plan qui prévoit la suppression de 2.900 postes chez Air France, présenté en l’absence d’accord négocié, peut « être évité » par la reprise du dialogue. Le premier ministre cherchait à faire baisser la pression à la gauche de la gauche et à la CGT, alors que le dossier Air France continue d’empoisonner le climat social. La CGT a d’ailleurs décidé de ne pas participer à la conférence sociale du 19 octobre, une première depuis le début du quinquennat. Les élections professionnelles qui s’approchent, notamment à la SNCF le 19 novembre, ainsi que le congrès de la Confédération en avril 2016 l’obligent à adopter une posture « radicale ».

Une nécessaire solidarité et des actions de classe pour faire face au patronat

Face à cette situation, nous avons besoin de mettre en place des initiatives syndicales et politiques dans les prochains jours pour exprimer notre solidarité envers les salariés d’Air France. Il faut dénoncer la répression de l’Etat et du patronat.
Les syndicats d’Air France appellent à manifester devant l’Assemblée le 22 octobre prochain. Partout en France, il devrait y avoir des actions de solidarité. Il faut faire construire des fronts uniques contre les attaques du patronat et du gouvernement contre les travailleurs qui relèvent la tête. Le NPA, mais aussi Lutte Ouvrière, doivent se mettre à la tête de ces initiatives.

Pour le moment Mélenchon, Pierre Laurent et Philippe Martinez, tout en dénonçant la répression, ne préparent pas de réponse qui puisse changer la situation de la lutte de classes en France. Concrétiser la perspective d’un "tous ensemble" contre la répression, le mépris social, la haine de classe devient la question centrale qui peut et doit unifier les équipes syndicales sur le terrain, et capitaliser l’indignation créée par les coups portés contre nos frères chez Air France. Ce serait une façon de préparer la riposte !


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