Cet événement a été organisé à l’initiative du collectif contre l’état d’urgence qui s’est formé à l’EHESS il y a trois mois sur l’université, à l’initiative d’étudiants, de militant-e-s de Solidaires-étudiant-e-s, du NPA ou encore de la CNT et de SUD éducation, suite notamment à l’arrestation d’une quinzaine d’étudiants lors de la manifestation du 29 novembre dernier. Ce collectif a depuis organisé plusieurs assemblées générales, mis en place des tables et des diffusions de tracts pour discuter et sensibiliser les étudiant.es et les salarié.es. Il a également participé aux initiatives interfacs, ou encore à la manifestation contre l’état d’urgence du 30 janvier.
À la tribune se sont relayés un membre du collectif qui a introduit la conférence, une maîtresse de conférence en sciences politiques de Paris 8, la secrétaire générale du Syndicat de la Magistrature, un salarié d’Air France, militant du syndicat SUD aérien, un étudiant de l’EHESS arrêté et gardé à vue pour avoir manifesté le 29 novembre, et enfin une militante de Solidaires-étudiant-e-s EHESS.
Les interventions ont été introduites par Rémi, membre du collectif contre l’état d’urgence, qui a fait un point sur la situation politique des derniers mois. S’en est suivie une prise de parole de Vanessa Codaccioni enseignante à Paris 8 au département de sciences politiques de l’université et auteur de Justice d’exception. L’État face aux crimes politiques et terroristes. Elle est revenue sur l’histoire de l’état d’urgence, depuis la guerre d’Algérie à nos jours, en soulignant son rôle répressif et raciste. Laurence Blisson, membre du syndicat de la magistrature a, entres autres, abordé la question de la législation antiterroriste. Elle a mis en lumière ce que permet l’état d’urgence, sa constitutionnalisation, et a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas de mesures « d’exception » – qui impliqueraient une limitation dans le temps – mais de mesures « exceptionnelles », qui visent à contourner la loi.
L’étudiant de l’EHESS a raconté en détails sa garde à vue de 24 heures, en soulignant les conditions déplorables dans lesquelles il a été détenu. Mathieu Santel, militant du syndicat SUD Aérien a très justement rappelé que « les attaques sécuritaires et sociales sont les deux faces d’une même pièce », en établissant le lien entre l’état d’urgence et la loi El Khomri, et a appelé à la manifestation du 9 mars en soulignant que la loi travail s’attaque à tous et à toutes. Il a donc invité les étudiants, les jeunes, à se mobiliser aux côtés des travailleurs.es ainsi que des chômeurs.es, et a enfin appelé à la convergence des luttes en rappelant l’importance de descendre dans la rue pour la journée de luttes pour les droits des femmes le 8 mars.
Pour finir, Gaëlle, de Solidaires-étudiant-e-s EHESS a mis en avant les différentes actions menées contre l’état d’urgence à l’EHESS et a détaillé les prochaines échéances de mobilisation contre la loi El Khomri. Les prises de paroles de la tribune ont ensuite été suivies d’interventions de la salle qui ont porté majoritairement sur les différentes mobilisations à venir, et sur comment s’organiser contre l’état d’urgence et la loi travail.
Cette activité publique du collectif contre l’état d’urgence de l’EHESS a donc été une réussite, qui a confirmé qu’un ensemble d’étudiants, d’enseignants et de travailleurs se posent des questions, et cherchent à se mobiliser face au tournant répressif du gouvernement de ces derniers mois. Ses membres participeront et appellent tout le monde à se rendre à la mobilisation du samedi 12 mars contre l’état d’urgence à l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas ! » et « Stop état d’urgence ». Le militant de SUD aérien, des militants de Solidaires Etudiant-e-s et du NPA ont largement appelé à la mobilisation du mercredi 9 mars contre la loi El Khomri.
Une assemblée générale se tiendra le 9 mars à l’EHESS à 11 heures, avant de rejoindre la manifestation de 14 heures. Tous les étudiant.es et salarié.es de l’EHESS sont invité.es à y participer pour construire la mobilisation sur notre université !
