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Gilet jaune censuré

Une députée LREM arrache le micro des mains d’un Gilet jaune lors d’un débat sur les retraites

Lors d’un débat organisé sur la réforme des retraites lundi 16 décembre au Coteau, Nathalie Sarles, députée LREM de la 5e circonscription de la Loire, a empêché un gilet jaune de s’exprimer en reprenant le micro, après que celui-ci ait exprimé le manque de « légitimité » dont la députée LREM souffrirait.

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Lundi dernier donc, les députées LREM Nathalie Sarles et Monique Limon animaient un débat sur la réforme des retraites. Alors que les deux députées tentent de pratiquer l’habituel enfumage que nous livrent le gouvernement et ses représentants depuis le 5 décembre, la réunion s’emballe rapidement et ces dernières doivent abandonner les ateliers relatifs à la réforme et le Power Point qu’elles ont préparé pour répondre aux questions des participants en colère.

Un homme, vêtu d’un gilet jaune décide alors de prendre la parole : « Aujourd’hui, ce que vous présentez a un goût de réchauffé, avec des discussions jusqu’à février, et les médias qui nous demandent de refaire une trêve pour Noël. Nous sommes tous au pied du mur. Vous représentez un quart des Français qui ont voté. Ce n’est pas une légitimité et ce n’est pas le quart des citoyens français qui, eux, sont la majorité silencieuse dont vous parlez. Vous n’avez pas plus de légitimité que la convergence des citoyens en colère. » Le micro lui est alors violemment repris des mains, ce qui provoque une vive réaction dans la salle (et depuis sur les réseaux).

Ce que montre une nouvelle fois cet évènement c’est la mascarade de concertation que nous propose ce gouvernement. Les débats organisés par le gouvernement et ses députés sont trop souvent factices et hypocrites. Ils se contentent de présenter la réforme, d’en assurer le service après-vente dans un climat de censure généralisée des grévistes par les médias qui présentent en boucle ces « preneurs d’otage » qui vont priver les Français d’un Noël en famille, quand bien même les sondages montrent le soutien apporté par l’opinion publique aux grévistes. La seule réponse qu’offre le gouvernement à la colère populaire dans ces pseudos espaces de « débat » est une offre de formation sur la réforme, le gouvernement arguant que la rage des travailleurs est la conséquence d’une forme d’incompréhension face à la réforme. Les éléments de langage d’Édouard Philippe vont dans ce sens, lui qui avance la nécessité d’une meilleure explication pour justifier sa réforme et ainsi apaiser.

Mais ce que nous rappelle le déroulement de cette réunion c’est une réalité simple, une majorité de la population ne veut pas de ces fausses concertations, les travailleurs ne veulent pas discuter de cette réforme. C’est ce que nous disent les grévistes chaque jour de façon admirable, eux dont le mot d’ordre à la base est le retrait total sans négociation, sans amendement de la réforme. Parce qu’on ne négocie pas la régression sociale. C’est le message qu’ils nous adressent, face cette réforme, c’est par la grève, c’est par la rue, c’est par les piquets que le gouvernement pliera. Et alors que ce dernier essaye de repartir à l’offensive en quémandant une trêve pour noël, ni l’opinion publique, ni les travailleurs ne sont dupes, la « grève est aux grévistes » et ils décideront quand il sera temps de l’arrêter.

Ce qu’exprime le gilet jaune à la parole réprimée c’est la « légitimité de la convergence ». La leçon que nous ont laissé les gilets jaunes est celle de la nécessité d’une convergence, celle de la réunion de tous les secteurs pour enfin gagner contre les réformes libérales qui nous précarisent. Ce qu’ont permis les gilets jaunes c’est aussi le réveil de cette « majorité silencieuse » qui est progressivement sortie de son aphonie, celle-là même qui irrite la députée et le gouvernement lorsqu’elle prend la parole, pour rappeler que la lutte en convergence se faisait au nom d’intérêts communs. Cette nécessité de la convergence est effective, et lorsqu’elle est organisée par les travailleurs avec la grève, elle démontre depuis le 5 décembre qu’il y a bien des forces pour faire chuter Macron. Il est plus urgent que jamais que ces forces se manifestent, malgré les tentatives pour les faire taire, et ce jusqu’au bout, afin que la convergence se transforme en grève générale des travailleurs et pour que Macron renvoie enfin sa réforme aux oubliettes.


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