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#StopProductionNonEssentielle

Une politique féministe à mener dans la période : #StopProductionNonEssentielle !

Soignantes, caissières, nettoyeuses… Dans les secteurs les plus essentiels pour faire tourner la société, les femmes sont en première ligne de la crise sanitaire - et du manque cruel de moyens pour y faire face ! Pendant ce temps-là, les grands patrons achètent des milliers de masques pour forcer les ouvriers à reprendre le travail dans des secteurs non-essentiels, tels que la production d’avions, d’automobiles ou encore d’armement. Face à cette absurdité qui n’a de sens que pour les capitalistes au détriment de nos vies, en particulier pour les femmes qui payent la crise de plein fouet, il est nécessaire de stopper la production non-essentielle !

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Les femmes en première ligne de la crise : surreprésentation et manque de moyens dans les secteurs essentiels

La crise sanitaire révèle violemment une réalité constamment niée : il existe une classe ouvrière, largement composée de femmes, sur laquelle repose le fonctionnement vital de toute la société. De par la dimension patriarcale du système capitaliste, au sein de cette classe, les femmes se retrouvent une fois de plus en première ligne de la crise sanitaire et économique.

C’est ainsi que le personnel soignant, méprisé et réprimé par le gouvernement pendant des années de casse de l’hôpital public, devient tout à coup le grand « héros national » applaudi par ce même gouvernement qui refuse de mettre en place des moyens conséquents pour lutter contre la pandémie. Parmi ce personnel « envoyé au front sans armes », les infirmiers et les aide-soignants sont majoritaires - et sont pour près de 90% des femmes.

Dans le flou total et le manque criant de personnel et de matériel, résultant de l’incapacité criminelle du gouvernement à gérer la crise, ces femmes et leurs collègues font face à des conditions de travail extrêmement difficiles et dangereuses, non seulement pour elles-mêmes et pour leur proches mais aussi pour l’ensemble de la population. D’où le suicide de cette l’infirmière italienne, Daniela Trezzi, après qu’elle ait appris sa contamination par le virus.

On se souvient également de la vidéo alarmante de l’infirmière italienne Alessia Bonari qui a fait le tour du monde. En France, les masques manquent à l’hôpital public, voire ne sont même pas fournis - comme en témoignent des travailleuses d’autres secteurs de la santé comme l’aide à domicile. Une aide-soignante résume : « si c’est la guerre, on est bien seules au front ! »

De même pour le secteur de la grande distribution, qui ne peut être stoppé même en temps de crise tant il est vital pour la population. Huit caissiers ou employés de libre-service sur 10 sont des femmes, sur un ensemble de 150 000 employés dans toute la France. Là aussi, de nombreux témoignages attestent du manque de moyens mis à la disposition des travailleuses et des travailleurs pour faire face à la pandémie, alors même que leur travail implique une exposition à des centaines de personnes par jour. Le fait qu’Aïcha, caissière au Carrefour de Saint-Denis, soit décédée du coronavirus vient tragiquement confirmer le risque encouru dans ce secteur - ainsi que le caractère criminel du gouvernement et des patrons qui ne cherchent qu’à faire du profit.

Les femmes sont également en première ligne de la crise dans le secteur central qu’est celui du nettoyage, où elles sont largement majoritaires. Là non plus, les moyens mis en place depuis le début de la crise sanitaire ne sont pas à la hauteur des risques encourus, comme le montre l’exemple des Onet - salarié·es d’une multinationale sous-traitante pour le nettoyage des rues, des gares, des écoles ou encore des bureaux. Une fois de plus, les « petites mains invisibles » ne peuvent compter que sur leurs propres forces d’organisation collective pour se protéger.

Les ouvriers forcés de poursuivre la production non-essentielle : un risque sanitaire et des millions de masques utilisés pour faire des avions, des bagnoles et des armes !

Dans le même temps, alors que la pandémie est sur le point d’atteindre son pic, les patrons maintiennent ou organisent la reprise du travail dans des secteurs de la production non-essentielle. C’est le cas notamment dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile ou encore de l’armement, qui sont parmi les plus stratégiques pour la bourgeoisie française.

Mais quel est l’intérêt d’exposer les salariés au virus, et donc la population générale à un risque de contamination et les services de santé à d’avantage de saturation, qui plus est pour fabriquer des avions et des voitures qui n’ont aucune utilité dans la situation ? Il s’agit là d’une absurdité pour l’ensemble de la population, qui ne répond qu’à une seule logique : celle du profit des patrons, soutenus par le gouvernement, qui entendent dès à présent préparer la reprise de l’économie et faire payer la crise aux travailleuses et aux travailleurs.

Cela, les ouvriers des secteurs non-essentiels l’ont très bien compris et ils ne comptent pas se laisser faire. Pour fermer leurs usines, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Ainsi, dans un premier temps, des procédures de droit de retrait utilisées collectivement ont pu forcer la fermeture des usines, notamment dans la sous-traitance aéronautique. Mais, à peine quelques jours plus tard, les patrons sont revenus à la charge en annonçant des plans de reprise du travail, garantissant cette fois la fourniture de masques, gants et combinaisons commandés par milliers pour les ouvriers alors que les hôpitaux manquent de moyens. Par exemple, alors qu’ils devaient fermer l’usine pour un délai minimum de 15 jours, la direction des Ateliers de la Haute-Garonne (entreprise spécialisée dans la fabrication de rivets aéronautique, production sous-traitée par Airbus et Boeing) a appelé les ouvriers à se « porter volontaires » pour retourner au charbon après quelques jours de fermeture. Chez Derichebourg Aeronautics Services, le patron Pascale Lannette a été explicite : « les gens vont devoir choisir de quoi ils veulent mourir : de faim ou du virus ».

#StopProductionNonEssentielle : pour une politique féministe dans le milieu ouvrier !

En cette période de crise sanitaire, des mots d’ordre commencent à émerger pour matérialiser la solidarité de classe entre ces secteurs non essentiels et ces secteurs essentiels, la seule capable de mettre en place une gestion rationnelle de la crise dans l’intérêt de toutes et tous.

Une telle politique menée par des secteurs de l’industrie comme l’aéronautique, qui est l’un des secteurs stratégiques de l’économie française, envers des services publics comme les hôpitaux, serait puissante pour montrer les capacités de la classe ouvrière à apporter des solutions sanitaires et vitales à ce secteur majoritairement féminisée de la classe ouvrière.

1. #StopProductionNonEssentielle : Le matériel de protection doit être donné aux soignant·es en priorité !

Tout d’abord, la reprise du travail dans les secteurs non-essentiels implique l’utilisation de grandes quantités de matériel de protection (masques, gants, gel hydroalcoolique, combinaisons…) qui pourraient être fournies au personnel soignant, aux caissières et aux travailleuses du nettoyage. De plus, ce sont sur les infirmières et les aide-soignantes déjà surmenées que reposent en dernière instance les risques importants de contagion induits par une reprise du travail dans les usines.

La production non essentielle doit donc être stoppée et les masques doivent être donnés en priorité aux soignant·es qui sont en première ligne de la propagation du virus ! C’est notamment ce qu’ont revendiqué plusieurs syndicats CGT et UNSA-Aérien, coordonnés contre la reprise du travail dans le secteur aéronautique.

2. #StopProductionNonEssentielle : La production doit être reconvertie pour soutenir la lutte contre la pandémie !

Si les ouvriers décidaient de reprendre le travail, ce ne serait pas pour aller gonfler les profits des grands patrons de l’industrie française ! Il s’agirait de soutenir les services de santé, dont les femmes sont en première ligne, en fabricant non pas des pièces d’avions ou d’automobiles mais du matériel sanitaire, tel que des respirateurs artificiels dont les hôpitaux publics manquent.

C’est ce que revendique Gaetan Gracia, délégué syndical CGT des Ateliers de la Haute Garonne : « Nous refusons de fabriquer des avions ou toute chose inutile à la lutte contre la pandémie mondiale à laquelle nous faisons face. Nous exigeons aussi une enquête sur les possibilités de reconversion de la production : pourquoi le secteur automobile serait-il en discussion pour fabriquer des respirateurs artificiels et pas l’aéronautique ? C’est d’ailleurs quelque chose qui se fait souvent lors d’un plan de licenciements ou de la fermeture d’une usine ». À l’international, dans le cadre de la crise du Covid-19, plusieurs initiatives de ce type ont pu voir le jour grâce à la combativité des ouvriers, comme en Argentine où une usine sous contrôle ouvrier a reconverti sa production pour fabriquer des masques et du gel hydroalcoolique

3. #StopProductionNonEssentielle : Les hôtels doivent être réquisitionnés pour soigner les malades et pour accueillir les femmes et les enfants victimes de violences dans leurs foyers !

L’activité touristique des hôtels est plus que jamais non-essentielle dans la période actuelle, les établissements hôteliers sont largement sous-utilisés. En revanche, les hôpitaux sont saturés et les lits manquent cruellement ! Ce manque de moyens, organisé par les gouvernements successifs, repose encore une fois sur le personnel de santé et principalement sur les infirmières et les aides-soignantes qui sont en première ligne de la lutte contre le virus.

Par ailleurs, les femmes sont également en première ligne de la crise dans les foyers où elles sont confinées. Dans ces circonstances, la famille se replie sur sa forme la plus patriarcale, avec son lot de violences conjugales dont les femmes et les enfants sont les premières victimes. Ainsi, les première estimations montrent que les violences conjugales ont augmenté de 32% depuis le début du confinement.

Ainsi, les hôtels doivent être réquisitionnés pour y soigner les malades ou y accueillir les femmes et les enfants victimes de violences conjugales !

L’arrêt de la production non-essentielle est une question de vie ou de mort pour les travailleurs de ces secteurs, mais aussi pour ceux des secteurs essentiels - qui sont majoritairement des travailleuses. Plus largement, puisque les gouvernements sont incapables de gérer la crise dans l’intérêt de toutes et tous, il s’agit de prendre des mesures pour enrayer nous-mêmes la pandémie, en réorganisant la production selon les intérêts qui sont les nôtres. Les effets genrés de la crise doivent être pris en compte dans cette bataille, depuis nos lieux de travail, pour s’attaquer dès maintenant et à l’avenir aux fondements matériels de l’oppression des femmes.

Pour appuyer celles et ceux qui se battent pour la fermeture de leur entreprise, non essentielle, rejoins la grande campagne pour imposer le #StopProductionNonEssentielle parmi les principales tendances sur Twitter et les autres réseaux sociaux. Cette action massive aura lieu le jeudi 2 avril à 18h : chaque personne compte !


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