allo @Interieur_Gouv - c'est pour un signalement - 988
Bizutage (ou pot de départ selon @checknewsfr) d'un adjoint de sécurité #police semble-t-il attaché à une grille du commissariat XIXe Paris. cc @prefpolice
Paris, 2/12/20 Source : @libe https://t.co/7LfCDcC82z pic.twitter.com/o2VyXkDjbp
— David Dufresne (@davduf) December 7, 2020
La vidéo diffusée sur Twitter montre plusieurs agents de police de Paris lancer de l’huile et de la farine sur un de leur collègue. Ce dernier est visiblement attaché à une grille. D’après un article de Libération, une source policière a confirmé que cette vidéo correspondait bien à des faits qui se sont déroulés le 2 décembre dans le commissariat de police du XIXe.
Le commissariat de police du XIXème est déjà tristement connu pour ses actes de tortures à l’encontre de gardés à vue comme cet Algérien de 37 ans qui a été violemment tabassé dans ce même commissariat, dans la nuit du 7 au 8 juillet 2020, après un délit ; comme il le raconte à StreetPress « J’étais menotté, les bras écartés et ils tapaient, tapaient. C’est de la torture. »
Mais c’est également dans ce même commissariat que des actes racistes ont été perpétrés dont a été témoin le journaliste infiltré dans les rangs, Valentin Gendrot, qu’il relate dans son livre : des actes de violence qu’il décrit comme « à l’encontre systématiquement de personnes noires, d’origine arabe ou de migrants ».
Que cette scène soit un bizutage ou non, elle illustre la violence qui sévit au sein même de l’institution policière. Une violence dont le caractère raciste, s’il n’a pas été expressément caractérisé en l’espèce, a été mis en exergue dans de nombreux messages sur twitter.
Vidéo d'un bizutage au #commissariat du 19ème arrondissement à Paris.
Un nouveau policier, noir, est attaché au grillage puis recouvert de farine. C'est ce commissariat qui est connu pour avoir fait subir des actes de tortures révélés par Streetpress. pic.twitter.com/cpprjbHRfU
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) December 5, 2020
Une violence entre "collègues" qui n’est cependant qu’infime au regard de celle qui s’exerce contre les manifestants, quotidiennement les jeunes des quartiers populaires, les travailleur-e-s et dont l’utilisation vise à maintenir l’ordre dominant qui s’illustre de part les déclarations ouvertement racistes, comme les messages émanant d’un groupe facebook de policier « TN Rabiot Police officiel » dévoilée par streetpress ou encore, la cagnotte lancée par un syndicat de police en soutien aux policiers ayant agressé Michel Zecler.
Plus généralement, s’il ne s’agit pas ici de plaindre ce policier, cette scène montre le caractère profondément réactionnaire d’une institution coercitive qui reproduit de manière totalement décomplexée et systémique, en son sein même, les humiliations, le racisme, le sexisme, le maintien de l’ordre dominant au service de la propriété privée.
Non, la police n’est pas réformable, l’institution policière est le bras armé de l’Etat. Pour en finir avec les violences policières et les oppressions, il s’agit de dénoncer l’institution policière dans son ensemble, et l’Etat et l’ordre qu’il maintient avec.
La loi sécurité globale vient encore renforcer cette institution et l’impunité la plus totale dans laquelle elle exerce sa violence. Il est donc plus que nécessaire de lutter pour empêcher cette loi de passer.