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Répression

Une semaine de confinement, 5 morts suite à des contrôles policiers

Dans la semaine du 8 au 15 avril, cinq personnes sont décédées suite à des contrôles policiers dans le cadre des mesures liées au confinement. L’impunité des forces répressives est renforcée par le manque de témoins dans les rues et les restrictions de déplacement, parfois intensifiées par les couvre-feux.

Carla Biguliak

25 avril 2020

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Si la violence policière dans les quartiers n’est pas nouvelle, le fait est que les rues désertes et les restrictions de déplacement dues au confinement ont considérablement augmenté l’impunité de l’appareil répressif. Selon un article publié par Rebellyon, entre le 8 et le 15 avril 5 personnes sont mortes après avoir croisé le chemin de la police. « Trois autres ont été blessées gravement et 7 ont porté plainte pour violences policières ».

Le premier mort suite à une interpellation policière liée aux mesures de confinement est Mohammed Gabsi, un homme de 33 ans sans domicile fixe, père de 3 enfants, qui a été violemment arrêté par la police pour avoir circulé dans la rue après le couvre-feu imposé par la ville de Béziers. Mohamed a été déclaré mort par un médecin urgentiste 45 minutes après son arrivée, en état d’inconscience, au commissariat. D’après Le Parisien, la sœur de la victime a porté plainte.

Le 10 avril, à peine deux jours plus tard, deux autres morts suite à des contrôles de police sont enregistrées. La première a eu lieu vers 1 heure du matin à Angoulême, lorsque Boris, un jeune homme de 28 ans pris en chasse par la BAC, a arrêté sa voiture au niveau du point Saint-Antoine et a sauté dans la Charente, perdant la vie.

Seulement quelques heures plus tard, vers 4 h 30 du matin, un homme du même âge est mort à Cambrai. Selon La Voix du Nord, un conducteur poursuivi par la police alors qu’il tentait d’éviter un contrôle est mort lors d’un accident de voiture, tandis que son passager a été grièvement blessé.

Deux autres décès sont survenus le 15 avril. Un homme de 60 ans est mort au commissariat de Rouen, où il était placé en garde à vue. Selon le quotidien Paris-Normandie, l’homme a fait un malaise à 5 heures du matin et, malgré des tentatives de réanimation, il est décédé.

L’autre cas de mort aux mains de la police ce jour-là s’est produit à La Courneuve, où trois policiers ont tiré sur la tête, l’épaule et l’abdomen d’un jeune Afghan de 25 ans, provoquant sa mort. D’après Le Parisien, vers 16h30, le jeune homme a été repéré par la police mais n’a pas voulu quitter le parc départemental de La Courneuve. Sous prétexte que la victime portait un couteau, les trois policiers n’ont pas hésité à lui tirer trois balles, et à causer sa mort.

Police hors de nos quartiers !

Dès le début du confinement, de nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux témoignant de l’extrême violence des contrôles policiers. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le cas de l’homme qui a été gravement blessé à la jambe par la police à Villeneuve-La-Garenne, réveillant simultanément plusieurs révoltes dans de nombreux quartiers de France.

La violence policière prend une dimension terrible dans les quartiers, où tout cet appareil répressif profite des restrictions pour tabasser les personnes plus précaires, racisées, immigrées, qui sont également les plus exposées à la pandémie et qui font face à cette crise sanitaire assurant les services essentiels.

Pour cette raison, les organisations du mouvement ouvrier doivent prendre position non seulement pour exiger un plan à la hauteur de cette crise sanitaire, mais aussi contre cette violence qui réprime, blesse gravement et même tue dans les quartiers. Car comme l’a dit Ahmed, délégué syndical CGT, « ne pas dénoncer, c’est être complice de ce gouvernement et de tout ce qui se passe dans les banlieues ».

Crédit-photo : © AFP 2020 CLEMENT MAHOUDEAU


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