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Contre la casse du service public de santé

Urgence à l’hôpital public : deux centres hospitaliers de Bordeaux en grève

Que ce soit pour l’application de la loi concernant les cycles de travail ou pour les conditions de travail, les agents des centres hospitaliers bordelais de Pellegrin et de Saint André sont actuellement en grève.

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A l’hôpital Saint-André, seul hôpital intra-muros, les soins et les conditions de travail se détériorent

Les agents de cet établissement, qui fait partie du centre hospitalier universitaire de Bordeaux, sont entrés en grève le 27 décembre. Le mouvement est pour le moment suivi par le service des urgences, qui compte près de 80 travailleurs, quasiment tous en grève à l’exception des personnels en contrat précaire (environ 20 % de l’effectif).

Jusqu’à maintenant, les employés suivaient une grève reconductible, mais à partir de vendredi, les organisations syndicales appellent à une grève illimitée qui couvrira l’ensemble des agents du site. Ce sont, comme dans beaucoup d’établissement de santé, des conditions de plus en plus détériorées qui ont poussé les agents à lancer ce mouvement de grève. Avec des services constamment sous tension à cause du manque d’effectif, la qualité des soins pour les usagers se dégrade et les conditions mentales et physiques de travail deviennent intenables.

En effet, comme le souligne les personnels, leur soucis est d’abord de bien soigner, de bien faire leur travail, pour le bien des usagers. Le soutien de ces derniers est d’ailleurs sollicité au travers d’une pétition disponible en ligne. Se tient également une permanence devant l’hôpital pour expliquer les raisons de la grève et discuter avec les grévistes.

Les agents revendiquent : des effectifs suffisants pour remplir leurs missions de service public, des plannings fixes pour une amélioration de leurs conditions de vie, l’arrêt de l’alternance jour/nuit, le recrutement des nouveaux agents à chaque départ et la pérennisation des agents contractuels ! En vérité, l’hôpital bordelais paraît anticiper les recommandations du futur plan Macron concernant la fonction publique, qui préconise, comme à l’époque de Nicolas Sarkozy, de liquider les effectifs des agents de l’Etat en recourant au non-remplacement des départs à la retraite.

En face, la direction ne les a toujours pas reçu, même si un rendez-vous a été proposé pour la fin de semaine. Mais son attitude laisse d’ores et déjà une mauvaise impression. La direction multiplie les assignations de manière abrupte et injustifiée, ce qui va à l’encontre de l’intérêt des patients, et ce sans respecter les préavis de grève qui sont posés à l’avance.

Outre la question des conditions de travail, l’avenir du site de Bordeaux est menacé. Depuis une déclaration de la direction hospitalière dans la presse, on sait qu’il y a un fort risque de fermeture des services de nuits. A Bordeaux, comme ce fût le cas avec l’Hôtel-Dieu à Paris, il y a une volonté de réduire au maximum l’activité des hôpitaux – et leurs dépenses publiques – en concentrant les activités sur les soins ambulatoires, c’est à dire de jour, jusqu’à 18h, et de fermer le service de nuit. De nombreux services ont déjà été délocalisés dans d’autres centres bordelais, une chose est sûre : il y a de moins en moins de personnels à Saint André !

Vers une convergence des grèves locales

A Bordeaux, nous avions déjà écrit sur le mouvement lancé au CHU de Pellegrin qui est toujours en cours. Au CHU, les personnels approchent les 30 jours de grève et reprendront très bientôt l’occupation du rond point devant l’hôpital. Ils s’opposent aux cycles de travail imposés par l’administration qui cherche à instaurer la récupération des absences maladies ou enfants malades sur les temps de congés. Au Pellegrin, la direction est aux abois. Dans la panique, elle a fait appel à la ministre de la santé pour trancher sur la question. Une manière de ne plus porter la responsabilité de l’application de cette modification des temps de travail.

Les deux mouvements ont déjà convergé, des rencontres se sont menées, avec beaucoup de solidarité, comme ce qui avait été fait entre les agents de Pellegrin et ceux du centre hospitalier de Libourne. Cette convergence des luttes est une réaction symptomatique de la casse générale qui touche l’ensemble du secteur de la santé. D’autres centres hospitaliers sont appelés à rejoindre le mouvement.

Comme tout le monde le sait, l’argent est aujourd’hui le nerf de la guerre : deux caisses de grèves ont été mises en place afin de soutenir les grévistes dans leur lutte pour leur conditions de travail et le maintien d’un service public de santé de qualité, pour l’hôpital Saint André et pour le CHU de Pellegrin.

En poursuivant ces mouvements, nous souhaitons aux grévistes la même réussite que leurs collègues de Toulouse qui sont sortis victorieux de leur grève, car c’est évidement un phénomène national qui est en train de toucher les établissements de santé, que ce soit les cliniques, les hôpitaux, les EHPAD, … De nombreux secteurs se sont mis en grève ces dernières années, mais il faut encore accroitre les convergences et les coordinations au niveau national, pour faire reculer les plans du gouvernement Macron et ceux passés par ses prédécesseurs, qui cherchent à mettre à sac le service public de santé.

Crédits photo : Laurent Theillet


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