Etat d’urgence oblige.
Les condamnations contre des militants syndicaux ou des manifestants se multiplient dans toute la France, dépassant les deux cents, souvent pour des motifs aussi « graves » que des jets de peinture, ou des tractages non déclarés (SIC !), A Montpellier, une nouvelle étape est franchie avec la condamnation très lourde rendue par le tribunal correctionnel à l’encontre de trois étudiants, âgés de 19 à 22 ans.
La « meneuse » de 19 ans, comme on dit en langage policier ou dans les médias des grands propriétaires, a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis pour dégradations et rébellion avec violence envers des fonctionnaires de police.
Ses deux amis, de 19 et 22 ans, ont, quant à eux, été condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour violence envers des fonctionnaires de police.
Loi Travail : 3 étudiants condamnés à de la prison avec sursis à Montpellier
La justice surenchérit
Pourtant, le parquet lui-même n’avait requis que 4 mois avec sursis. Le juge a donc fait bonne mesure en surenchérissant sur le procureur, fait rare dans cette machine bien huilée de la justice de classe où s’applique la règle de l’obéissance. Le caractère exceptionnel de ce jugement démontre très clairement sa nature politique ? dans un contexte où les manifestations policières se poursuivent, encouragées par l’état d’urgence et le renforcement répressif, autoritaire et bonapartiste de ce système de la Vème République.
La justice met le paquet, elle tente de casser ces jeunes qui ont voulu continuer à manifester le 15 septembre, au risque d’écoper de 12 mois de prison avec sursis, épée de Damoclès destinée à leur ôter toute envie de continuer à se battre contre la loi Travail et tous les mauvais coups qui se préparent contre les jeunes et les travailleurs
Deux poids deux mesures
Aucune clémence donc pour ces jeunes, on frappe fort avec la menace d’un an de prison. Par contre, quelle bienveillance pour ce policier qui n’a été condamné qu’à 8 mois avec sursis pour avoir frappé un lycéen de 15 ans devant le lycée Bergson en avril dernier ! Deux poids deux mesures, la règle dans la justice de la « démocratie » bourgeoise… une règle toujours plus dure lorsque les salariés, les exploités, les jeunes et les racisés relèvent la tête.
Le rôle des médias devrait être de dénoncer publiquement ces injustices, de montrer qu’il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement mais d’une logique ? Mais ce n’est pas d’eux que nous devons attendre cette démonstration.
Contre leur logique, leur système, leurs tactiques et leurs polices, il nous faut notre logique, notre stratégie, notre engagement, notre militantisme. Maintenant plus que jamais nous devons construire, nous organiser, nous unir et agir. Pousser nos organisations à se saisir des questions de répression et de violences policières, à l’intérieur des partis, des syndicats, des associations, des quartiers. Ce sujet doit devenir prioritaire : nous pouvons agir et faire reculer le patronat, ses flics et sa justice.
