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Et les droits de la presse ?

VIDEOS. Blocage d’Amazon. La police empêche les journalistes de couvrir l’évacuation

A Clichy, ce mardi, des journalistes ont été bloqués par des gendarmes avant d'être reconduits, de force, au métro alors qu’ils essayaient de couvrir l’action d’organisation écologiste au siège d’Amazone. Un exemple de plus de la volonté du gouvernement de museler la presse.

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Ce mardi, il y avait trois actions simultanées menée par des organisations écologistes (ANV-COP21 et les Amis de la Terre) à Clichy, Lille et Toulouse, contre Amazon. Ils dénoncent le groupe qui encouragerait la surproduction et surconsommation et qui compte ouvrir trois nouveaux entrepôts en France.
Comme le décrit L’Express, « une demi-douzaine de journalistes (Brut, l’agence de presse Line Press, le site russe Sputnik, LCI...), se rendent devant le siège d’Amazon, afin de couvrir l’action de 200 militants écologistes ». Après un certains temps les militants sont évacués par les forces de répression.

Les gendarmes demandent aux journalistes de quitter également les lieux. Matthieu Jublin, journaliste de LCI, témoigne dans L’Express : « On nous dit qu’on va nous raccompagner au métro. On nous dit qu’on a pas le droit de rester là. Et si on ne bougeait pas, les gendarmes nous poussaient. »

Une fois arrivé au métro, les journalistes refusent d’aller plus loin. Les gendarmes finissent par retourner vers le siège d’Amazon, suivit par les journalistes. « On arrive à 200 mètres du siège, presque à côté. Et là, les gendarmes nous bloquent le trottoir, on ne pouvait rien voir. Pendant qu’ils laissaient passer les badauds. Je n’ai jamais vu ça » explique le journaliste de LCI.

Les journalistes présents tournent des vidéos et les post sur les réseaux sociaux pour montrer les méthodes des gendarmes, qui sans donner d’information les repoussaient. Notamment Rémi Buisine que l’on voit sur cette vidéo postée par Line Press.

Et ce n’était pas seulement Rémy Buisine qui a déjà été victime de violence policière qui était visé. Matthieu Jublin de LCI témoigne, vidéo à l’appui, « Ils nous repoussaient avec leurs bras. L’un d’entre eux m’a vraiment poussé assez violemment sur une voiture stationnée à côté. »

Les gendarmes ont été défendu par leur hiérarchie. France Info explique que la gendarmerie nationale estime que « les journalistes avaient, certes, des cartes de presse, mais ne portaient pas de brassard presse. Ils sont allés au contact et il est donc normal que des gendarmes, qui ne sont pas casqués, les repoussent. ». Elle va jusqu’à dénoncer le comportement des journalistes : « des journalistes reviennent à la charge physiquement alors qu’il a été expressément demandé à tout le monde, journalistes comme manifestants, d’évacuer la zone ».

Cette volonté de la gendarmerie d’écarter les journalistes du lieu de l’action s’explique sans doute par leur volonté de ne pas reproduire le scandale du pont de Valmy. Le 28 juin dernier, des vidéos montrant des gendarmes évacuer un groupe de manifestants écologiques assis au milieu de la voie de manière très violentes avaient choquer. De plus, cette atteinte à la liberté de la presse se fait dans une situation plus globale, où le gouvernement tente de museler la presse.

Entre les violences policières sur les journalistes lors des manifestations des Gilets Jaunes, les perquisitions à Mediapart, les auditions de huit journalistes par les services de la DGSI dans le cadre des ventes d’armes dans la guerre au Yemen et de l’affaire Benalla auxquelles vient s’ajouter la réforme de la loi de 1881, la loi sur les fake news, le projet de réforme de l’audiovisuel afin de renforcer les compétences du CSA et les récentes déclarations du secrétaire d’Etat au numérique qui souhaitait, avant un rétropédalage, la création d’un conseil de l’ordre des journalistes, montrent à quel point les droits de la presse sont attaqués par le gouvernement Macron. Le fait d’empêcher les journalistes de couvrir l’évacuation des militants écologiques à Amazon n’en est qu’une nouvelle illustration.


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