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Vaccination liberticide

Vaccination obligatoire des soignants : le gouvernement cache son bilan en tapant sur la première ligne

Dans la foulée des annonces de Castex et de Véran jeudi dernier, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a cherché à culpabiliser les soignants de ne pas se faire vacciner. Décrédibilisé, le gouvernement agite la menace de la vaccination obligatoire pour les soignants.

Boris Lefebvre

9 mars 2021

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Comme à son habitude, le gouvernement ne peut rendre hommage sans humilier par la même occasion. Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, s’est une nouvelle fois illustré dans ce rôle en célébrant « nos soignants » qui ont été « héroïques » depuis un an tout en affirmant qu’il « n’est pas admissible que l’on ait ce taux de vaccination chez les soignants aujourd’hui ». En effet, seuls 30% des soignants des EHPAD et de l’assistance publique et environ 17% des personnels paramédicaux sont actuellement vaccinés. À qui la faute ? Le gouvernement se garde bien de s’en attribuer la responsabilité et brandit la menace de rendre « obligatoire » la vaccination pour les soignants. « Cela reste une possibilité » affirme Attal au Parisien.

Interrogée par Libération, une soignante de l’hôpital Bichat se « sent vraiment pointée du doigt » par cette annonce gouvernementale. Julien, quant à lui, s’interroge : « on était des héros et maintenant on nous reproche de mettre en danger nos patients alors qu’on fait ce métier pour les soigner ? ». La rhétorique du porte-parole du gouvernement est simple. Elle consiste à faire porter le chapeau des contaminations aux soignants qui seraient responsables de la diffusion du virus dans les hôpitaux et EHPAD. La responsabilité individuelle des soignants et leur « devoir d’exemplarité » ont été convoqués par l’ordre des médecins, Jean Castex et Olivier Véran pour mettre encore plus la pression sur celles et ceux qui sont en première ligne et qui manquent de matériel depuis le début de la pandémie il y a un an.

Pourtant, si la défiance peut exister dans les rangs des soignants, la cause est à chercher du côté du gouvernement lui-même comme le souligne le docteur Hakim Bécheur, chef du service d’hépato-gastroentérologie à l’hôpital Bichat : « il y a depuis longtemps en France une réticence, une défiance qui rejoint celle visant les autorités publiques. Ça rentre dans ce cadre-là ». En effet, la gestion catastrophique de la crise sanitaire par le gouvernement a de quoi éveiller les soupçons sur son efficacité. La méthode employée, alliant menace et culpabilisation, n’a rien pour détendre la situation et renforcer la confiance dans un gouvernement que tout discrédite depuis des mois.

Thierry Amouroux, le porte-parole du syndicat national des infirmiers, s’est exprimé au micro de Europe 1 sur le sujet pour contrer la tentative d’enfumage du porte-parole du gouvernement : « Les soignants ne refusent pas de se vacciner ! Les soignants ne veulent pas d’AstraZeneca, car il n’est pas assez efficace pour une population comme les soignants. Comme ils sont très exposés, ils ont besoin d’un vaccin plus efficace qu’AstraZeneca ». Le flou artistique qui entoure les doses du vaccin produit par la firme anglaise, d’abord interdit aux plus de 65 ans en raison de ses effets indésirables, puis finalement distribué à tous... ont rendu illisible la politique de vaccination du gouvernement déjà mal en point. Seule solution : « transformer les soignants en boucs émissaires pour masquer leur propre incompétence à gérer l’épidémie et la vaccination » souligne Thierry Amouroux.

Cachant la lenteur de la vaccination derrière l’« irresponsabilité à refuser de se faire vacciner quand on est soignant », Attal se garde bien de mentionner les problèmes logistiques que rencontrent l’acheminement des doses et l’incompétence du gouvernement sur ce terrain. Cherchant à temporiser comme il le peut face à l’incurie de son organisation, le gouvernement s’en prend aux soignants qui sont en première ligne de l’épidémie et qui doivent gérer la crise sanitaire sans avoir reçu les moyens supplémentaires en lits qu’ils réclamaient après le premier confinement.


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