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Appel à témoignages

Victime ou témoin de violences sexistes ou LGBTIphobes au lycée ? Témoignez sur Révolution Permanente !

Comme l'ont montré les terribles suicides de Dinah et Fouad, les lycées, et plus généralement tous les établissements scolaires, ne sont pas exempts des dynamiques d'oppression à l’œuvre dans la société. Les discriminations et violences systémiques y sont reproduites, et notamment celles envers les femmes et la communauté LGBTI. Dénonçons ces violences faisant trop souvent l'objet d'une omerta : envoyez-nous vos témoignages !

Le Poing Levé Lycées

5 janvier 2022

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Les violences racistes dont a été victime tout récemment Anna-Chloé, collégienne à Chambéry, montrent le caractère systémique des discriminations à l’école. Cette jeune fille, agressée par l’un de ses camarades de classe sur fond de racisme et de sexisme, est la cible d’attaques réactionnaires l’accusant de mentir, quand bien même un surveillant a été témoin de ses violences. Son invitation sur TPMP le 4 janvier notamment avec Cyril Hanouna mettant plus en lumière les menaces proférées à l’encontre du proviseur que le calvaire subi par Anna-Chloé illustre ainsi parfaitement ce climat plus général de remise en cause de la parole des victimes.

On ne peut également que se souvenir du terrible drame que fut le suicide de Dinah, une jeune adolescente s’étant donné la mort avec un harcèlement lesbophobes et raciste. Tous ces exemples montrent que ces situations ne sont ni marginales, ni le fruit de l’imagination des victimes. Bien au contraire, elles révèlent l’incapacité structurelle de l’éducation nationale à répondre à ce type de violences et à prendre en charge les victimes. la défaillance structurelle de l’éducation nationale, incapable de protéger les enfants dont elle a la responsabilité.

Mais rien d’étonnant puisque l’école et le système de l’éducation nationale sont un des principaux relais de l’idéologie dominante, et donc du sexisme, du racisme et de la LGBTIphobie profondément ancrés dans le système. En témoigne la polémique sur les fameuses « tenues républicaines » lancée par Blanquer à la rentrée 2020 ou la sortie de Macron qui affirmait en juillet dernier être en faveur d’une « tenue décente exigée » à l’école. Plus récemment, en novembre dernier, c’est carrément une élève qui était renvoyée de son lycée après avoir dénoncé les violences sexuelles commises par un professeur !

Ainsi, les établissements scolaires et plus particulièrement les lycées ne sont pas hermétiques à ce climat de haine LGBTIphobe, sexiste et raciste, , existant déjà depuis bien longtemps. Cependant, ce climat est un climat par ailleurs exacerbé par la montée de l’extrême droite. En effet, en réponse à la circulaire Blanquer sur les questions de genre dans les établissements scolaires dont le vernis progressiste s’écaille bien vite lorsqu’on observe sa politique vis-à-vis des personnes LGBTI, Eric Zemmour avait comparé les médecins, chargés d’assurer la chirurgie transitionnelle, au Dr Mengele, médecin d’Auschwitz qui a torturé et tué des dizaines d’enfants. Il avait aussi accusé les militants LGBTI de profiter de la vulnérabilité psychologique des enfants.

Mais, dernièrement, ces attaques réactionnaires se sont multipliées et ont surtout dépassé les barrières de l’extrême droite. Ainsi lors du vote pour l’interdiction des thérapies de conversion, on ne peut que constater avec effroi le vote contre cette interdiction d’Alain Cadec (Les Républicains). Mais on constate aussi l’abstention de Rachida Dati (les républicains) ou encore de Nadine Morano (Les Républicains) ne voulant surement pas froisser leurs relations avec l’extrême droite.

En 2020, SOS homophobie a reçu 1 815 témoignages via ses services d’écoute et de soutien aux victimes de LGBTIphobies (ligne téléphonique, chat’écoute, courriel). Des chiffres qu’on comprend bien au deçà de la réalité quand on prend on compte la complexité, en tant que victime, de prendre la parole sur son agression, surtout quand le cadre éducatif et familiale ne sont d’aucune aide. Ces violences systémiques, normalisées par les lycéens et même souvent par le personnel encadrant, sont le reflet d’une situation beaucoup plus globale de montée de la haine mais aussi d’un manque de moyens alloué à l’éducation nationale, pour embaucher des infirmiers.ères dans tous les établissements et proposer des formations auto-organisées et gérées par les travailleurs de la fonction publique sur les questions de genre, par exemple.

On ne va pas laisser des politiciens qui n’ont plus mis le pied dans une école depuis des dizaines d’années nous assurer que les chiffres des agressions sexistes et LGBTIphobes sont en baisse, que les discriminations tendent à s’estomper. Au quotidien, c’est nous qui subissons ces violences, qui sont, quoiqu’en dise le gouvernement, normalisées par l’administration et par un certain nombre d’enseignants et AED qui, consciemment ou inconsciemment, laissent perdurer ce climat d’insécurité dans les lycées et collèges. Face à ces violences, il s’agit d’organiser la riposte, à l’image des élèves du collège Rolland Dorgelès qui se sont mobilisés en mai dernier pour briser 10 ans d’omerta les violences sexistes et sexuelles perpétrées par un enseignant au sein de l’établissement.

Ainsi, dans un contexte où marginalisation des personnes LGBTI et violences sexistes sont partout, il est nécessaire de briser cette omerta institutionnelle sur ce que l’on constate toutes et tous au sein de nos établissements. Et c’est dans ce sens que nous lançons, un appel à témoignage des violences LGBTIphobes, sexistes et sexuelles, au sein des établissements scolaires, mettant en danger les élèves et leur avenir.

Vous avez été victime de discriminations ? Témoin de scènes sexistes ou LGBTIphobes ? Vous rejetez la politique appliquée aux LGBTI dans les lycées ?

Que vous soyez au lycée ou au collège, envoyez nous vos témoignages ou des situations dont vous avez été témoins, à [email protected] ou en message sur nos réseaux sociaux : Twitter : @LPL_lycee et Instagram : le_poing_leve_lycee.


              
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