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Répression policière et judiciaire

Victoire ! Relaxe totale de Mateo, interpellé en amont d’une manif contre la LSG

Interpellé en amont de la manifestation contre la loi sécurité globale du 5 décembre à Paris, Mateo vient d’être relaxé et l’ensemble de la procédure à son égard annulée. Une première victoire obtenue par le rapport de force à l’extérieur et l’absurdité des charges retenues contre Mateo, qui doit être étendue pour exiger la libération et l’abandon de toutes les poursuites contre ceux qui défendent leurs droits et un autre projet de société.

Alex Ludo

26 février 2021

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Le 5 décembre, en plein mouvement contre la loi sécurité globale – projet qui vise à légaliser l’impunité dont jouissent déjà les policiers – Mateo s’était retrouvé parmi des dizaines d’autres manifestants en garde à vue, subissant la politique répressive de la préfecture de Paris et du gouvernement. Il vient d’obtenir la relaxe et l’annulation complète de la procédure à son encontre, après une audience devant le Tribunal de Police qui s’était tenue le 9 janvier dernier, au cours de laquelle son avocat Me Arié Alimi a mis en lumière l’absurdité des accusations au sujet de la détention de fumigènes, qualifiés par le parquet d’artifices « pouvant être armé sur mortier » entre autres.

Interpellé au motif de « groupement pour commettre des dégradations ou violences », infraction finalement abandonnée pour Mateo à sa sortie du commissariat, c’est cette même infraction qui a été invoquée pour placer le même jour vingt-quatre personnes en garde à vue, marquant la volonté du gouvernement et de la préfecture de criminaliser ceux qui défendent leurs droits dans la rue et refusent de payer la crise. 

Une logique cherchant à casser le rapport de force qui se constituait dans la rue, en interdisant de manifester, comme ce fut le cas dans les mouvements précédents à l’instar des gilets jaunes dont des dizaines attendent encore leur jugement. Ces arrestations politiques qui s’appuient sur des arguments administratifs pour prolonger les procédures viennent une fois de plus montrer le rôle des institutions juridiques et policières : réprimer celles et ceux qui relèvent la tête.
Mediapart analysait au travers d’une vidéo la stratégie de maintien de l’ordre qui a structuré la répression du mouvement contre la loi sécurité globale. Revenant en détails sur le déroulé de la manifestation du 12 décembre, où le nombre important d’interpellés s’inscrivait dans la continuité de la manifestation du 5, on y voit clairement que la volonté d’étouffer toute contestation s’est articulée autour de la mise en garde à vue de nombreux manifestants et d’une répression policière féroce pour tenter de morceler le cortège. 

« Le 12 décembre et les samedis passés, je n’ai jamais vu des manifs avec une violence comme ça » témoigne Ahamada Siby, un jeune sans papier. Avant d’ajouter sur cette stratégie de maintien de l’ordre : « On marche, les policiers rentrent un peu partout, ils tapent partout, ils sortent. […] Il y a des groupes de policiers qui sont venus interpeller une personne qui n’a rien fait, à part manifester pour ses droits en tant que sans-papiers ! ». Lui-même embarqué au commissariat ce jour-là, Ahamada Siby rapporte que lorsqu’il a essayé de contacter ses proches, « ils ont refusé ».

Concernant Mateo, Me Arié Alimi explique : « Ce délibéré est une démonstration supplémentaire des interpellations abusives réalisées délibérément par la préfecture de police de Paris, peut-être même avec la complicité du parquet, et il y aura bien d’autres démonstrations puisque plusieurs plaintes sont en cours là-dessus. » 

C’est donc dans ce contexte que s’inscrit l’interpellation de Mateo et des autres gardés-à-vue le 5 décembre dernier, alors qu’ils se mobilisaient au côté de milliers d’autres manifestants contre les lois liberticides et islamophobes du gouvernement. Aujourd’hui la victoire obtenue au tribunal contre les plans de la préfecture doit être comprise comme le fruit d’un rapport de force qui s’est construit dès le premier rassemblement devant le commissariat au moment de l’interpellation et jusqu’à la relaxe contre cette politique répressive, arbitraire et scandaleuse.

Tout comme pour Mateo, nous devons exiger la relaxe pour tous les militants traînés devant les tribunaux pour avoir défendu leurs droits, à l’image de Farida, infirmière arrêtée en juin, dont le procès avait lieu ce lundi.


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